En maintenant Amadou Ba dans l’attelage gouvernemental, on savait déjà que le président sortant lui donnait par la même occasion les moyens de dérouler tranquillement sa campagne électorale avant l’heure. Ce qu’on ne savait pas, mais qui n’est visiblement pas une surprise au vu des rapports qu’entretiennent les gouvernants actuels avec la démocratie, c’est l’acharnement sans relâche contre les opposants. On amadoue Bâ dans tous ces faits et gestes, parce qu’il est PM et candidat de la majorité, et on bat en brèche tous les arguments de l’opposition qui peine à aller à la rencontre des Sénégalais pour remplir ses fiches de parrainage.
Lors du conseil des ministres de mercredi dernier, le premier après la nomination du dernier gouvernement, le président de la République a enjoint son PM d’entamer des tournées économiques et des conseils des ministres décentralisés. Sans perdre du temps, Amadou Ba a établi sa feuille de route qu’il poursuit tranquillement, en commençant par le nord du Sénégal. De Saint-Louis à Richard-Toll, en passant par Louga et d’autres localités du centre, le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar déroule, sans être inquiété, son agenda politique.
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Quand bien même ces visites sont considérées comme normales de la part du PM et non du candidat, la vérité est qu’elles ont une visée purement électorale. Il suffit en effet de scruter le programme du patron des ministres et ses mobilisations pour se rendre compte que la dose politique domine largement celle économique. Ces bains de foule, ces mobilisations de populations, ces meetings organisés, devraient juste permettre à Amadou Ba de se présenter à l’électorat dont il viendra conquérir le suffrage quelques mois plus tard.
Au niveau administratif, et sur le plan sécuritaire, ça amadoue Ba pendant que les autres potentiels candidats sont bloqués dans tous les coins de rues. Khalifa Sall à Fatick, Malick Gackou à Louga, les opposants continuent de faire face au blocage de leurs caravanes par les forces de défense et de sécurité. Pourtant, bien souvent, ils prennent le temps de faire part à l’autorité administrative, comme les y invite la loi, de leur séjour dans les localités visitées. L’argument qui leur est opposé tient difficilement la route, dès lors que les exigences de la déclarations sont satisfaites au préalable.
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Comme le refus de la Direction générale des élections (DGE) de se conformer aux décisions du juge Faye et de remettre à Sonko ses fiches de parrainage, les décisions des autorités sécuritaires posent souvent problème. Le deux poids deux mesures est flagrant dans le traitement réservé aux opposants comparé à la grande aisance qui accompagne les caravanes de M. Amadou Ba, candidat du régime. Ces agissements, contraires à tout principe de démocratie et d’équité, n’auront comme conséquence que l’exacerbation de la tension politique et du soupçon d’organisation d’élections jouées d’avance.
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