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L’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 fortement hypothéquée

Classé pays à revenu intermédiaire au regard des données et statistiques économiques observées au cours des dix dernières années, le Cameroun peine à sortir du spectre de la pauvreté pour devenir un pays émergent malgré la très forte volonté du chef de l’État et les efforts du gouvernement.

En effet, pour que le Cameroun atteigne le cap de pays industrialisé, le chemin est encore long et semé d’embûches. Notre économie fait face à d’insurmontables obstacles malheureusement aggravés ces derniers temps par la persistance de la crise du Corona virus.

L’on observe l’absence d’implantation sur notre sol de véritables Entreprises Industrielles, créatrices d’emplois et de richesses aux cours des deux dernières décennies. Un constat plutôt regrettable selon les analystes économiques. Faisant référence aux dernières données statistiques de l’institut National de la Statistique et des derniers classements Doing Businness Internationaux le rang du Cameroun n’est guère appréciable. Ce qui revient à dire que devenir une économie émergente à l’horizon 2035 n’est que pure fiction et les éléments pour le démontrer sont là, bien que le discours politique persiste à démontrer le contraire.

D’abord sur le plan pratique, un certain nombre de préalables doit être observé et qui sont autant d’objectifs à atteindre et à être implémentés. A savoir qu’entre la réduction de la pauvreté, l’atteinte du stade de pays à revenus intermédiaires et par la suite le cap de nouveau pays industrialisé, le chemin est parsemé d’embuches, d’obstacles et défis à relever. Ce Cameroun à travers son document de Stratégie de Croissance et d’Emploi (DSCE) projetait de baliser les échéances suivantes :

I – 2010-2020 : Modéliser l’économie et actualiser la croissance à travers la mise en place d’un environnement et d’une politique industrielle ambitieuse.

2- 2020-2027 : Atteindre le niveau de pays à revenu intermédiaire

3- 2028-2035 : Devenir un nouveau pays industrialisé, justifiant d’une production manufacturière qui contribue à environ 25% au PIB, et d’un secteur secondaire représentant plus de 40% du PIB.

L’apport du secteur privé au rabais

Aucun pays n’a pu atteindre la vitesse de croissance de son développement sans son industrialisation ou la consistance et la présence de son secteur privé. Depuis le milieu de la. décennie 1990 en effet, un vaste mouvement de libéralisation de l’économie camerounaise a vue l’Etat départir progressivement des secteurs de production et de transformation des biens pour laisser place aux Investisseurs Privés : mais cela n’est pas suffisant.

A la croisée des chemins entre l’économie primaire reine et la nécessité de passer à un secteur manufacturier prépondérant, l’on peut se poser un certain nombre de questions sur l’apport des acteurs de ces secteurs par rapport au chiffre du produit intérieur brut (PIB) du Cameroun.

Les données chiffrées de l’institut National de la Statistique
Quoi qu’on dise, les chiffres de l’institut National de la Statistique parlent et indiquent que le secteur secondaire est un grand pourvoyeur de fonds à l’économie nationale. Tenez, une récente cartographie de l’espace économique Camerounais réalisée par FINS montre qu’en 2016, le secteur secondaire a contribué à hauteur de 4065,6 milliards de forme au PIB réel du pays.

L’on peut dire en partie que cette performance est due à l’apport des principaux domaines que sont : les Industries attractives (1024 milliards de FCFA) ; l’Ex-traction de l’hydrocarbure (1011 milliards FCFA), l’industrie agroalimentaire (917,3 milliards de FCAF), la Production et la Distribution de l’électricité (97,9 milliards de FCAF), la Production de l’eau et F Assainissement ( 104 milliards de FCFA) ; le BTP (816,2 milliards de FCFA) ; les autre industries manufacturières.

L’industrie du textile n’est pas du reste : même si l’on note la baisse de la production de la CICAM et sa filiale SOLICAM en voie de fermeture. L’étude de FINS évoque aussi que la société ALUCAM envisage une augmentation progressive de sa production grâce à la réalisation du projet de construction du barrage de Nachtigal . L’on peut, bien se rendre compte que le chemin de l’émergence du pays n’est pas pour demain même si ,un certain engouement s’observe dans les secteurs des Industries Cosmétiques, Pharmaceutiques et Cimenteries, où les groupes se livrent une concurrence pour le moins bénéfique pour les économies locales, Sous Régionales et Continentales.

Source: Vision Économique n°093

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