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Mandat d’arrêt : Voici comment le nom d’un autre promoteur télé sort dans l’affaire de la ligne 94

Que ce soit hier ou aujourd’hui, le Cameroun a toujours trempé dans des scandales financiers qui laissent les observateurs de la scène sociopolitique bouche béante. L’opération Épervier a montré la face cachée de plusieurs ministres et directeurs de sociétés publiques qui détournent de l’argent dans les caisses de l’État pour s’offrir une fortune. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés.

L’opération Épervier, s’il faut le rappeler, est une vaste opération judiciaire initiée dans le cadre de la lutte anti-corruption au Cameroun. Elle a été lancée par le gouvernement du Premier ministre Ephraïm Inoni en 2006, sous la pression des bailleurs de fonds internationaux. Ce même Ephraïm Inoni a été arrêté depuis en 2012, dans le cadre de cette même opération.

D’autres personnalités publiques l’ont suivi comme Polycarpe Abah Abah, Urbain Olanguena Awono, Gervais Mondo Zé, Yves Michel Fotso, Roger Ntongo Onguéné, Edgar Alain Mebe Ngo’o, Basile Kouna Atangana, pour ne citer que ceux-là.

Récemment ce sont des scandales autour des lignes 65 et 94 qui ont éclaté. Les lignes 65 et 94 servent respectivement à couvrir les charges non réparties de l’État en fonctionnement, et à assurer la disponibilité des fonds de contrepartie et couvrir les autres charges non réparties de l’État en investissement.

En réalité, d’après les lois de règlement qui arrêtent le montant définitif des recettes et des dépenses du budget de l’État entre 2010 et 2021, les dépenses publiques exécutées sur les lignes budgétaires 65 et 94 ont dépassé les 5 400 milliards de francs CFA.

Dans une lettre signée le 18 janvier 2022 et adressée au ministre en charge du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) Mbah Acha Rose Fomundam, le ministre d’État et secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh a fait savoir que le chef de l’État Paul Biya a demandé à cette structure sous son autorité de « procéder à l’audit de la gestion des ressources issues des chapitres budgétaires 65 et 94 sur la période de 2010 à 2021 ».

L’idée derrière cette demande officielle est de tirer tout au clair, face aux soupçons de détournements de fonds massifs et à des partages de la chose publique entre les fonctionnaires comme de petits pains. Il est ressorti de la bouche du journaliste Martinez Zogo assassiné que l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga a bénéficié de plusieurs milliards de francs CFA non justifiés dans les lignes budgétaires en question, avec l’aide du ministre des Finances Louis-Paul Motaze.

L’enquête administrative est en cours et est considérée comme la plus importante jamais conduite dans le pays. Elle porte sur des dépenses qui font l’objet de suspicions, en raison d’une absence de transparence sur leur gestion.

Le journaliste politique Boris Bertolt sait de sources sûres que « Junior Eyebe, cadre au cabinet civil de la présidence de la République, promoteur de CAM10 Télévision a bénéficié de la ligne 94 pour payer ses employés sur plusieurs mois ».

Le lanceur d’alertes fait cette déclaration plusieurs mois après l’ouverture des enquêtes qui ont aidé à se rendre compte qu’il y a vraiment eu du faux dans la gestion de ces sommes colossales destinées au fonctionnement de l’État et au bien-être des Camerounais. Si les faits sont avérés, Junior Eyebe pourrait rapidement fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour être auditionné.

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