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Patrick Balkany de nouveau incarcéré après la révocation de son placement sous bracelet électronique

L’ancien maire de Levallois-Perret avait déjà été emprisonné entre septembre 2019 et février 2020, après avoir été condamné avec son épouse pour fraude fiscale, puis pour blanchiment aggravé. Mais il avait été libéré pour raisons de santé.

C’était une décision attendue, après la révocation du placement sous bracelet électronique des époux Balkany par la justice, jeudi. L’ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany a été de nouveau incarcéré, lundi 7 février vers 13 h 30, à la prison de Fleury-Mérogis.

L’état de santé de M. Balkany a été « pris en compte » dans cette décision, a précisé la procureure d’Evreux, Dominique Puechmaille, sur BFM-TV, ajoutant que la prison choisie « permet d’avoir un suivi médical vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». Samedi, l’ex-édile des Républicains avait produit un certificat médical, rédigé par un professeur de chirurgie digestive des hôpitaux de Paris, disant que « l’état de santé de M. Patrick Balkany est peu compatible sur le plan médical avec sa mise en détention ». Un certificat médical qui a également été communiqué à la justice, a confirmé Dominique Puechmaille.

« Le parquet d’Evreux aurait pu mandater un expert judiciaire indépendant pour évaluer la situation (…). Est-ce que Patrick Balkany peut retourner en prison ? J’estime que non », a pour sa part répliqué sur BFM-TV son avocat, Romain Dieudonné. « Fleury-Mérogis est indiscutablement une prison plus dure que la Santé. C’est ressenti comme une peine complémentaire », a-t-il ajouté. « La fin du bracelet électronique devait être fixée au 10 mars 2022, c’est-à-dire dans quelques semaines, on aurait pu attendre un peu et organiser ça tranquillement. »

Isabelle Balkany hospitalisée

Le septuagénaire avait déjà été emprisonné entre septembre 2019 et février 2020, après avoir été condamné avec son épouse pour fraude fiscale, puis pour blanchiment aggravé. Mais il avait été libéré pour raisons de santé et assigné à résidence sous surveillance électronique.

Isabelle Balkany, dont le placement sous bracelet électronique a également été révoqué, n’a pour sa part pas été convoquée à ce stade. Selon son mari, celle-ci a fait une nouvelle tentative de suicide jeudi après l’annonce de la justice et a été hospitalisée à Evreux. Selon son avocat Pierre-Olivier Sur, l’ancienne première adjointe de Levallois-Perret était toujours hospitalisée lundi midi « pour raisons physiques et psychologiques » et a, par ailleurs, « attrapé le Covid à l’hôpital ».

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Absence de respect des « contraintes » de la détention à domicile

Bras d’honneur, propos « véhéments » voire « outranciers », 5,3 millions d’euros dus au fisc… la cour d’appel de Rouen avait détaillé jeudi dans un arrêt les raisons qui l’ont poussée à révoquer le placement sous bracelet électronique des époux Balkany.

Les époux Balkany n’ont « jamais accepté les contraintes inhérentes à la détention à domicile sous surveillance électronique », estime la cour, qui relève leur « attitude et propos véhéments ou ironiques, parfois outranciers voire outrageants » à l’égard du personnel de l’administration pénitentiaire ou du juge d’application des peines.

Selon le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), Mme Balkany a régulièrement eu une « attitude opposante, condescendante, voire outrageante ». Interrogée sur quatre alarmes de son bracelet électronique, cette dernière évoquait ainsi « des problèmes de voiture » ou « la nécessité de faire des courses ». L’ancienne vice-présidente du conseil général des Hauts-de-Seine justifie sept autres alarmes par « des séances d’hydrothérapies l’obligeant à immerger le bracelet électronique dans son bain ».

Surtout, la cour d’appel de Rouen rappelle que les époux Balkany n’ont pas respecté leur principale obligation : « Payer les sommes dues aux finances publiques, et ce en dépit » d’une « très importante dette fiscale ». L’ancien maire (LR) de Levallois-Perret, 73 ans, et son épouse doivent 5,3 millions d’euros au fisc, outre une somme de 766 759 euros propre à Mme Balkany. Or, ils disposent de « très confortables revenus (plus de 12 000 euros par mois) » et auraient « pu faire le choix de réduire leur train de vie actuel (…) afin de régler les sommes dues », insiste la cour, qui énumère leur résidence de 500 mètres carrés à Giverny, un « pied-à-terre » à Levallois et « une employée de maison à temps plein ».

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