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Fécafoot : Decouvrez l’éternel recommencement des gueguerres entre les acteurs du football camerounais

Au terme de la réunion du comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) tenue hier(16 février 2022) à Limbe, l’on s’achemine, inexorablement, vers la résurgence des conflits sempiternels, d’une part, entre des individus et, d’autre part, entre des structures. En jetant, par exemple, un regard sur l’affront entre Samuel Eto’o Fils et Guibai Gatama, l’avalanche conflictuelle a acquis droit de cité.

Le discours tenu par Samuel Eto’o Fils est fort évocateur de l’atmosphère crisogène, qui règne, ces derniers temps, entre le président de la Fecafoot et un membre du comité exécutif. Dans son propos liminaire, S. Eto’o Fils constate, à titre illustratif, que « chacun veut, à la fois, dribbler, passer, marquer, être seul dans l’objectif des caméras, faire le classement, commenter le match qu’il joue lui-même, bref faire tout le contraire de ce que le football nous impose comme obligation, à savoir jouer collectif ». S’adressant, manifestement sans le citer, à Guibai Gatama, dont les griefs consistent à fustiger la marginalisation des ressortissants du grand Nord dans les dynamiques de nomination au sein du staff dirigeant, l’actuel dirigeant contre-attaque, dément ce qu’il appelle les allégations de l’auteur et relève que, dans l’effectif du personnel, « le plus gros contingent vient du septentrion ». Pour Eto’o Fils, « chaque membre a reçu un mandat non pour défendre une région, un peuple ou une ethnie, mais pour défendre le football. Le définir et l’organiser sur le terrain pour que le gamin de Maroua ressente la même émotion que celui de Dschang ou de Sangmelima ».

Réponse du berger à la bergère. Guibai Gatama a, illico presto, réagi à la charge et s’apprête « à attaquer son collègue devant les juridictions compétentes ». Histoire de répondre de ses accusations qualifiées de « fallacieuses ». Le Directeur de la publication de « L’œil du sahel » remarque que « lors de l’ouverture de la session, et en présence des journalistes, … Samuel Eto’o Fils a lancé une violente charge contre sa personne s’attaquant à son combat en faveur de la promotion des Nordistes à la Fecafoot et de la visibilité de ces derniers ». De même, le membre suspendu du Comex pour une période de trois mois ajoute que le président de la Fecafoot lui a proféré un discours acerbe, à savoir qu’il a « des bras longs de jour comme de nuit ».

Au-delà de ce champ conflictuel entre deux figures du sport-roi au niveau individuel, il se dessine un nouveau front, cette fois-ci au niveau structurel, entre deux organes, en l’occurrence la Fecafoot et le ministère des Sports et de l’Education physique(Minsep). Le fait qu’il soit mentionné, dans l’une des résolutions, que le comex donne 72 heures au président de la Fecafoot pour décider de l’avenir de l’entraîneur sélectionneur de l’équipe nationale est un indicateur annonçant éventuellement un front entre ces deux entités. Malgré l’exigence du limogeage de Antonio Conceiçao par certains critiques, Narcisse Mouelle Kombi lui a renouvelé sa confiance. Une posture qui ne rencontre pas l’assentiment des membres du comité exécutif. Il est fort probable qu’il y ait, dans les prochains jours, un clash entre le staff de l’instance faîtière et sa tutelle si jamais Eto’o Fils jette l’anathème sur la décision du Minsep liée au maintien de Conceiçao. Eu égard aux interactions et aux collusions qui avaient eu lieu entre le Minsep et l’ancien agent de liaison de l’équipe nationale dans le processus de recrutement du sélectionneur, eu égard à la sanction infligée à cet agent de liaison par le président de la Fecafoot peu avant le début de la Can, il ne sera pas surprenant que S. Eto’o Fils et ses congénères décident de l’éjection de Conceiçao à la tête des lions. C’est une conjecture scolastique.

Un autre front non des moindres est celui de l’opposition entre Hamadou Babba Abdouraman et l’actuel staff dirigeant de la Fecafoot. Le Président de l’étoile filante de Garoua continue, jusqu’à présent, de revendiquer son combat pour le retour de la légalité au sein de cet organe. La réunion du comex s’est tenue dans un contexte matérialisé par l’écueil de la menace d’une annulation de l’élection de la Fecafoot du 11 décembre 2021. Dans le cadre de l’affaire opposant la Fecafoot au Comité national olympique et sportif du Cameroun(Cnosc), Henri Claude Balla Olongo et cie, le Tribunal arbitral du sport(Tas) devrait entériner la sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) du 10 juin 2021 reconnaissant l’Assemblée générale de 2009 comme seule Assemblée générale légale. A cause de cet état de choses, l’ensemble du processus électoral de 2021 ayant porté S. Eto’o Fils à la tête de la fédération devrait, de manière logique, être annulé. A l’issue de la Can, l’on s’attendait à des conciliabules entre le président de l’étoile filante de Garoua et le président de la Fecafoot, mais jusqu’ici, c’est silence radio. Aucun consensus n’a été, jusqu’à présent, trouvé entre ces deux acteurs du sport-roi. Au regard de ces gueguerres sempiternelles cristallisant bien d’intérêts divers, ce sont les acteurs du football qui restent et demeurent sacrifiés sur l’autel des enjeux des uns et des autres. A quand la fin du téléfilm conflictogène à la tour de Tsinga? Bien malin pour pourrait répondre à cette question.

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