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Procès en sorcellerie : voici le secret qui a mis Samuel Eto’o en colère

Réagissant aux affirmations taxées de mensongères et contenues dans un article publié sur le site du média français, le président de la Fédération camerounaise (Fécafoot), ulcéré par une démarche aussi cavalière, exerce son droit de réponse et invoque le respect du principe de laïcité de l’Etat reconnu par la Constitution du Cameroun.

Redescendez de votre nuage et donnez du respect au Cameroun ! C’est dans la double posture de patron de la Fécafoot et légende vivante du football africain que Samuel Eto’o prend sa plume pour répondre à la récente sortie de Rfi. Un exercice qui ne lui est certes pas familier, mais pour lequel l’urgence de rétablir la vérité et l’honneur sali du pays des Lions indomptables s’impose cette fois comme un impératif si ce n’est une nécessité. Tout part d’un article au vitriol du média français qui affirme que les succès de certaines sélections est en grande partie tributaire à des pratiques relevant du mysticisme et qu’à la veille des grandes compétitions, des grandes manœuvres occultes et non occultes sont en cours. Dans un tissu de déclarations cousues sur du fil blanc, l’auteur argue que la plupart des footballeurs camerounais se ruent vers les villages éloignés au fin fond de la forêt équatoriale, à la recherche et à la rencontre des tradipraticiens et qu’au sein des Lions Indomptables, on ne badine pas avec la sorcellerie.

Préparation psychologique

« Selon une certaine coutume, pour réaliser un beau parcours lors d’une compétition internationale, il faut s’entourer des meilleurs marabouts, tradipraticiens et guérisseurs privés» , martèle-t-il, s’adossant sur la préparation de la Coupe du monde 2022 prévue dans un mois en terre qatarie. Et pour corroborer les assertions de Rfi, Jean Bruno Tagne, journaliste, auteur, fin-connaisseur des Lions indomptables et non moins ancien directeur de campagne de Samuel Eto’o à la veille du scrutin à la Fécafoot, en rajoute une couche. « Les places vont se vendre très cher pour participer à la Coupe du monde et donc chacun met les chances de son côté. Il y a ce qu’on appelle ici la préparation psychologique. Qui en réalité veut dire le recours aux pratiques mystiques. J’ai pu discuter avec certains joueurs et même des encadreurs et je sais qu’il y a régulièrement à la nuit tombée, un certain nombre de sacrifices, au stade Ahmadou-Ahidjo. On égorge des bœufs, on arrose le sang de ces bœufs sur les joueurs. Le tout pour contenter les ancêtres afin qu’ils apportent leur soutien. Mais franchement, on ne peut pas simplement à partir d’une incantation penser qu’on va remporter un match de foot, c’est ridicule. Pour moi c’est de la bêtise parce que les prescriptions des marabouts ne sont pas toujours des réussites » , s’insurge le père de « Programmés pour échouer » . Allégations douteuses Toute chose qui est de nature à choquer le président de l’exécutif fédéral qui s’est cru dans son rôle d’exercer un droit de réponse et de remettre la balle au centre. Réponse du berger à la bergère, le « 9 » cartonne Rfi. Dans une volumineuse correspondance adressé le 7 octobre 2022, à Marie-Christine Saragosse, présidente Directrice générale de Rfi, le numéro 1 de la Fécafoot dénonce des «propos diffamatoires et des allégations douteuses maquillées au vernis de la crédibilité» en pointant du doigt le «florilège de citations anonymes et d’adjectifs indéfinis» , qui «ne trompe que les lecteurs de mauvaise foi» . Concernant le recours à des marabouts en sélection, l’ancien capitaine des Lions indomptables estime que «ces propos sont non seulement mensongers mais représentent aussi une insulte à toutes ces générations de joueurs qui ont gagné des compétitions grâce à leurs efforts en club et au sein des sélections. L’équipe du Cameroun est un espace où la liberté de conscience et de culte est garantie. Libre à chacun de pratiquer la religion ou la spiritualité de son choix. A condition que cette liberté respecte celle des autres joueurs et encadreurs, tout en préservant le cadre de vie de toute influence contraire au principe de laïcité de l’Etat reconnu par la Constitution du Cameroun. Il est du reste totalement ridicule de prétendre qu’on sacrifierait des animaux dans des stades en plein 21ème siècle. L’écrire quand on ne l’a pas vu relève de la fiction. » «Je déments formellement le contenu de cet article et mets au défi les journalistes de votre rédaction de prouver leurs allégations» , conclut le meilleur buteur de l’Histoire de la sélection nationale fanion, invoquant pour justifier sa démarche, «l’article 13 de la loi française de 1881 sur la liberté de la presse donne le droit à toutes personnes physiques ou morales visées par un article de presse de rédiger une réponse afin que cette dernière soit diffusée par l’organe ayant émis l’article litigieux. » Paris, à vous l’antenne !

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