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NOSO: Découvrez comment les sécessionnistes passe de la revendication politique au crime organisé

La plupart des méfaits des Ambazoniens, ces derniers mois, sont passés de la revendication politique au crime organisé.

L’un des derniers développements de l’actualité, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (No/So) est l’enlèvement, dimanche soir par des hommes armés, du vicaire général du diocèse de Mamfe, Mgr Julius Agbortoko. Selon des responsables dudit évêché, les ravisseurs exigent une rançon de 20 millions de francs pour le libérer.

Depuis le début de la crise sécessionniste anglophone, ce prêtre constitue le énième de la série, le plus célèbre d’entre eux étant le cardinal Christian Tumi, rapt survenu le 5 novembre 2020 avant sa libération. Décédé le 3 avril, le vieil homme de Dieu, qui n’a jamais dit si une rançon avait été payée, a eu la chance de retrouver l’air de la liberté quelques jours après son kidnapping.

En 5 ans de batailles armées, l’on ne compte plus le nombre de personnes victimes de ce phénomène, en zone anglophone. Au fil des mois, les assauts ensanglantés de milices, sur d’innocents civils, ne se comptent plus.

Élèves, fonctionnaires de [’administration publique, chefs traditionnels et autres hommes d’affaires, n’échappent pas à la rapacité de soi-disant séparatistes. On en est aujourd’hui jusqu’à oublier la revendication première des Ambazoniens : l’indépendance du No/So, par rapport à la partie francophone du Cameroun qu’ils estiment d’occupation.

Jour après jour, la crise séparatiste a pris une autre dimension. Nul ne sait, désormais, qui fait quoi dans la forêt des indépendantistes. En dehors de la défiance vis-à-vis des symboles de la République, leurs activités revêtent désormais un caractère mercantile. L’appât du bain aidant, ils ont développé un business autour des enlèvements de Civil contre rançon. On a, progressivement, glissé des revendications politiques au grand banditisme. !

FAKE AMBAS. En juillet 2019, Human Rigths Watch constatait que les rapts étaient devenus endémiques dans les régions anglophones du pays, les séparatistes s’en prenant indifféremment aux politiciens, membres du clergé et autres étudiants. «Les griefs exprimés par les organisations représentant les anglophones au sujet de leur marginalisation politique et de la non-reconnaissance de leur identité culturelle sont réels. Mais enlever des civils et leur faire subir des sévices ne fera guère avancer la résolution de ces griefs», soupirait l’ONG. Il y a d’ailleurs lieu de craindre que cette industrie du crime prenne de l’envergure.

Voici quelques jours, en effet, ainsi que votre journal l’a signalé, le Cameroun et son grand voisin, le Nigeria, ont signé de nouvelles conventions restreignant la circulation des hommes, des armes et des fonds à leur frontière commune. Ces limitations, indiquions-nous, visent principalement à réduire les mouvements sécessionnistes vers le territoire nigérian, de plus en plus présenté comme leur base arrière et leur principal lieu d’approvisionnement.

L’assèchement progressif de ces sources est de nature à amener les indépendantistes, avec les bandes armées qui se “sont engouffrées dans la brèche pour s’enrichir à travers le versement de rançons, à développer de nouvelles aptitudes de survie. C’est le pire scénario qui puisse aujourd’hui arriver à la crise sécessionniste anglophone.

Un contexte de terreur où les «Amba boys» sont sur le théâtre des opérations supplantés par des hordes de criminels n’obéissant à aucune convention en matière de conflit. Perdant pied sur un territoire dont ils réclament l’indépendance, doublés qu’ils sont par des «fake Ambas» recherchant auprès des civils ce qu’elle ne pourra obtenir ni de l’armée régulière ni des bases de repli situées de l’autre côté de la frontière des fonds, des armes – et peu importe qu’elles soient modernes ou traditionnelles et des munitions.

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