L’Extrême-nord du Cameroun en proie à l’insécurité : des milliers de personnes déplacées par les violences des groupes armés

Depuis le début de l’année, les départements du Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et du Logone et Chari dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun sont en proie à une insécurité croissante, entraînant le déplacement de plus de 15 000 personnes. Les populations locales sont contraintes de fuir leurs villages pour échapper à la violence des groupes armés opérant dans la région.

Le dernier rapport de l’Office de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) met en lumière l’ampleur croissante du phénomène d’enlèvement suivi de demande de rançon dans la zone du bassin du Lac Tchad. Selon le rapport, 42 personnes ont déjà été enlevées dans le département du Logone et Chari, qui partage des frontières avec le Nigeria et le Tchad.

Le réseau de surveillance de l’actualité sécuritaire dans la région de l’Extrême-Nord, Humanity Purpose, rapporte plusieurs incidents récents. Par exemple, le 25 avril dernier, 12 pêcheurs ont été enlevés par des membres présumés de la secte Boko Haram à Bouaram, du côté camerounais du Lac Tchad. Les ravisseurs auraient fui vers le Tchad voisin, exigeant une rançon de 25 millions de FCFA pour leur libération. Un autre enlèvement a été signalé le 4 mai à Belguede, où le chef de village de Fima, ainsi qu’un pasteur de l’Église fraternelle de Darack, ont été enlevés par des hommes armés.

Le rapport de l’OCHA souligne également que les populations des départements du Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et du Logone et Chari, en particulier celles vivant près de la frontière avec le Nigeria, continuent de faire face à l’insécurité causée par l’activité intense des groupes armés non étatiques. Au cours du seul mois de février, au moins 15 civils ont été tués lors d’incidents violents, et 23 autres ont été blessés.

Face à cette situation alarmante, des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger les civils et garantir leur sécurité dans cette région déjà éprouvée par des années de conflit. Les efforts de sécurité et de stabilisation doivent être renforcés, et une coopération transfrontalière accrue avec les pays voisins, notamment le Nigeria et le Tchad, est essentielle pour lutter efficacement contre les groupes armés et restaurer la paix dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.