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NOSO : les militaires accusés d’avoir froidement abattu un homme dans de troublantes conditions

• Il s’agit d’une mort accidentelle

• Les militaires ont confondu le défunt à un séparatistes

• Les faits se sont déroulés à Babanki

La crise anglophone continue de faire des ravages dans le NOSO. Chaque jour avec son lot d’horreur et de victimes, aussi bien du côté des belligérants (séparatistes et forces loyalistes) mais aussi des populations civiles. D’ailleurs un civile vient de payer le prix fort de cette guerre. C’est dans la ville de Babanki (Région Nord-Ouest et Département Mezam)

Il s’agit d’une véritable victime collatérale de cette crise qui dure depuis des années. En effet, selon les informations, « l’homme qui revenait de son champ verra une maison en proie aux flammes puis s’y rendra pour porter secours mais sera malheureusement abattu par des soldats. D’après les habitants du quartier la maison a été incendiée par des soldats à la recherche d’ambazoniens ». Cette version est relayée par le lanceur d’alerte N’zui Manto.

Crise Anglophone : et si le Cameroun changeait de nom ?

Un violent conflit oppose depuis octobre 2016 les autorités camerounaises aux séparatistes des deux régions anglophones. Ce conflit ne cesse de s’aggraver avec un bilan lourd des décès.

Pour aider à résoudre le problème, le Professeur Bertin SOH FOTSING pense qu’il faut changer le nom du pays. Plus loin, il fait une proposition de néotoponymie où on retrouve quatre probables noms avec des explications.

La rédaction de Camerounweb vous propose l’intégralité de son opinion.

L’histoire du Cameroun nous apprend qu’avant l’arrivée des européens, les communautés qui vivaient sur le territoire qui est occupée par la nation camerounaise, vivaient en paix et en parfaite harmonie sociale et économique, mises à part quelques petites disputent de frontières des villages qui s’arrangeaient toujours à travers des mariages intercommunautaires. La première allusion historique des côtes camerounaises se trouve dans le récit dit périple d’Hannon, dans un texte grec très discuté qui rapporte qu’au Ve siècle av. J.-C., ce carthaginois atteint le mont Cameroun qu’il baptise le Char des Dieux. En 1472, les marins portugais du navigateur Fernando Pô sont entrés dans l’estuaire du Wouri, s’extasiant de l’abondance des crevettes dans le cours d’eau qu’ils appellent aussitôt Rio dos Camarôes (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptent ce nom en l’anglicisant (Cameroons), les Allemands établissent le 5 juillet 1884 leur protectorat du nom de Kamerun et à l’issue de la 1 ere guerre mondiale, placé sous la tutelle de la Société des Nations et confié à l’administration de la France pour sa partie orientale et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale (Southern Cameroon). La partie orientale obtint l’indépendance sous administration française sous l’appellation de République du Cameroun le 1er janvier 1960. En octobre 1961 le Southern Cameroon rejoint la République du Cameroun pour former la République Fédérale du Cameroun. Le 20 mai 1972, les deux états fédérés sont unifiés pour former la République unie du Cameroun, qui redeviendra République du Cameroun en 1984 [1]. Dès 1984, les élites des régions anglophones commencent la contestation pour ce retour au nom de République du Cameroun qui désignait la partie orientale du pays jusqu’en octobre 1961. Ces protestations constitueraient l’élément déclencheur de ce qui est désormais est appelé le problème anglophone au Cameroun. C’est après le retrait de l’adjectif « Unie » que le pays va connaître de vives contestations qui vont conduire à la naissance de la Southern Cameroon National Council (SCNC) qui va revendiquer le respect des accords de Foumban en 1961 qui stipulaient le partage équitable et non aliénable du pouvoir entre le Cameroun oriental et le Cameroun occidental [2]. Depuis le début de cette crise, beaucoup d’encre et beaucoup de sang ont coulé. Néanmoins, le Cameroun est un pays unie et indivisible du point de vue sociologique, linguistique et anthropologique. Les peuples du Sud-Ouest ne sont autres que des peuples Sawa et Bamilékés, de même que les peuples du Nord-Ouest ne sont autres que les peuples Bamilékés et Tikar de l’Adamaoua.

