sept femmes politiques luxembourgeoises disent «stop»


Une vidéo publiée mardi soir sur les comptes Instagram de sept femmes politiques du pays enflamme les réseaux sociaux : elles y dénoncent le cyberharcèlement qu’elles subissent au quotidien.

C’est une vidéo qui a eu l’effet d’une petite bombe, mercredi, dans la sphère politique luxembourgeoise. Alors que la campagne électorale touche à sa fin, sept candidates aux législatives de ce dimanche 8 octobre se sont réunies pour créer une vidéo dénonçant les messages odieux qu’elles ont subis sur les réseaux sociaux en raison de leur engagement politique.

Intitulée «Enough is enough» (trop, c’est trop), la vidéo met en scène Liz Braz, Maxime Miltgen (LSAP), Jana Degrott, Amela Skenderovic (DP), Line Wies (déi lénk), Jessie Thill et Tanja Duprez (déi gréng) lisant les commentaires ou messages privés qu’elles ont reçus durant cette campagne. Un sacré florilège, loin d’être glorieux : «Si tu étais une selle de vélo, je monterais dessus», «Retourne manger tes bananes», «Es-tu toujours vierge?».

Des messages envoyés par centaines, que la jeune socialiste Liz Braz ne souhaite plus cacher désormais. «J’avais d’abord posté les captures d’écrans de ces insultes dans mes stories privées, mais des amis m’ont fait prendre conscience qu’il fallait les montrer au plus grand nombre et sensibiliser le public sur cette problématique du cyberharcèlement», raconte-t-elle.

Elle décide donc de contacter d’autres femmes politiques également concernées et d’élaborer une vidéo commune, tous partis confondus. «C’est un phénomène qui est né avec l’usage des réseaux sociaux, il n’est pas nouveau, c’est vrai. Mais je trouve qu’il a pris une grande ampleur durant cette campagne électorale», commente-t-elle.

Si c’est la première fois que des politiques luxembourgeoises s’allient pour aborder de front un sujet aussi sensible, Jana Degrott, de son côté, n’est pas «surprise» par la teneur des messages. La jeune démocrate, élue à 21 ans, a subi très tôt ce type de harcèlement, allant jusqu’à subir des menaces de mort : «Je m’y suis habituée, mais nous avons un devoir envers la prochaine génération. Nous ne devons plus nous cacher», appuie-t-elle.

Prendre ce «rôle modèle» à bras-le-corps, en finir avec la normalisation de la violence envers les femmes politiques, tel est le but de cette vidéo, qui a rapidement récolté de nombreux likes et commentaires sur les réseaux. «Nous avons reçu énormément de réactions, je ne m’attendais vraiment pas à une telle résonance», se réjouit Liz Braz. «Des hommes nous ont écrit notamment pour s’excuser ou nous dire qu’ils sont choqués de voir ce que vous vivons.»

«Ne nous laissons pas faire»

Suffisant pour une prise de conscience collective sur la nécessité de normaliser la place des femmes en politique, au Luxembourg comme ailleurs? Pas si sûr, si l’on en croit le CID Fraen an Gender, qui, dans notre édition de ce mardi 4 octobre, regrettait encore qu’au Grand-Duché, aucun parti ne soit vraiment féministe.

Un constat qui n’empêche pas cette nouvelle génération de femmes politiques de dénoncer les comportements sexistes et insultants qu’elles encaissent au quotidien. «On ne se décourage pas. Je peux comprendre que cela freine certaines femmes de se lancer en politique, mais ça doit, au contraire, nous inspirer», appuie Liz Braz, qui martèle : «N’hésitez pas à publier les messages haineux que vous recevez, à les rendre publics. Ne nous laissons pas faire !».

Pour rappel, en 2021, selon une étude de The Economist Intelligence Unit, 85 % des femmes dans le monde étaient exposées à de la violence sur internet, notamment le harcèlement. Le Luxembourg n’y échappe visiblement pas.

«J’ai adapté mes habitudes»

Face à ces vagues de haine, chacune sa méthode. «Je ne regarde plus», avoue Jana Degrott, qui s’est formée en cybersécurité pour protéger davantage ses données en ligne. «Et je conseille aux jeunes politiques de ne pas regarder ce qui se dit en ligne. Je l’ai fait notamment au moment de ma prise de position à la suite de la mort de Georges Floyd… J’ai été très, très mal. J’ai dû changer ma manière d’être suite à ça.»

De son côté, Liz Braz avoue avoir «adapté ses habitudes». Très active sur les réseaux sociaux, la jeune femme de 26 ans ne se géolocalise plus, à moins d’avoir déjà quitté l’endroit où elle se trouvait, et prend bien garde aux photos qu’elle poste : «Je fais très attention à ce qu’elles ne soient pas exploitées à des fins malsaines», explique-t-elle, n’excluant pas de fermer complètement ses réseaux si elle s’installe un jour dans la vie politique.



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