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Epervier : à la barre, Mebe Ngo’o cite des noms qui choquent tout le monde voici les détails

• Mebe Ngo’o accuse plusieurs ministres de Biya

• La comparution du ministre a été édifiante

• Laurent Esso et Ferdinand Ngo’o Ngo’o échappent au pire de justesse

Même s’il continue par clamer son innocence, l’ancien ministre de la défense ne compte pas sombrer seul. Devant le tribunal criminel ce 24 juin 2021, Edgar Alain Mebe Ngo’o, accusé de détournement de fonds, a tenté de démonter point par point les griefs formulés par le procureur général. L’ancien ministre de Biya a d’abord attaqué le rapport de l’Agence nationale d’investigations financières (Anif), un des éléments clés du dossier d’accusation.

« Edgar Alain Mebe Ngo’o conteste tout. Le rapport de l’Anif témoignant d’un supposé enrichissement illicite de l’accusé ? « Une instrumentalisation, affirme-t-il. Cet organisme a été saisi en violation des règles qui l’organisent ». Les 21 marchés publiques ayant fait l’objet de surfacturation ? ‘’Juridiquement grotesque, se défend-t-il. C’est comme si j’étais l’acteur unique du processus de passation de ces marchés, pourtant il existe au sein de l’administration une chaîne de la commande publique’’ », révèle Jeune Afrique dans un article publié sur son site internet.

Paul Biya, Laurent Esso et Ferdinand Ngo Ngo

L’affaire Mebe Ngo serait plus compliquée. Evoquant le contrat que son ministère avait signé en 2013 avec la société chinoise Poly Technologies portant sur la fourniture d’équipements militaires pour 300 millions d’euros, Mebe Ngo accusé d’avoir « bénéficié d’énormes libéralités » surprend l’audience en citant les noms de plusieurs personnalités de la République.

« Je suis allé en Chine par la volonté du chef de l’État, avec des ordres de mission signés du secrétaire général [de la présidence de la République, Laurent Esso, actuel ministre de la Justice, ndlr], a-t-il expliqué à la Cour. Il était au courant de tout. Les quatre marchés constituant le contrat litigieux ont tous été validés aussi bien par la présidence de la République que par l’état-major particulier du chef de l’État à travers leurs visas. Il ne s’est pas agi d’une manœuvre personnelle de ma part menée de manière subreptice. », a-t-il déclaré.

L’ancien ministre de Biya souhaite également voir dans le box des accusés le Secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh et le ministre de la justice Laurent Esso. Ces deux personnalités sont selon Mebe Ngo’o, les signataires des pièces à conviction et à ce titre, devraient comparaitre au procès. Le Tribunal Criminel Spécial n’a pas accédé à cette demande.
« L’audition des accusés devrait se poursuivre à la mi-juillet. Le parquet ayant choisi de faire ses réquisitions uniquement sur les pièces reversées au dossier, aucun témoin n’est attendu à la barre », révèle Jeune Afrique.

Le secret d’Etat

Si l’ancien ministre de la défense est prêt à livrer plusieurs ministres et proches de Biya, il ne souhaite pas cependant étaler certaines pièces. Pour Edgar Alain Mebe Ngo’o, il n’est pas question de révéler des informations secrètes. Il préfère passer ses derniers jours derrière les barreaux.

« Ce serait une faute pour moi de produire des pièces pour justifier mes propos, a-t-il expliqué à la Cour. Je demeure astreint au devoir de réserve bien que je ne suis plus en fonction. Je préfère la réclusion à vie plutôt que de dévoiler le secret défense », a-t-il déclaré.

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