Général Schill : Le partenariat franco-belge CaMo est le « modèle à suivre » pour les futures coopérations européennes


En 2018, la Belgique fit part de son intention de rejoindre le programme français SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] avec l’acquisition de 382 Véhicules blindés multirôles [VMBR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, au titre de son projet CaMo [Capacité Motorisée].

Mais au-delà de l’aspect capacitaire, ce contrat a été l’occasion de sceller une « coopération structurelle » entre les forces terrestres françaises et belges, avec l’objectif d’atteindre une interopérabilité complète de leurs capacités respectives, leurs unités devant être « interchangeables ». Ainsi, explique l’armée de Terre, « sur le terrain, une compagnie belge pourra rapidement être intégrée dans un bataillon français sans aucun obstacle technologique ou opérationnelle, et vice versa ».

Arriver à un tel résultat suppose d’avoir des règles d’engagement similaires et de faire converger les doctrines d’emploi, la formation ainsi que la préparation opérationnelle. Déjà, des unités belges ont pris part, à plusieurs reprises, à des manoeuvres organisées en France, comme en 2023, lors de l’exercice de haute intensité « Orion ».

Depuis son entrée en vigueur, en 2019, ce partenariat « stratégique » s’est encore étoffé avec « CaMo 2 », la Belgique ayant confirmé la commande de 29 Camions équipés d’un système d’artillerie de nouvelle génération [CAESAr NG] et de 24 Griffon MEPAC [Mortiers embarqués pour l’appui au contact].

En outre, les industriels belges et français se sont mis en ordre de marche, Nexter [ou KNDS France] ayant noué une coopération avec le groupe Mol pour la production des Griffon tandis que John Cockerill s’apprête à mettre la main sur Arquus. Ces industriels sont par ailleurs mobilisés pour le programme VBAE [Véhicule blindé d’aide à l’engagement], lequel doit faire l’objet d’une coopération franco-belge, dans la lignée de CaMo 1 et de CaMo 2.

Revenant récemment sur son intervention au Forum de défense et de stratégie, organisé à Paris les 14 et 15 mars derniers, le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], s’est félicité des avancées permises par ce partenariat franco-belge inédit.

« S’il vise le renouvellement des véhicules blindés et le déploiement d’un système de combat collaboratif au sein de nos deux armées de Terre, ce partenariat a déjà un effet d’entraînement dans le domaine opérationnel et ce avant même que les nouvelles capacités soient déployées concrètement », a ainsi souligné le général Schill.

« J’admire beaucoup moins Napoléon depuis que j’ai commandé une coalition », aurait dit le maréchal Foch. Or, pour le CEMAT, le partenariat CaMo doit démentir cette boutade, d’autant plus que, selon lui, il « n’est plus concevable de s’engager seul dans un conflit majeur ».

« L’ambition de notre alignement est telle que les unités françaises et belges pourront être interchangeables. Cela va donc bien plus loin qu’un entraînement commun sur des équipements identiques : il s’agit de s’acculturer au ‘plug and fight’, de parler le même langage tactique, d’adopter la même doctrine, de se comprendre à distance », a rappellé le général Schill, pour qui CaMo est un « modèle à suivre pour nos futures coopérations européennes, à l’heure où s’affirme le besoin de partenariats capables de produire des effets sur le terrain ». Mieux encore : il devrait même faire « tache d’huile sur le continent ».

Et le CEMAT d’insister : « Développer une base industrielle et technologique de défense française et européenne n’est pas qu’une question de souveraineté : c’est aussi un levier d’interopérabilité tactique, technique, culturelle et cognitive et donc d’efficacité collective au combat ».

Cela étant, encore faut-il que les conditions s’y prêtent… Et ce qui a été possible avec la Belgique ne le sera pas forcément avec d’autres. « Nous avons fait une analyse détaillée de nos intérêts et des dangers autour de nous. Nous devions donc trouver un pays qui possède ces mêmes intérêts avec le même principe culturel, militaire et politique. La France répondait donc à tous nos critères », avait ainsi expliqué le colonel « Luc », alors directeur du programme CaMo, en juin 2022.





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