Pour certains frontaliers, le Luxembourg n’est plus un Eldorado


Et si votre résolution pour 2024 était de quitter le Luxembourg ? L’idée peut surprendre à première vue, tant le Grand-Duché apparaît comme un Eldorado financier en ces temps d’inflation. Mais de plus en plus de frontaliers font ce choix. Sans aucun regret.

C’est un fait : le nombre de frontaliers français augmente. Ils étaient 105 600 à travailler au Luxembourg en 2020 et pourraient être jusqu’à 160 000 en 2040 , selon l’Agape (Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine-Nord). Derrière cette augmentation continue, un autre phénomène, plus discret, existe : le retour en France.

Les raisons qui poussent les travailleurs frontaliers à quitter le Grand-Duché sont nombreuses : transports saturés, recherche d’un meilleur rythme de vie, nouvelles priorités… Quitte à perdre un tiers de leur salaire.

«Tu sais quand tu pars, mais tu ne sais pas quand tu rentres»

Le rythme de vie d’un frontalier est soutenu : aux quarante heures de travail hebdomadaire s’ajoutent des trajets souvent longs et stressants, entre bouchons et retards de trains. Élodie a subi cette cadence de plein fouet : «Fatigue + trajet = dépression. J’ai craqué, en pleurs en salle de pause. J’étais contente de retourner en France et de retrouver une vie sereine.» «Tu sais quand tu pars, mais tu ne sais pas quand tu rentres», résume Éric, qui a aussi plongé : «J’ai fait un burn-out.»

Le bien-être et la santé mentale sont devenus une priorité. Cécile savoure une amélioration de son quotidien, même si son «salaire a pris une claque. Finie la charge mentale. Comme ça fait du bien ! Je me rends compte que je ne vis pas plus mal qu’avant. Le salaire est une chose, mais pas au prix de ruiner ma santé.»

Le confort de vie avant tout

En dépit du contexte, l’argent n’est donc plus au centre de toutes les réflexions. «Même pour 1 000 € de plus, je n’irais pas au Luxembourg», affirme Mélodie. Le Covid-19 a changé la donne et replacé la vie personnelle au centre des préoccupations de nombreux foyers.

Thomas est revenu en France cet été, après seize ans de l’autre côté de la frontière : «J’ai plus de temps pour mes enfants. J’ai plus de flexibilité, c’est plus intéressant.» Il estime avoir perdu 30 % de salaire : «C’était ma limite.»

Audrey, mariée à un Luxembourgeois, a préféré partir se mettre au vert  : «On s’est sauvés dans les Vosges. Tant pis pour les salaires plus intéressants. Le rythme de vie et la qualité du temps passé en famille sont plus importants.»

Angelo conclut : «En France, on peut voir nos enfants grandir et vivre les moments les plus importants. C’est de ça dont ils se souviendront.»



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