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Emotion: un journaliste de la Crtv parle de Martinez Zogo

Proclamée en 2011 par les États membres de l’UNESCO et adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2012 en tant que Journée internationale, le 13 février est devenue la Journée mondiale de la radio (JMR). Mais ce 13 février 2023 au Cameroun est sous le signe du deuil notamment à cause de l’assassinat de Martinez Zogo. En effet, le directeur de la radio Amplitude FM était porté disparu depuis plusieurs jours. Son corps a été retrouvé le 22 janvier au matin. Une enquête a été ouverte et plusieurs associations de journalistes dénoncent un « assassinat ». Les hommages se multiplient pour cette belle voix qui manque déjà aux auditeurs

Romuald Ntchuisseu Ngock, le présentateur d’ACTUALITÉS HEBDO sur la Crtv, rend un hommage à Martinez Zogo, en cette Journée mondiale de la Radio (JMR).

« La télévision, c’est une galerie de visages. La radio , c’est un concert de voix. Une voix à été brutalement éteinte, mais elle tonne dans la mémoire du monde en cette Journée mondiale de la radio. Repose en paix , tara, en attendant qu’éclatent la vérité et la justice de cet embouteillage de news et fake news. Bonne fête de la radio ! », a posté Romuald Ntchuisseu Ngock accompagné de la photo de Martinez Zogo.

Et pour sa 12e édition, cette année 2023, le thème retenu est : « Radio et Paix ».

La rencontre avec Rémy Ngono

Rémy Ngono est un animateur déjà populaire à Yaoundé, il dirige une jeune chaîne de radio privée lancée en 2000, la RTS, dont il anime le programme phare. Une émission baptisée « Kondre Show », au cours de laquelle il aborde tous les sujets, et surtout ceux qui fâchent : prostitution, homosexualité, corruption, vol.

Ngono et Zogo s’entendent immédiatement, jusqu’à devenir inséparables. Au côté de son mentor, Martinez Zogo apprend et se constitue un réseau d’informateurs jusque dans les plus hautes sphères de l’État. Le style est direct, décomplexé. Lorsque des ennuis judiciaires envoient Rémy Ngono en prison puis le contraignent à l’exil, c’est tout naturellement que Zogo prend sa suite. Sauf que lui choisit d’afficher un soutien sans faille à Paul Biya.

Ovni médiatique, Zogo devient au fil des années l’une des figures les plus en vue du milieu. Proche à la fois du peuple et des puissants, il s’enorgueillit de certains liens avec la première dame, Chantal Biya, mais aussi avec le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, ainsi qu’avec le patron de la police, l’inamovible Martin Mbarga Nguele. Peu de gens connaissent son visage décharné que surplombe une coupe afro digne des années 1970, mais il est devenu incontournable. Son succès est tel qu’il change quatre fois de radio, emportant avec lui à chaque fois son concept, son technicien et ses auditeurs.

Dans ce Yaoundé de 2023, la succession de Paul Biya est au cœur du débat politique. La guerre que les différents clans se livrent dans la perspective de l’après-Biya fait la une des journaux. Chaque camp se rend coup pour coup. Martinez Zogo, qui se prévalait de si hautes amitiés, en a-t-il été la victime ? Est-il possible qu’il ait été un instrument au service d’un ou de plusieurs de ces groupes, comme l’affirment certains ?

Sitôt après avoir découvert son corps, les autorités camerounaises ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour retrouver « les auteurs [d’un] crime odieux, inqualifiable et inadmissible ». Pas sûr que l’iconoclaste Zogo y aurait cru.

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