Epilation laser du visage : quels sont les risques et comment ça se passe exactement ?

La pilosité sur le visage cause une gêne esthétique importante aux femmes qui en souffrent. Qu’il s’agisse d’une fine moustache ou de poils sur les pommettes ou le menton, celles-ci passent leur temps avec une pince à épiler ou enchaînent les épilations à la cire. Et hésitent souvent à choisir une méthode plus durable.

Une épilation durable… mais pas définitive

« Pour les femmes qui ont une pilosité importante sur le visage, il nous faut leur apporter une solution durable. Quand on traite de jeunes femmes qui ont une forte pilosité, on leur change la vie, elles se transforment psychologiquement », explique le Dr Serge Dahan, laseriste.

Il ajoute : « On se doit de prévenir les patientes : l’épilation au laser est une épilation durable, pas définitive, et on va réduire la pilosité de 80 %, mais il en restera environ 20 %. Sur le visage, il faut plus de séances que sur les autres zones, au minimum 15 séances, les premières étant assez rapprochées : une par mois. Puis, on espace jusqu’ à 3 puis 6 mois. »

Pourquoi il vaut mieux la faire chez le médecin ?

Chez les plus jeunes femmes, le médecin se doit de faire effectuer un bilan hormonal avant le traitement, surtout si la pilosité est importante. Cela permet de voir s’il faut traiter le trouble hormonal en parallèle. On recherche notamment s’il y a un syndrome des ovaires polykystiques.

D’où l’importance de faire réaliser ce type d’épilation par un médecin, dermatologue ou spécialise du laser (comptez entre 30 et 50 € la séance suivant la zone).

Comment se déroule une séance d’épilation au laser ?

On pose une crème anesthésiante une heure avant la séance. Normalement, on demande aux patientes, pour les autres zones du corps, de se raser avant la séance. « Mais pour le visage, je trouve cela traumatisant. Je leur dis de couper à ras avec des ciseaux très fins », explique le Dr Dahan.

On utilise un laser Alexandrite sur les peaux claires, un laser Nd-Yag sur les peaux foncées ou bronzées. « Contrairement au reste du corps, je traite mes patientes même quand elles sont bronzées, avec précaution, sinon le traitement durerait encore plus longtemps. Par ailleurs, il faut choisir un réglage pas trop agressif, sinon on risque la brûlure. Et surtout on refroidit aussitôt. »

Quels sont les risques ?

Le risque principal est la repousse paradoxale. Il s’agit d’une repousse juste à côté de l’endroit traité au laser : sur les joues quand on agit sur la moustache, dans le cou si on épile le menton. Le risque est prédominant chez les femmes à la peau mate (méditerranéennes, hispaniques, maghrébines), mais cela peut arriver chez toutes les carnations.

À cause de ce risque, certains dermatologues sont réticents à pratiquer l’épilation du visage. Pourtant, un bon laseriste saura gérer ce désagrément. « Dans ce cas, on traite la zone de repousse. On n’a pas d’explication réelle à cette repousse. On pense que le fait de chauffer la zone stimule la repousse des poils. Mais on a constaté qu’elle est moindre si l’on refroidit bien la peau après chaque séance. »

Peut-on traiter à l’IPL (lumière pulsée intense) ?

« Il faut être prudent avec l’IPL. Le tir étant moins sélectif, plus large, il y a également un risque de repousse paradoxale et, si l’on fait un tir fort, un risque de brûlure. Il faut donc bien refroidir la zone », insiste notre expert.

En institut de beauté, où seule la lumière pulsée est proposée, les machines sont normalement bridées, et le tir n’est donc pas trop fort. Mais le traitement sera d’autant plus long.

Notre expert : Dr Serge Dahan, dermatologue, laseriste, à Toulouse