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Porte-monnaie électronique : Voici la grande escroquerie des opérateurs de téléphonie mobile

Les différents responsables des structures opérant dans le dépôt et le retrait d’argent via le téléphone portable, rançonnent désormais les clients à ciel ouvert. Ceci à travers une surfacturation arbitraire des opérations qui n’a rien à voir avec les frais officiels des commissions, qui eux sont directement déduits des comptes des abonnés.

lls se positionnent le plus souvent à des endroits stratégiques comme des prédateurs à l’affût d’une proie. Il s’agit des devantures d’hôpitaux, d’entrées des marchés, de gares routières ou ferroviaires, bref de tous les endroits dont les services suscitent le besoin immédiat d’argent liquide. Les usagers en proie à une certaine urgence se sentent d’emblée soulagés à la vue d’un parasol ou d’un kiosque présentant les affiches d’une structure opérant dans le dépôt ou le retrait d’argent via le téléphone. Mais les opérateurs, compte tenu de la posture des clients qui très souvent n’ont pas le choix, étalent alors un chantage digne de l’œuvre littéraire des ‘’contes des mille et une nuits’’ ; « si vous avez besoin de 4000 Fcfa, cela vous coûtera 4500 Fcfa, c’est-à-dire que vous allez d’abord me remettre 500 Fcfa et puis je vais procéder à votre transaction. Si vous ne disposez pas de 500 Fcfa vous allez donc opter pour un retrait de 4500 Fcfa de votre compte pour que je vous remette 4 000 Fcfa. Si vous n’êtes pas d’accord allez voir ailleurs.» Or cet odieux chantage n’a pas lieu d’être, puisque les frais de retrait sont imputés au client depuis son compte et la structure comme l’opérateur de téléphonie mobile reçoivent chacun sa commission. Des plaintes fusent de toutes parts et le régulateur national reste de marbre.

Une octogénaire, ‘’garde malade ‘’ de son fils aîné âgé de 58 ans à l’hôpital central de Yaoundé, pavillon Pasteur, service urolo- gie, reçoit à 23 heures 35 une ordonnance concernant l’achat immédiat d’une sonde car son malade est devenu incontinent, et d’un paquet de gants chirurgicaux pour le

personnel médical chargé de l’application des soins, puisque le Cameroun d’aujourd’hui, les hôpitaux publics ne disposent plus de gants. La vieille dame ne disposant pas de liquide à ce moment précis de la nuit, et compte tenu de l’urgence de la situation décide de se rendre en face de l’entrée de l’hôpital où se trouvent des opérateurs de téléphonie mobile dans le but d’opérer un retrait de 10 000 Fcfa afin de gérer son ordonnance. Sans même lever les yeux vers cette femme qui pourrait être sa grand-mère, le jeune homme déclare tout en manipulant son téléphone « si vous avez besoin de 10 000 Fcfa vous devrez tout d’abord me remettre 1000 Fcfa pour que je procède à votre transaction, à défaut vous optez pour un retrait de 11 000 Fcfa pour que je vous remette 10 OOO Fcfa. Sinon, disposez ! » Face à ce garçon dont la morale a pris le chemin des oubliettes, à cause de la recherche effrénée du gain, la pauvre dame ne peut qu’ob- tempérer « mon fils a besoin de cette sonde et je n’ai pas le choix, surtout qu’à ce moment précis je ne peux rien faire d’autre que remettre ce garnement entre les mains du seigneur » conclut-elle. Le cas de cette octogénaire n’est cependant pas isolé car tous les jours les usagers subissent les arnaques de ces opérateurs malhonnêtes qui ont bâti un empire chimérique derrière leurs comptoirs. A cela se mêle aussi la question du remboursement de la petite monnaie, pour un retrait de 3 000 Fcfa par exemple, l’opérateur vous dira qu’il ne dispose pas de petites coupures, afin de vous obliger à retirer beaucoup plus d’argent de manière à mieux vous tordre l’échine financièrement parlant. Tout ceci se passe curieusement au nez et à la barbe des responsables des dif- férentes maisons mères, qui elles préfèrent se contenter du grossissement de leurs chiffres d’affaires. Les pouvoirs publics camerounais semblent ignorer cette situation qui plombe progressivement notre économie. La création du porte-monnaie électronique par les agences de téléphonie mobile avait pourtant été accueillie avec des à priori positifs par la plupart des abonnés, compte tenu des multiples désagréments que causaient alors les structures ayant naguère le monopole des transferts d’argent. Aujourd’hui les usagers sont de plus en plus découragés par le chantage de certains opé- rateurs. Ces derniers, par la bouche de l’un d’entre eux déclarent ne pas avoir le choix « nous devons seulement agir ainsi si nous voulons nous en sortir, car pour un retrait par exemple de 5000 Fcfa, la maison mère retranche au client 150 Fcfa et nous les opérateurs n’avons même pas 50 Fcfa de commission. Ces gros poissons de la téléphonie mobile nous prennent pratiquement tout. C’est nous qui sommes au soleil nuit et jour, portant de grosses sommes d’argent avec tous les risques que cela com- porte » confient-ils. Cette tentative de justification aussi logique soit-elle, car mettant à nu la surexploitation des maisons de téléphonie mobile n’est en réalité qu’une façade, car la victime dans tout ça n’est autre que le pauvre client. Celui-là même qui a fait confiance à ces structures pour épargner son argent devient au moment de le retirer le ‘’dindon de la farce’’. L’arnaque et l’arbitraire doivent prendre fin. Trop c’est trop lancent plus d’un client.

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