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Fin du régime : 2024, l’année que redoute Paul Biya

• Paul Biya évoque sa mort

• Il répondait aux rumeurs sur sa mort

• Il avait livré des informations sur ses obsèques

Paul Biya va-t-il mourir dans deux ans ? C’est ce que le chef de l’Etat a déclaré en 2004. Régulièrement annoncé pour mort, le président de la République, de retour d’un séjour à l’étranger avait curieusement livré des détails sur l’année de sa mort. Tout en rassurant l’opinion qu’il est bien vivant contrairement aux rumeurs qui clamaient son décès, Paul Biya a déclaré que ses obsèques auront lieu dans 20 ans.

« Vous croyez, vous au fantôme » ? demande Paul Biya aux journalistes. Et encore : »J’étais en visite privée en Europe. J’ai appris comme tout le monde que j’étais mort ». Puis : « Il paraît qu’il y en a qui s’intéressent à mes funérailles. Eh bien, dites-leur que je leur donne rendez-vous dans une vingtaine d’années », rapporte RFI.

Le phœnix

Paul Biya a connu l’adversité. Au pouvoir depuis 1982, le président camerounais a échappé à un coup d’Etat militaire et plusieurs tentatives de déstabilisation de son régime. S’il a pu se maintenir à la tête du Cameroun pendant si longtemps c’est surement parce que l’apprenti chrétien avait plus d’un tour dans son sac. Ancien séminariste, Paul Biya n’a cependant pas rejeté ses traditions ancestrales. L’homme a des pratiques mystiques que même ses propres collaborateurs peinent à décoder.

A chacune de ses apparitions publiques, le chef de l’Etat fait des mouvements de mâchoires qui laissent croire à des rites plutôt mystiques. Que ce soit à la télé ou lors de la célébration de la fête de la jeunesse, Paul Biya mâche toujours quelque chose.

Du haut de ses 88 ans, il n’a pas changé ses habitudes. Durant ses deux présences lors des cérémonies d’ouverture et de clôture de la CAN 2021 au stade d’Olembe, Paul Biya est apparu aux côté de son épouse toujours avec ses mouvements de mâchoires très suspects.

Selon l’universitaire Mathias Owona Nguini, Biya se protège contre les attaques mystiques extérieures avec des plantes. «Il est fort probable que ce soit des écorces d’arbres ou des racines de plantes qu’il mâche ainsi lorsqu’il est en public; et qui lui permettraient d’être invulnérable à toute forme d’agression extérieure.», explique-t-il.

Retraite politique

Paul Biya est un président superstitieux. Il scrute tout ce qui l’entoure et prend ses décisions en se basant sur une logique propre à lui. Au cours de ses nombreux voyages en Suisse, il s’est lié d’amitié avec le directeur général de l’hôtel Intercontinental, Herbert Schott. Quand ils se sont rencontrés, les deux personnalités n’étaient pas au sommet de leur gloire.

« J’avais fait sa connaissance en 1969, alors qu’il était le chef de cabinet de la présidence du Cameroun. J’assumais à cette époque la fonction de chef de réception et tout de suite le courant est passé entre nous. Avec le temps et à travers ses fréquentes visites à Genève, cette relation assez timide à l’origine s’était transformée en véritable et solide amitié », se rappelle Herbert Schott.

Destins liés

Les années passent. Paul Biya est nommé premier ministre par Ahmadou Ahidjo en 1975. Herbert Schott est de son côté nommé directeur de l’Intercontinental. Ils se rencontrent régulièrement. En 1982, Ahidjo laisse le pouvoir à Biya qui devient le nouveau président de la République du Cameroun.

De l’autre côté de la méditerranée, Herbert Schott obtient une nouvelle promotion et prend la tête de la direction générale de l’hôtel. « Certaines coïncidences avaient par la suite contribué à nous rapprocher considérablement l’un de l’autre: nos promotions comme premier ministre de son pays et moi comme directeur de l’hôtel, puis en 1981 son accession à la présidence de la République du Cameroun et moi à la direction générale de l’hôtel », confie-t-il. Pour Paul Biya, il ne s’agit plus d’une pure coïncidence. Le jeune président camerounais est convaincu que son destin est lié à celui de son ami suisse.

Retraite

Pour Biya sa retraite devrait ressembler à celle de Herbert Schott. Il a d’ailleurs évoqué le sujet avec son ami à qui il a d’ailleurs demandé quelques conseils. Paul Biya pense à sa retraite. L’homme Lion ne compte pas mourir au pouvoir. « Convaincu que nous avions un destin commun, continue l’hôtelier, il m’avait confié, lors d’une de ses visites à Genève, qu’il souhaitait vivement s’inspirer de la manière par laquelle je pensais pouvoir organiser ma retraite, afin qu’il puisse préparer progressivement son retrait de la vie politique», se souvient l’ami personnel du président de la République.
Herbert Schott a pris sa retraite en 2002. Il a écrit une mémoire sur son expérience à l’hôtel Intercontinental. Paul Biya de son côté continue par gouverner le Cameroun.

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