Le drone associé au Rafale F5 sera la « pierre angulaire du traitement » des systèmes anti-aériens adverses


Avec la généralisation des moyens d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et le retour de la « haute intensité », l’idée de développer un Rafale uniquement dédié à la guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, est désormais régulièrement évoquée. D’autant plus que, depuis le retrait du missile anti-radar AS-37 MARTEL [Matra Anti-Radar TELévision], emporté autrefois par le Jaguar, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a perdu la capacité de supprimer et de détruire les défenses aériennes adverses [SEAD – Suppression of Enemy Air Defenses].

Or, pouvoir déjouer les systèmes de défense aérienne ennemis est essentiel pour asseoir la crédibilité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire. Seulement, pour le ministère des Armées, développer un Rafale dédié à la guerre électronique « n’apparaît pas nécessaire pour assurer le maintien de [la] supériorité opérationnelle » de l’AAE.

Et cela pour la bonne raison que le « système d’autoprotection du Rafale [le SPECTRA] est en évolution constante », ce qui lui permet de disposer d’une « capacité de détection des menaces et de brouillage de plus en plus robuste et adaptée aux nouvelles menaces ». Telle est en effet la réponse récemment donnée par le ministère des Armées à une question écrite de la députée Nathalie Da Conceicao Carvalho [RN].

Cependant, l’évolution du SPECTRA ne répond pas au déficit capacitaire en matière de SEAD… Celui-ci devrait être comblé avec le Rafale F5, dont le développement a été confirmé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30.

« Avant l’opérationnalisation du SCAF [système de combat aérien du futur], qui sera nativement adapté aux environnements les moins permissifs en 2040, les évolutions du Rafale et de son armement conféreront à nos armées, à l’horizon 2030-35, une capacité de destruction des défenses ennemies crédible », a ainsi expliqué le ministère des Armées.

Le Rafale F5 sera un avion très différent par rapport aux standard actuels [F3R et F4] dans la mesure où il devra être en mesure d’emporter le futur missile à capacité nucléaire ASN4G. Mais pas seulement car il devra être capable de traiter « d’énormes volumes de données », ce qui nécessitera un câblage en fibre optique que les versions actuelles « ne sont pas capables de supporter », a récemment expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE.

En outre, et comme le prévoit la LPM 2024-30, il sera accompagné par un drone de combat issu du programme nEUROn, dirigé par Dassault Aviation, dans le cadre d’une coopération européenne.

Dans sa réponse à la députée, le ministère des Armées précise que ce drone de combat « permettra d’agir avec discrétion et fulgurance comme une extension du Rafale F5 pour produire des effets décisifs en réseau » et que, « fort de ces caractéristiques », cet appareil « devrait être une pierre angulaire du traitement des systèmes anti-aériens modernes à moyenne et longue portée ».

Par ailleurs, certaines munitions que pourra emporter le Rafale F5 seront « aptes à détruire des systèmes de défense aérienne à la fois puissants et mobiles ».

Ainsi, selon le ministère, il est question de développer une version du Futur missile antinavire / Futur missile de croisière [FMAN/FMC] « adaptée à la destruction des systèmes sol-air ». Celui-ci évoque également « des systèmes embarqués et largués de saturation du spectre électromagnétique », lesquels « permettront de mieux prendre en compte les besoins de lutte contre les dispositifs de déni d’accès et d’interdiction de zone ». De tels moyens viendront compléter « l’armement air-sol du futur » [AASF], qui n’est pourtant pas explicitement mentionné dans la LPM 2024-30.

Quoi qu’il en soit, dans un « conflit de haute intensité » et même si « le milieu aérien restera probablement prépondérant dans l’application de ces effets militaires », le ministère des Armées estime que « la suppression des défenses anti-aériennes adverses » doit être « considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires ».





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