CamerounSociété

Epervier: vers l’arrestation de la moitié des ministres du gouvernement Dion Nguté

• La moitié du gouvernement camerounais a reçu des convocations au Tribunal Criminel Spécial

• Il est demandé au ministre Laurent Esso d’ouvrir une enquête

• Les auditions se poursuivent dès lundi au TCS

La guerre des clans qui mine le régime Biya depuis quelques années déjà se transpose sur le plan judiciaire. Et c’est le scandale du supposé « détournement des fonds destinés à la lutte contre le coronavirus » qui en est la cause.

La rédaction de camerounweb a appris de sources concordantes que la moitié du gouvernement camerounais a reçu des convocations au Tribunal Criminel Spécial dans le cadre de la gestion des fonds alloués par les bailleurs de Fonds notamment le Fonds Monétaire International (FMI) dans la lutte contre la COVID 19. Au premier plan des personnalités convoquées par l’instance judiciaire figure le premier ministre, Dion Ngute. Ce dernier sera audité dans cette affaire.

Il faut rappeler que le FMI a octroyé au Cameroun environ 250 milliards FCFA d’aide d’urgence pour faire face à la pandémie de la Covid-19. Mais en contrepartie, l’institution financière exigeait un audit de gestion qui a été confié à la chambre du compte. L’on apprend qu’en mars 2021, la chambre des comptes adresse un rapport d’étape ou notes préliminaires à Paul Biya où elle fait état de détournements massifs, délits d’initiés et autres dans la gestion des fonds Covid-19.

Après avoir obtenu les conclusions des audits, le chef de l’Etat, Paul Biya l’aurait transmis au secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh avec mention: « pour enquête judiciaire ». Ce dernier à son tour adressa le 7 avril 2021, au ministre de la Justice, Laurent Esso une lettre avec pour objet: « audit des fonds affectés à la lutte contre le coronavirus » dans laquelle il lui dit que sur « les hautes directives du chef de l’État ». Dans la correspondance, il est demandé au ministre Laurent Esso d’ouvrir une enquête contre « les auteurs, coauteurs, et complices des cas de malversations financières » des détournements des fonds Covid-19 au Cameroun.

Aussi faut-il le remarquer, Ferdinand Ngoh Ngoh n’a pas envoyé à Laurent Esso les éléments, notamment le rapport d’étape de la chambre des comptes sur lequel Paul Biya s’est appuyé pour lancer une enquête judiciaire.

Dans la même affaire, certaines informations sont rendues publiques impliquant également le SGPR, mais également d’autres personnalités comme le premier ministre, Dion Ngute, Atanga Nji ou encore le chef de cabinet du premier ministre.

Confus, attendant toujours le rapport d’étape de la chambre des comptes et face à la multiplicité des informations, le ministre de la Justice saisit Paul Biya pour savoir s’il peut faire auditionner des membres du gouvernement. Il se tourna vers le ministre Ferdinand Ngoh Ngoh le 22 avril 2021, afin de lui faire parvenir les pièces d’investigations de la haute juridiction.

Néanmoins, Laurent Esso informe la présidente du Tribunal Criminel Spécial (TCS), Annie Noëlle Bahounoui Batende, qu’elle a l’autorisation de Paul Biya pour ouvrir une enquête sur la gestion des fonds de la COVID 19. Dès qu’elle reçoit l’instruction, la présidente du TCS instruit OKO Petis Joel, Chef de Division des Enquêtes dans le Corps Spécialisé d’Officiers de Police Judiciaire du Tribunal Criminel Spécial de convoquer les ministres et assimilés impliqués dans la gestion des fonds du FMI.

Aux dernières nouvelles, les convocations ont été adressées en cascade à la moitié du gouvernement et les auditions se poursuivent dès lundi.

Source: www.camerounweb.com

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