Logement social au Cameroun : les défis financiers de la Société immobilière du Cameroun

La Société immobilière du Cameroun (SIC), bras séculier de l’État pour le logement social, traverse une période financière délicate en raison des loyers homologués qui perdurent depuis 1994. Cette politique, bien qu’elle ait permis d’amortir les dépenses pour les locataires, a entraîné un manque à gagner considérable pour la SIC, estimé à environ 3 milliards de Fcfa chaque année.

Lors d’une récente visite au poste national, le Directeur général de la SIC, Ahmadou Sardaouna, a exprimé ses préoccupations quant à cette situation financière précaire. Selon lui, les subventions gouvernementales sont nécessaires pour maintenir l’équilibre d’exploitation de l’entreprise, mais une autre solution envisagée est une augmentation des loyers pour couvrir les coûts de fonctionnement et faire face aux engagements financiers de la SIC.

Un autre obstacle financier auquel la SIC est confrontée est la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), que l’entreprise doit payer de ses propres ressources, entraînant une perte annuelle d’environ 500 millions de Fcfa. Malgré ces difficultés, les bénéfices de la SIC sont restés stables ces dernières années, grâce notamment à la signature d’avenants à la convention de compensation des créances entre l’État et la SIC.

Cependant, la dette de l’État envers la SIC représente toujours un défi majeur, avec environ 84% des créances de l’entreprise dues à l’État. Ces créances comprennent notamment le manque à gagner des loyers pour la période 2007-2019, qui s’élève à environ 40,7 milliards de Fcfa.

En attendant une révision des textes ou la finalisation de l’étude sur l’homologation des prix des loyers, la SIC continue de faire face à des défis financiers importants tout en s’efforçant de fournir un logement abordable aux citoyens camerounais.