La solution à cette crise n’est ni militaire, ni politique. Elle doit passer par une véritable réconciliation, le pardon avec la réparation de ce qui a mis le feu aux poudres, le nom du pays. Un proverbe Bamiléké dit que  » Ce n’est pas un passant qui fuit la pluie chez vous qui donne le nom de votre enfant ». Les Portugais n’auraient pas dû donner le nom à notre pays. Un autre proverbe Bamiléké dit « Quand on veut cesser la guerre, on ne compte pas les morts ». Un proverbe africain dit « Ne regarde pas où tu es tombé, mais où tu as glisse. Cette communication a pour ambition de lancer un débat public sur changement de nom du Cameroun pour la réconciliation de ses fils et filles afin de bénéficier de la bénédiction que Dieu leur a promise. Plusieurs noms sont ainsi proposés à l’ensemble des populations de notre pays pour en susciter un débat fraternel constructif. Plusieurs pays africains ont opéré une néotoponymie au lendemain de leurs indépendances pour mieux affirmer leurs cultures et leurs spécificités géographiques : Gold Coast – Ghana (1957), Nyassaland – Malawi (1964), Basutoland – Lesotho (1966), Haute Volta — Burkina Faso (1984), Rhodésie du sud – Zimbabwe (1980), Rhodésie du Nord — Zambie (1965), Bechuanaland — Botswana (1966), Soudan Français — Mali, Dahomey — Benin (1975, pour résoudre un problème culturel interne), Swaziland – eSwatini (2018) [3]. Le nom était une ressource symbolique et politique dans le processus de construction de l’État indépendant. F. Giraut (2016), affirmait à ce sujet que «La néotoponymie massive qui a caractérisé dans la deuxième moitié du vingtième siècle la création des Etats africains postcoloniaux issus des indépendances s’interprète donc à la fois comme un rejet et une épuration d’appellations européennes ou africaines mais imposées dans le cadre d’un ordre externe, et comme l’affirmation d’un nouvel ordre basé sur une certaine tradition précoloniale vertueuse à laquelle renvoie certaines appellations sélectionnées ou construites». Au Cameroun la néotoponymie a concerné quelques villes dont les noms ont été changés: Victoria — Limbé, Fort-Fourreau — Kousseri. Seule la localité de Lolodorf garde son appellation coloniale. Le Cameroun est l’un des rares pays en Afrique dont le nom vient d’un nom d’animal (crustacé), avec le Mali qui signifie (Hippopotame) en langue Malinké. Si notre équipe nationale de football portait le nom de « Crevettes dorées », il n’est pas sûr qu’elle ait eu toute la gloire qu’elle a en s’appelant « Lions indomptables ». Sur le continent africain, huit pays portent des noms dérivés des noms de fleuves ou de lacs (Congo, Congo RD, Gambie, Niger, Nigeria, Tanzanie, Tchad, Zambie). Un pays africain porte le nom d’un mont (Kenya). Par ailleurs, les noms de certains pays tels que la Tchécoslovaquie, la Tanzanie (Tanganyika-Zanzibar), la Bosnie-Herzégovine sont des noms composés de noms des principales régions du pays.

