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Santé fragile et incapacités de Paul Biya: et s’il n’était pas (encore) fini à Etoudi! voici les details

On le dit désormais absent, parce que usé par l’âge et par le pouvoir. Au sein même du régime, le comportement de certains, à qui le chef de l’État a confié un pan de la gestion du pays, donne l’impression d’une pétaudière.

Ici et là, beaucoup ont tôt fait de l’enterrer. Ne leur manque plus qu’à signer des décrets à sa place. Ou à le représenter avec un hologramme, lors des audiences accordées aux hôtes de marque au palais de l’Unité. Tous conviennent au moins d’une chose : le chef de l’État bouge encore. Il exerce et assume, apparemment encore, la plénitude du pouvoir.

Et aime, parait-il, à se jouer des pronostics de ceux qui l’entourent. Il a toujours été ainsi : le président de la République n’a jamais été autant efficace que lorsqu’on le croit au bout du rouleau. Les psychologues et autres hagiographes s’y sont souvent cassé les dents. C’est Basile Atangana Kouna qui, mieux que beaucoup, au lendemain des législatives de 1992, au cours desquelles le Rdpc n’avait pas pu obtenir la majorité, avait mieux cerné le tempérament de l’homme.

Chargé de missions, à l’époque, pour le compte de la délégation départementale du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) pour la Mefou, il invitait les militants du parti de la flamme, au cours d’un meeting à Ngoumou, à ne jamais perdre de-vue que Paul Biya, tel le sphinx, est un imprévisible. L’actuel prisonnier de Kondengui soutenait alors que c’est quand on a l’impression que le chef de l’État est dos au mur, absent ou fatigué, qu’il est plutôt imbattable, très présent et en super forme.

Qu’on se souvienne ainsi des lendemains de la réinstauration du multipartisme, des années de braise et des revendications véhémentes de l’opposition pour l’organisation d’une Conférence nationale souveraine. Pendant ces moments d’anarchie tous azimuts, où parfois des imposteurs se voyaient sur son trône, Paul Biya donnait parfois l’impression de faire le dos rond, de vouloir capituler face à une rue qui se voyait déjà aux. portes du Palais. Mais, comme disait le sage, il faut se méfier de l’eau qui dort, car le sommeil est aussi agité que les-flots.

Virent les législatives du 1er mars 1992, au terme desquelles le parti présidentiel récolta 88 sièges sur 180 à l’Assemblée nationale. Il était talonné (68 sièges) par l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) qui, ironie de l’histoire, est aujourd’hui dans la majorité présidentielle. Le 11 octobre suivant, Paul Biya remettait son mandat en jeu dans un environnement tourmenté. Pour ce premier scrutin présidentiel pluraliste, il décrochait 39,9% des suffrages pour 72% de taux de participation.

Le parcours de Paul Biya ainsi que les épreuves endurées, depuis son accession à la magistrature suprême, devraient inviter les hauts dignitaires du Cameroun à plus de circonspection. Ses silences n’annoncent jamais rien de bon pour ceux qui le croient endormi. Ou se voient sur son trône, avant date.

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