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Santé. Des bactéries présentes dans nos intestins sont impliquées dans la dépression

Une étude sur plusieurs milliers de personnes a permis d’identifier quels microbes intestinaux peuvent avoir une incidence sur des maladies psychiatriques comme la dépression.

On sait depuis quelque temps déjà que les milliards de bactéries qui peuplent nos entrailles peuvent nous aider à être en bonne santé ou, au contraire, contribuer à développer certaines maladies. Pas facile, en revanche, de savoir quel microbe joue un rôle clé pour telle ou telle affection.

“Grâce à une étude menée sur plusieurs milliers de Finlandais, des chercheurs viennent d’identifier de potentiels coupables impliqués dans certaines formes de dépression”, révèle Science. De quoi laisser espérer qu’on puisse un jour utiliser les microbes pour combattre ce type de maladie.

Dans la publication du 3 février de Nature GeneticsMorganella et Klebsiella sont pointées du doigt. Il s’agit de deux bactéries dont l’abondance serait liée à des maladies psychiatriques comme la dépression. Morganella en particulier semble jouer un rôle crucial. En 2008, déjà, des chercheurs avaient identifié un lien entre dépression et réponse immunitaire plus forte aux produits chimiques fabriqués par Morganella et d’autres bactéries dans les intestins.

À la recherche du microbe antidépresseur

Jack Gilbert, spécialiste en écologie microbienne à l’université de Californie, qui n’a pas participé aux travaux de 2008 ni à ceux qui viennent d’être dévoilés, commente :

Cette toute nouvelle étude semble donc étayer l’hypothèse selon laquelle l’inflammation causée par certains microbes intestinaux peut avoir une incidence sur l’humeur.”

Néanmoins, l’exploitation de cette découverte pour lutter contre les maladies psychiatriques n’est pas pour tout de suite. Il existe en effet de nombreuses formes de dépression, et certainement autant de façons dont les bactéries peuvent être impliquées dans leur manifestation, préviennent certains. “Le graal serait d’identifier un microbe dont l’absence [joue un rôle dans la dépression], que l’on pourrait alors inoculer aux patients”, explique Gerard Clarke, spécialiste du microbiome à l’University College Cork, indépendant de ces travaux.

“En revanche, fait remarquer Science, il est plus difficile de déterminer comment se débarrasser de Morganella pour soulager les personnes souffrant de dépression.” Pour Gerard Clarke, “c’est un peu plus ambitieux”.

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