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Guerre en Ukraine : tirs de missiles, blindés au nord de Kiev… ce que l’on sait des combats en cours

Les autorités ukrainiennes ont dénoncé « des tirs horribles de missiles russes » sur la capitale, où de nombreuses détonations ont été entendues dans la nuit de jeudi à vendredi, au lendemain du début de l’invasion du pays par la Russie.

Le 25 février 2022 à 07h26, modifié le 25 février 2022 à 11h47

Deuxième nuit de guerre en Ukraine. Au lendemain du début de l’invasion par la Russie, c’est Kiev la capitale qui est ciblée. Des explosions y ont été entendues en pleine nuit de jeudi à vendredi, des blindés approchent de la ville, des combat ont lieu au sein de la ville. Le Kremlin appelle l’Ukraine à « déposer les armes ».

Des combats à l’intérieur de Kiev

Des combats ont lieu dans le quartier d’Oblonsky, dans le nord de Kiev, selon les journalistes présents sur place. Des échanges de tirs ont été entendus. Le ministère ukrainien de la Défense a indiqué sur sa page Facebook qu’un commando de reconnaissance russe menait des opérations de sabotage. Selon plusieurs sources militaires occidentales, le Kremlin souhaiterait s’emparer de la capitale.

Après avoir relativement rapidement forcé les postes-frontières ukrainiens au premier jour de la guerre, plusieurs colonnes de blindés russes se sont engouffrées dans le pays, jusqu’à approcher Kiev, par le Nord-Est, depuis la Biélorussie, par l’Est et par le Nord, selon l’armée ukrainienne. Des combats ont éclaté à Dymer et Ivankiv, respectivement à 45 et 80 km au nord de Kiev. Pour l’état-major ukrainien, « l’ennemi (…) cherche à contourner la ville », pour l’« attaquer ».

En parallèle, l’état-major de l’armée ukrainienne assure avoir repris le contrôle de l’aéroport militaire d’Antonov à Gostomel, aux portes de la capitale ukrainienne. Il étaient tombé la veille lors d’un assaut éclair des forces russes.

Des explosions au cœur de la capitale

De premières explosions en plein cœur de Kiev ont été entendues aux alentours de 3 heures du matin dans la nuit de jeudi à vendredi. De nombreux journalistes présents sur place ont rapporté de fortes détonations, et des images prises dans la capitale montrant un ciel jauni par le feu.

Des immeubles résidentiels ont été touchés. Leurs habitants ont été pris en charge par les ambulances et les secouristes ukrainiens. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé des « tirs horribles de missiles russes sur Kiev ».

La présidence ukrainienne accuse la Russe de viser les civils, alors que Moscou affirme ne vouloir viser que des installations stratégiques, militaires ou énergétiques. Les autorités russes « disent que les zones civiles ne sont pas des cibles, mais c’est encore un de leurs mensonges. En réalité, ils ne font aucune distinction », a déclaré le président ukrainien.

Les combats continuent ailleurs dans le pays

Les forces russes ont annoncé avoir pris le contrôle d’un canal vital pour approvisionner en eau la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie et qui souffrait de pénuries depuis huit ans.

Quelles sont les pertes humaines ?

D’après un premier bilan communiqué à l’aube par le maire de la capitale, Vitali Klitschko, trois personnes auraient été blessées, dont une grièvement suite aux bombardements. Ce nombre risque d’augmenter au fil des heures, l’offensive n’étant pas terminée. Depuis le début de la guerre, l’Ukraine déplore 137 morts et 316 blessés, civils et militaires.

« Cela nous rappelle l’offensive nazie de 1941 », dénonce Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky multiplie les déclarations adressées à son peuple, à la communauté internationale et aux Russes. « Toutes les possibilités de sanctions n’ont pas encore été épuisées. La pression sur la Russie doit augmenter », a-t-il déclaré sur Twitter. « Cette nuit, ils ont commencé à bombarder des quartiers civils. Cela nous rappelle (l’offensive nazie) de 1941 », s’était-il ému, un peu plus tôt.

VIDÉO. Zelensky : « La Russie a mené des frappes sur nos infrastructures militaires »

Cette dernière phrase a été prononcée en Russe dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, pour toucher le peuple russe, alors que les deux pays s’adonnent à une guerre de l’information. La Russie s’est félicitée d’avoir atteint tous ses objectifs de la veille, tandis que l’Ukraine se réjouit de « l’héroïsme » des Ukrainiens, assurant que ses soldats faisaient « tout leur possible » pour défendre le pays. La mobilisation générale est décrétée, l’armée ukrainienne appelle à grossir les rangs, « sans limite d’âge ».

« Poutine a choisi de sortir l’Ukraine de la carte des États »

« Poutine a choisi de sortir l’Ukraine de la carte des États », a déclaré ce vendredi matin sur France Inter le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, suite à l’éclosion des combats à proximité de Kiev. « L’affaire du Dombass n’était qu’un prétexte, ce que voulait Poutine c’est la soumission de l’Ukraine. »

« Nous faisons tout pour arrêter Vladimir Poutine. Il ne pourra pas continuer à être seul dans ce monde, à être l’agresseur permanent », a-t-il poursuivi. « La sécurité du président Zelensky est un élément central de ce qu’il se passe maintenant. Nous sommes en situation de pouvoir l’aider si nécessaire », a souligné le ministre français des Affaires étrangères,

Pas de déploiement militaire, sanctions économiques « spectaculaires » contre la Russie

Tous les chefs d’État et de gouvernement occidentaux condamnent depuis jeudi l’invasion entreprise par la Russie, tout en rejetant l’idée d’un appui humain le sol ukrainien, notamment par le biais de l’Otan. L’Alliance militaire, ainsi enverrait des armes et soutiendra financièrement l’Ukraine, sans déployer ses soldats sur place.

Une deuxième salve de sanctions économiques a été prise par l’Europe jeudi soir. L’Union espère ainsi « pénaliser gravement tous les pans de l’économie russe », selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

« Nous voulons assécher les financements » de l’économie russe, a déclaré Bruno Le Maire, devant la presse, peu avant le début d’une réunion des ministres des Finances à Paris. L’Union européenne se garde toutefois d’exclure la Russie du système interbancaire Swift, une mesure très forte, gardée en dernier recours.

En parallèle l’UE va octroyer 1,2 milliard d’euros à Kiev. Paris participera à hauteur de 300 millions. Les concertations continuent : une session extraordinaire du conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE ce week-end.

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