Les États du Sahel renforcent leur alliance face au retrait irrévocable de la CEDEAO

Le Burkina Faso, le Mali, et le Niger, déterminés dans leur décision de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont uni leurs forces au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les ministres des trois pays se sont réunis le jeudi 15 février à Ouagadougou pour concrétiser cette initiative.

Le ministre burkinabè de la Défense, le général Kassoum Coulibaly, a souligné l’importance de cette rencontre en déclarant que « Ouagadougou nous offre aujourd’hui l’occasion de franchir un pas supplémentaire dans la poursuite de la mise en place des instruments, mécanismes et procédures de notre alliance, ainsi que dans l’architecture juridique de la confédération envisagée par nos trois États », rapporte Rfi.

L’objectif de cette réunion est de développer les instruments, mécanismes, et procédures nécessaires pour renforcer cette alliance et élaborer l’architecture juridique de la confédération prévue par les trois États sahéliens.

Le ministre de la Défense du Niger, le général Salifou Modi, a souligné que ce mécanisme renforcera l’efficacité de l’alliance et de la future confédération, tout en contribuant au bien-être des populations.

Karamoko Jean-Marie Traoré, chef de la diplomatie burkinabè, a précisé que les ministres se baseront sur des références historiques propres au peuple du Sahel pour la mise en place du futur traité portant création de la confédération, l’Alliance des États du Sahel.

Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité au sein du Sahel. Le président du Parti social-démocrate africain (PSDA) au Mali, Ismaël Sacko, critique le manque d’implication de la population dans cette décision, affirmant que « la création de cette organisation n’a pas été décidée en référendum et la population n’a pas été associée. L’AES n’est pas une alternative crédible à la CEDEAO ». Il estime que l’Alliance des États du Sahel est une solution pour les régimes militaires sahéliens, mais pas pour les populations.