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Opposition Elysée-Kremlin : Jusqu’où rira la percée russe en Afriqufrancophone ?

Après le retrait du dernier soldat français du Mali en août 2022, voici le Burkina Faso qui prie l’armée française de quitter son territoire dans un délai d’un mois. Le pré carré français en péril ?
Paris a répliqué dès la réception de la note verbale des autorités de la transition burkinabé, attendre d’elles la clarification sur la portée de l’injonction exigeant le retrait de ses troupes dans le délai franc d’un mois de la terre des hommes intègres. Cette posture élyséenne est d’autant compréhensible que le nouvel homme fort, le capitaine Ibrahim Traoré, précise précautionneusement qu’il ne s’agit pas de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, mais de la volonté du Burkina Faso de défendre seul son territoire contre les terroristes djihadistes. Le porte- parole du gouvernement est passé sur les antennes de la télévision nationale pour clarifier les tenants et les aboutissants de cette exigence du tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba. La suspicion parisienne est-elle pour autant dissipée ? Difficile de l’affirmer. On comprend la crainte hexagonale face à cette donne, le redoutable spectre de Wagner n’est jamais loin comme il en était allé au Mali. Le président ghanéen, Nana Akufo-Ado, a récemment lancé un pavé dans la mare en s’inquiétant de la présence du groupe paramilitaire russe au pays de Thomas Sankara. Paris redoute donc un éventuel regain d’activité de Wagner derrière les rideaux pour bouter ses hommes hors du pays. Ce n’est plus un mystère car dans les rues de Ouagadougou ou de Bobo-Dioulasso, le drapeau russe est brandi et parfois le drapeau français est passé aux flammes. Déjà en octobre dernier, lors du putsch, l’ambassade de France avait déjà été prise pour cible par les manifestants. C’était là déjà, un signal fort de la démarcation entre l’éphémère régime du colonel et le nouvel homme fort du pays. A côté du Mali, du Burkina Faso, il faut ajouter le Rca où la force française est persona non grata. A qui le tour ? Un autre pays de l’hinterland dans le Sahel qui pourrait vite succomber à ce retournement de situation est le Niger, coincé entre la Lybie et le Nigéria, tout comme la Mauritanie. A l’observation, dans tous les pays africains francophones où il y a de l’instabilité, le drapeau russe est vite brandi et la France priée de partir. On pourrait par ailleurs comprendre la rapidité avec laquelle les pays occidentaux travaillent pour la paix dans les pays africains, à l’exemple de l’Ethiopie et du Cameroun. Aujourd’hui, la crise dans l’Est du Congo est le ventre mou par où les Russes pourraient faire une autre entrée fracassante. On se souvient qu’au cours de la dernière tournée d’Emmanuel Macron en Afrique, il n’avait pas été du tout tendre avec la Russie, mettant en garde ses homologues contre Poutine qui fait la guerre hybride. Les Américains sont entrés dans la danse il y a quelques jours en qualifiant le groupe paramilitaire Wagner, de groupe criminel et qu’il le traiterait comme tel. En Ukraine, ce dernier est entré en guerre et pèse de tout son poids dans la balance pour inverser le rapport de force entre l’Ukraine et ses alliés. Un autre point troublant d’actualité, est la déclaration de l’Afrique du Sud honorant le pays de Poutine de son amitié. Comme on le voit, Poutine est sur tous les fronts en Afrique. Jusqu’où ira-t-il ?

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