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Nvidia/Arm : le rêve touche à sa fin

Technologie : En 2020, Nvidia annonçait son intention d’acquérir Arm pour 40 milliards de dollars. Les régulateurs et les acteurs du secteur s’inquiétaient alors pour la concurrence. Mais moins de deux ans plus tard, Nvidia semble prête à jeter l’éponge.

En 2020, il y a à peine deux ans, les rumeurs allaient bon train sur l’acquisition de Arm pour 40 milliards de dollars, avant que Nvidia elle-même ne confirme cette volonté. Depuis le début de l’année 2022, les rumeurs évoquent cette fois la fin du projet. On fait le point sur ce qu’on sait jusqu’à maintenant.

Un projet qui touche à sa fin

D’après le Financial Times, Nvidia se retirait de l’accord. SoftBank recevrait alors 1,25 milliard de dollars en guise d’indemnité de rupture, et Arm devrait avoir un nouveau PDG. En effet, le propriétaire du concepteur de puces, un conglomérat japonais, serait décidé à introduire en Bourse l’entreprise cette année. Ces informations ont été reprises dans le New York Times et par Reuters.

L’accord conclu en septembre 2020 prévoyait que Nvidia verse à SoftBank 12 milliards de dollars, ainsi que 21,5 milliards de dollars en actions Nvidia, avec 5 milliards de dollars placés sous une clause d’earn-out. La partie services IoT (internet des objets) d’Arm faisait partie de l’achat.

Mais alors que le secteur tout entier s’inquiétait de la future puissance de Nvidia, après que l’entreprise ait pris le contrôle de Arm, les régulateurs se sont penchés sur le projet, exprimant de nombreuses inquiétudes également.

Nvidia face aux régulateurs

En octobre, la Commission européenne ouvrait une enquête approfondie sur le sujet. Elle craignait en effet que Nvidia ne limite l’accès à ses concurrents à la propriété intellectuelle d’Arm, entraînant une hausse des prix et une diminution de la concurrence, après la conclusion d’une enquête initiale. Nvidia avait pourtant déposé des engagements répondant à certaines de ces préoccupations, mais ceux-ci n’étaient pas suffisants pour « lever clairement de sérieux doutes », selon la Commission européenne. Notamment, son inquiétude portait sur l’incidence de l’opération sur les processeurs des centres de données, les interconnexions intelligentes, les puces des systèmes d’infodivertissement et d’aide à la conduite des voitures, les dispositifs IoT à haute performance, les consoles de jeux et les PC.

En novembre, le Royaume-Uni lançait sa propre enquête sur l’accord.

Le même mois, le gendarme américain de la concurrence, la FTC, exposait également ses inquiétudes, avant d’intenter une action en justice pour bloquer l’accord à peine un mois plus tard.

Une fusion menaçant la concurrence

Pour la FTC, la fusion aurait « incité Nvidia, tout en lui donnant la capacité de le faire, à affaiblir ses rivaux, réduisant ainsi la concurrence [du secteur] et entraînant en fin de compte une réduction de la qualité des produits, de l’innovation, mais aussi des prix plus élevés et moins de choix ». Cette situation aurait finalement nui « aux millions d’Américains qui bénéficient de produits basés sur la technologie Arm », ajoutait la FTC à l’époque.

Le gendarme américain de la concurrence s’inquiétait également du fait que l’acquisition aurait pu nuire à la concurrence en donnant à Nvidia un accès à des informations sensibles sur le plan concurrentiel des titulaires de licences d’Arm, dont certains sont des rivaux du géant des GPU. Et enfin, du fait qu’elle aurait pu réduire la motivation d’Arm à poursuivre des innovations perçues comme étant en conflit avec les intérêts commerciaux de Nvidia.

Le procès était prévu pour le mois d’août.

Des entreprises complémentaires ?

Lors de l’annonce de l’accord, le fondateur et PDG de Nvidia, Jensen Huang, affirmait aux journalistes que les deux entreprises étaient « totalement complémentaires ».

« Notre intention est de combiner l’ingénierie et la technologie – la capacité de R & D des deux sociétés – afin d’accélérer le développement de la technologie pour le vaste écosystème d’Arm, et l’un des domaines […] qui nous intéressent beaucoup est d’accélérer le développement de processeurs pour serveurs », faisait-il valoir à l’époque.

Alors président du département des produits de propriété intellectuelle d’Arm, Rene Haas – qui est désormais le nouveau CEO – assurait également à l’époque qu’il y aurait un pare-feu entre les deux sociétés, et que Arm ne divulguerait pas d’informations en accès anticipé à Nvidia. Mais il avait admis par la suite que certaines informations auraient dû être partagées avec Nvidia, par exemple si de gros clients passaient à RISC-V, un concurrent open source d’Arm.

Source : ZDNet.com

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