Les propositions de changement de nom sont les suivantes :

1) SANAGA : République de la Sanaga Notre pays pourrait porter ce nom en raison de la place que la Sanaga, le plus long fleuve du Cameroun occupe dans le développement de toutes les régions du Cameroun. Le bassin versant de la Sanaga s’étend sur six régions du Cameroun (Adamaoua, Centre, Est, Littoral, Nord-Ouest, Ouest) ; La quasi-totalité des villes de ces six régions sont construites avec le sable de la Sanaga ou de ses affluents ; Les barrages hydroélectriques d’Edéa et Songloulou fournissent de l’énergie électrique à sept régions du Cameroun (Centre, Est, Littoral, Ouest, Nord-Ouest, Sud, Sud-Ouest) ; Les barrages réservoir de Mappé et Mbakaou fournissent du poisson à six régions du Cameroun (Adamaoua, Centre, Extrême-Nord, Nord, Nord-Ouest, Ouest) Du point de vue historique : selon certaines sources et des témoignages concordants, l’explorateur allemand Gustav Nachtigal, rencontrant un homme au bord du fleuve Mbam, lui en demanda le nom. Ne comprenant pas la langue de son interlocuteur (l’allemand), celui-ci répondit en Tuki: « ossaâ zù, nangâ zù », ce qui signifie littéralement : « voici le fleuve, et voici la maison (« nangà » peut aussi signifier : Village comme dans l’expression « Ngué-ndamu na nangà » qui veut dire « je vais au village (à la maison) » et a pour synonyme « Yendjè ») ». L’Allemand nota : « ossâ-nangâ(N.B: l’expression correcte est « ossâ wa nangà »( la rivière de la maison (du village); mais une élision du « wa » l’a transformée en ossà-nangà’» (rivière-de-la maison) qui se transforma en « Ossânanga » puis par « Sânanga » et « sananga » tout court sous la domination française. Ce qui signifie par extension « ceux qui habitent le long du fleuve Sanaga et du Mbam, son affluent ».
2) FAKO : République du FAKO Le FAKO est le point culminant à 4095 m du mont Cameroun, un cratère volcanique aussi appelé Manga-ma-Loba, Mongo-ma-Loba, Mungo-ma-Loba ou Mongo-ma-Lobo en bakweri qui signifie en français « montagne du Tonnerre ». FAKO signifie « Pic montagne » en bakweri. Le mont Cameroun est le volcan le plus actif de l’Afrique de l’Ouest avec neuf éruptions au cours du XXe siècle. L’une de ses éruptions aurait été observée par l’explorateur et général carthaginois Hannon, naviguant alors le long des côtes occidentales africaines au Ve siècle av. J. -C. Hannon baptisa le mont « Char des Dieux ». Le FAKO est donc le premier symbole de notre pays observé avant les crevettes de l’embouchure du Wouri. Malgré les multiples éruptions du FAKO, aucune victime humaine n’a jamais été enregistrée en dehors des destructions dans les villages et les cultures. La pluviométrie sur ses flancs est parmi les plus élevées du monde avec un record de 14 655 millimètres à Debundja. A partir de 3 000 mètres d’altitude en raison d’une inversion des températures qui bloque les nuages en dessous de cette altitude, les pluies laissent place à de la neige.

3) Combinaisons de FAKO et Sanaga : FANAGA: République du FANAGA SAFAKO: République de la SAFAKO FAKONAGA : République du FAKONAGA SANAFAKO : République de la SANAFAKO

4) PAIX : Pays de Paix Notre pays pourrait porter un nom signifiant « Pays de PAIX » en trois syllabes dans une de nos langues nationales, car vous la lui avez donné cette paix, sans laquelle rien ne peut se faire. Le Cameroun a jusque-là épargné des scènes d’horreurs qu’on voit partout dans le monde (Afrique, Amérique centrale, proche orient…), la situation au NOSO n’a que trop duré, il est temps d’y mettre fin par un changement de nom. Un nom de paix, à titre d’exemple ce serait Nlamvoyé ou Ndavoyé en Bulu, Ndebene ou Gonbene en Nguemba, Houro Deldé en Foulbé, etc. Chez les peuples de l’Ouest, lorsqu’un enfant est né et a beaucoup de problèmes par la suite, une des solutions c’est changer son nom. Le débat est lancé, que chaque fils et fille de ce pays se demande, si en 1984 le pays prenait un de ces noms, aurait-on eut droit à cette guerre fratricide inutile ?

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