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Drame de Damas à Yaoundé : Voici le film de l’éboulement de terrain ayant fait 14 morts

C’est, du moins, le point qu’a fait, le 27 novembre 2022, le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea. C’était à l’extérieur de la morgue de l’hôpital central de Yaoundé, où ont été conduits les corps des victimes. Ce drame s’est produit hier après-midi au quartier Damas au niveau du dépôt de bois, quartier populaire situé dans l’arrondissement de Yaoundé VIème, département du Mfoundi, région du Centre. C’était au cours d’une réunion en hommage à cinq défunts d’une famille que cette tragédie s’est produite brusquement en fin d’après-midi. Au grand ahurissement et à la grande désolation de nombreuses familles inconsolables.

Après la survenue du drame, quatre corps, extraits du creuset où des personnes étaient englouties ont été, illico presto, recouverts de draps blancs et évacués en début de soirée par des éléments de la police à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. Plus d’une centaine de personnes se sont massées à l’intérieur de trois tentes, dont chacune a réuni, au moins, une quarantaine d’individus selon les premiers témoignages recueillis sur les lieux. Ces tentes ont été érigées sur un terrain vague au sommet d’un talus d’une dizaine de mètres lorsque le sol s’est, contre toute attente, affaissé sous une partie de la masse de convives. Qu’est-ce qui s’est réellement passé au moment de cet éboulement de terrain ? Une dame membre de cette réunion ayant organisé cette cérémonie d’hommage aux cinq défunts raconte : « On a perdu les membres de notre réunion. C’était cinq membres. Ici là, c’était la réunion ; là-bas, c’étaient les invités conviés à cette cérémonie d’hommage. Cet hommage, c’était pour les membres qu’on a perdus à la réunion. Maintenant alors, on a commencé le deuil. Bon on a appelé les membres de la réunion. Les frères des gens qui sont morts ont été appelés à témoigner à un moment. Après, on voulait alors commencer à danser. Au moment où on commence donc à danser, on n’avait même pas même tellement dansé. Tous les membres de la réunion étaient debout. Subitement, on ne sait pas ce qui s’est passé. On voit comment la terre a couvert des invités. Donc, il y avait trois tentes. C’est la tente des invités que ça a couvert. Avec notre petite force, on a essayé d’enlever certains corps et de sauver les autres. Certains sont sortis vivants mais les autres qui étaient en bas de la terre ne pouvaient pas sortir vivants ».

Ensevelis sous une tente

Présent aussi sur les lieux, un autre riverain ayant vécu ce drame relate à son tour: « C’est une association qui a perdu ses membres. On a perdu, en trois ans, cinq membres. Chaque fois qu’on lit les noms, on retombe sur les mêmes noms et ça nous gêne. On a donc décidé qu’on enlève leurs noms de la liste, on organise une petite fête et on invite ces familles- là. Ce n’était pas une grande fête. Trois représentants par famille des adhérents morts devaient donc venir. Chaque adhérent devait inviter une personne. C’était donc une cérémonie symbolique interne. Ce n’est pas qu’on a invité les gens du quartier. Non! S’il y a quelqu’un du quartier qui est venu, c’est que c’est un membre de l’association qui l’a invité ou alors il s’est invité lui-même ». Le même riverain s’escrime à évaluer le nombre de personnes s’étant mobilisées sous des tentes et revient sur ce qui s’est passé : »Nous étions 54 dans chaque tente. Faites donc 54 multiplier par 2 ça fait 108 personnes. Maintenant, il y avait les non-invités, donc beaucoup de gens qui étaient là et qu’on ne connaissait pas. Mais, ce ne sont pas tous qui sont morts. La terre que vous voyez là s’est coupée au milieu. Tu vois où ça s’est coupé là ? Ça s’est coupé comme ça mbang… C’est descendu Brouuuuuuu… dès que le tronc a touché le sol mbang, la partie du talus s’est posée sur une tente et les gens étaient en bas. Ça les a couvert une fois ».

Morgue

C’est ainsi que le pire est donc survenu. Pour le moment, quatorze corps des victimes ont été extraits de la motte de terre ayant enseveli des dizaines de personnes. Tous ont été transportés, d’urgence, à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. Naseri Paul Bea, le patron de la région du Centre, a, d’ailleurs, fait le point vers 22h écoulées à l’extérieur de la morgue, où se sont massées des familles, dont les membres étaient plongés dans les lamentations et la consternation. Certains membres de familles des défunts ont tenté d’accéder à la morgue pour identifier les corps de leurs proches mais en vain! Un cadre en service à l’hôpital central de Yaoundé, présent sur les lieux, a calmé ces membres de famille tout en leur demandant d’attendre, momentanément, que les corps soient dressés et traités pour une identification claire et précise. De par et d’autre, c’était un concert de lamentations des hommes et des femmes ayant perdu qui leurs frères, qui leurs sœurs, qui leurs beaux-frères.

Si quatorze corps sont à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé, six blessés graves ont été transportés aux urgences de l’hôpital de district d’Efoulan, situé dans l’arrondissement de Yaoundé IIIème, département du Mfoundi, région du Centre. Trois tentes blanches ont été érigées au sommet d’une colline, mais au bord de ce qui paraît être une arête au-delà de laquelle le sol a disparu. Aux environs du terrain vague, il y a non seulement des logements bien bâtis, mais aussi et surtout des habitats précaires, en l’occurrence des maisons faites de bois et de tôles recouvrant le flanc des collines et formant une partie du relief de la ville de Yaoundé. Cette métropole politique camerounaise est peuplée de plus de quatre millions d’habitants en attendant la réalisation d’un nouveau Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph). Toute chose qui permettra de connaître l’effectif total de la population et, singulièrement, le chiffre de la population par région, par ville et en fonction de toutes les variables d’identification sociales (****, âge, niveau d’instruction, religion, ethnie, classe sociale, catégorie socioprofessionnelle, etc).

Direction de la protection civile

Il est possible que le gouverneur de la région du Centre fasse, à nouveau, le point de l’information relatif à ce drame. Une déclaration publique du porte-parole du gouvernement camerounais n’est pas, dans la même veine, à exclure, tout autant que le message de condoléances que va, sans doute, adresser le chef de l’État aux familles des défunts. Après identification des corps, la liste des quatorze victimes est connue et a été rendue publique hier. La fouille des corps entamée, il y a 48 heures, et arrêtée momentanément dans la nuit du 27 novembre 2022 sur instruction des autorités de la République peut, probablement, reprendre sous les auspices de la Direction de la protection civile du ministère de l’Administration territoriale (Minat). Surtout si et seulement si certaines familles n’arrivent pas à retrouver leurs proches qui ont joué aux abonnés présents à cette cérémonie d’hommage.

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