La Cour des comptes vaudoise épingle l’organisation administrative de l’Université de Lausanne (UNIL). Dans un audit publié mercredi, elle cible en particulier le processus d’achats de biens et de services ainsi que celui du recrutement de cadres. Elle recommande à l’institution de rattraper le retard pris dans ces domaines.
Alors que la recherche et l’enseignement de l’UNIL font l’objet d’évaluations régulières pour son accréditation, la Cour des comptes s’est dès lors intéressée à plusieurs processus administratifs de la haute école. Malgré des projets d’amélioration déjà lancés, son audit souligne « la nécessité pour la direction de l’UNIL de fournir des efforts supplémentaires afin de garantir la performance de son organisation ». Elle émet dix recommandations dans ce sens.
« Nous n’avons pas détecté de dysfonctionnements graves ni rien de frauduleux, mais des risques existent au sein de l’UNIL », affirme Nathalie Jaquerod, présidente de la Cour des comptes et magistrate responsable de cet audit. « Nous avons surtout constaté un important retard pris au niveau informatique et comptable », explique-t-elle.
La magistrate rappelle que le Canton de Vaud verse une subvention annuelle de près de 340 millions de francs à l’UNIL sur un budget total d’environ 700 millions. L’audit a d’abord porté sur la manière dont elle réalise ses achats de biens et de services, qui avoisinent les 100 millions de francs, soit environ 15% des charges totales selon les comptes annuels publiés.
Le rapport soulève plusieurs faiblesses. D’une part, le processus d’achat est « très peu dématérialisé et encore fortement dépendant du papier, notamment à cause d’un système comptable obsolète ». Il est ainsi « difficile d’obtenir des données consolidées, fiables et exploitables à des fins d’analyse et de contrôles », rendant par exemple « laborieux » le suivi du budget et des dépenses.
« Il manque une vue d’ensemble des achats réalisés. Les pratiques d’achat ne sont pas assez harmonisées et unifiées. Seuls quelques achats de biens courants sont effectués de manière centralisée », relève Mme Jaquerod. La Cour note qu’il n’y a pas d’inventaire pour des biens d’une durée de vie supérieure à un an. Pire, ces biens n’apparaissent pas dans la comptabilité, constate-t-elle.
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