Ces dernières semaines, la question foncière revêt une importance capitale, Moustapha Diakhaté a ravivé le débat sur la transparence des propriétés foncières des hauts responsables politiques. Invité du Grand Jury ce dimanche 12 mai 2024, il a mis en lumière la nécessité pour le président de la République Bassirou Diomaye Faye de rendre compte de ses possessions foncières.
Selon les affirmations de Moustapha Diakhaté, le Chef de l’État aurait déclaré détenir des propriétés foncières conséquentes dans différentes localités du pays, des biens qu’il aurait acquis lorsqu’il était inspecteur des domaines. « Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, dans sa volonté de lutter contre la prédation foncière doit rendre compte de ses propriétés foncières », avance-t-il. L’ancien parlementaire exhorte à une plus grande transparence, non seulement de la part du président, mais également de tous ceux ayant occupé des postes similaires depuis l’an 2000. La lutte contre la prédation foncière devrait viser à révéler les possessions foncières de « Ousmane Sonko, Cheikh Diba, Waly Diouf Bodian bref tous ceux qui ont été inspecteurs des domaines depuis 2000 ».
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Moustapha Diakhaté ne s’arrête pas là dans ses critiques. Il pointe du doigt une problématique bien plus profonde, affirmant que le véritable prédateur foncier au Sénégal est l’État lui-même. Dans son argumentation, il remonte à l’époque coloniale pour expliquer comment les terres, initialement détenues par les communautés locales, ont été progressivement confisquées par l’administration coloniale, puis par l’État sénégalais après l’indépendance. Cette concentration des terres entre les mains de l’État, estime-t-il, permet une utilisation discrétionnaire des ressources foncières par les autorités en place.
Face à cette situation, Moustapha Diakhaté propose une solution radicale : la décentralisation de la gestion foncière. Pour lui, il est impératif de rendre aux communautés locales le contrôle de leurs terres, en mettant en place des commissions communales d’opération domaniale. Ces commissions, composées d’élus, de représentants de quartier, de chefs de village, d’agents de l’État et de citoyens tirés au sort, auraient pour mission d’étudier les demandes d’attribution de terrains, mettant ainsi fin au monopole de l’État dans ce domaine.
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