SCAF : Berlin veut accélérer le développement des effecteurs connectés et se doter d’un drone de combat


Un quotidien aussi vénérable que le Times peut-il se risquer à mettre en jeu sa crédibilité en publiant des informations inexactes? Certains le pensent, après la publication d’un article indiquant que l’Allemagne serait tentée d’abandonner le Système de combat aérien du futur [SCAF] pour rejoindre le Global Air Combat Programme [GCAP, ex-Tempest] développé par le Royaume-Uni, le Japon et l’Italie. Pourtant, cette « révélation » repose sur des confidences de responsables allemands [dont l’identité n’a certes pas été précisée]… Et on peine à imaginer que le journal britannique ait pu la faire sans avoir de « biscuit » pour l’étayer.

Faudrait-il donc comprendre que celui-ci a été manipulé? Mais par qui? Et à quelles fins? En tout cas, à une époque où les uns et les autres sont prompts à sortir l’accusation de « fake news » à tout propos, le ministère allemand de la Défense aura tardé à opposer un démenti à l’article du Times. Article qui, à cette heure, est toujours en ligne.

« L’Allemagne s’en tient au projet commun avec la France et l’Espagne », a en effet assuré un porte-parole auprès de Breaking Defense. « Les informations des médias selon lesquelles l’Allemagne se retirerait sont fausses. Le premier démonstrateur [du SCAF] est en cours de développement. Nous sommes sur la bonne voie et nous nous y tenons », a-t-il insisté.

Quoi qu’il en soit, l’une des raisons avancées par le Times pour expliquer la tentation du chancelier allemand, Olaf Scholz, de tourner le dos au SCAF tiendrait au fait que la mise au point du GCAP serait plus rapide, l’objectif étant qu’il soit opérationnel à l’horizon 2035 [soit au moins cinq ans plus tôt que le système développé avec la France et l’Espagne, ndlr]. Ce qui, toutefois, reste à démontrer.

En tout cas, dans un entretien accordé à Defense News, le chef de la force aérienne allemande [Luftwaffe], le général Ingo Gerhartz, a dit vouloir accélérer certaines composantes du SCAF, qui, pour rappel, doit associer un avion de combat de nouvelle génération [le NGF] à des drones et autres effecteurs connectés [encore appelés « remote carriers »] au sein d’un « cloud de combat ».

« Nous pouvons développer les effecteurs connectés de ce projet [le SCAF, ndlr] beaucoup plus tôt », a en effet déclaré le général Ingo Gerhartz. « Et nous devons les avoir beaucoup, beaucoup plus tôt », a-t-il insisté.

Pour rappel, la responsabilité du pilier « effecteurs connectés » a été confiée à Airbus Defence & Space, associé à MBDA. Il s’agit de développer différents types de drones, « consommables » ou non, pour accompagner le NGF et mener des missions allant de la guerre électronique à la reconnaissance, en passant par le leurrage ou encore l’attaque par saturation.

Outre l’accélération du développement de ces effecteurs connectés, le chef de la Luftwaffe a dit aussi vouloir aller plus vite dans la mise au point d’un drone de combat, pouvant faire office de « loyal wingman » [ailier fidèle]. Dassault Aviation en « développe un depuis des années, parallèment au SCAF », a-t-il relevé, en faisant référence au démonstrateur nEUROn, qui, au passage, est le fruit d’une coopération européenne ayant réuni, outre la France, la Suède, l’Italie, l’Espagne, la Suisse et la Grèce.

« Nous recherchons maintenant des partenaires pour mettre des drones de combat [UCAV] ou les ailiers fidèles à nos côtés. Nous en avons besoin plus tôt », a insisté le général Gerhartz. Cette déclaration fait écho à la demande de l’industrie aérospatiale concernant le lancement d’un standard Tranche 5 de l’Eurofighter EF-2000/Typhoon.

Justement, en France, à ce sujet, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit de développer un Rafale F5, lequel devra être accompagné par un drone de combat issu des travaux menés dans le cadre du projet nEUROn. Le projet de loi de finances pour 2024 prévoit d’ailleurs 61,8 millions d’euros pour financer le développement d’un tel appareil. Celui-ci permettrait à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de récupérer la capacité de suppression des défenses aériennes ennemies [SEAD] qu’elle avait perdue avec le retrait du missile AS-37 Martel.

Cela étant, le drone de combat que le général Gerhartz appelle de ses voeux pourrait être rapidement développé. En novembre 2019, Airbus Defence & Space avait en effet dévoilé le LOUT [Low Observable UAV Testbed], un démonstrateur issu d’un projet classifié qui lui avait été notifié par Berlin en 2007.

Photo : MBDA





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