Promulguée le 1er août, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 doit faire l’objet d’une actualisation avant la fin de l’année 2027, comme le prévoit son article 8. Et cela afin de « vérifier l’adéquation entre les objectifs fixés dans la présente loi, les réalisations et les moyens alloués », de « consolider la trajectoire financière et l’évolution des effectifs en fonction des besoins mis à jour au regard de l’inflation, du contexte stratégique du moment et des avancées technologiques constatées ».
En clair, les tableaux capacitaires et les équipements figurant dans cette loi ne sont pas gravés dans le marbre… Et peut-être que l’entreprise française Turgis & Gaillard pourrait en profiter, avec la commande éventuelle de son drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Aarok, dont il est beacoup question depuis sa présentation, lors du dernier salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.
Pour rappel, d’une masse de 5,5 tonnes [ce qui le classe dans la catégorie du MQ-9 Reaper américain], l’Aarok est censé pouvoir emporter un capteur optronique de grande dimension, une charge électromagnétique et un radar multimode.
Pouvant être armé, grâce six points d’emport sous voilure, cet appareil est supposé avoir une endurance de 24 heures. De conception « robuste » et ayant la capacité d’opérer depuis des terrains sommaires, il est « ITAR Free », c’est à dire qu’il ne contiendra aucun composant d’origine américaine… Ce qui est un atout pour l’exportation. Enfin, développé sur fonds propres, il constitue un exemple du concept « d’économie de guerre », promue par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.
Justement, lors d’une audition au Sénat, le 11 octobre, celui-ci a dit tout le bien qu’il pensait de cet Aarok… alors que, quelques jours plus tôt, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Stéphane Mille, avait dit qu’il était « prêt à payer pour voir » les capacités de ce drone.
« Aarok est un projet très intéressant, pour être très clair. Tout dépendra du premier vol qui va être effectué dans les prochains mois », a dit M. Lecornu. Mais « globalement, le travail est de bonne qualité [et se fait] en confiance avec Turgis & Gaillard et les différents services du ministère », a-t-il ajouté. « Il y a ‘patch’ sur les drones dans la LPM [5 milliards d’euros sur la période, dédiés aussi aux robots, ndlr]. Et cela va nous permettre justement d’explorer un certain nombre de concepts », a-t-il continué.
« En tout cas, c’est un projet qui est bien suivi » par la Direction générale de l’armement [DGA] et les armées. Et quand je parle de programmation vivante, eh bien voilà aussi des enjeux ‘techno’ qui peuvent évidemment s’inviter dans la programmation », a conclu M. Lecornu.
En attendant, l’Aarok a déjà séduit le constructeur aéronautique ukrainien Antonov… puisque celui-ci envisage de produire une « version légère » de cet appareil au profit de l’armée ukrainienne.
Photo : Turgis & Gaillard – https://aarok.fr/
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