Disparition d’Estelle Mouzin : Fourniret innocent ?

Depuis le 28 novembre 2023, Monique Olivier fait de nouveau face à la justice. Déjà condamnée en 2008 pour sa complicité dans la mort de huit jeunes filles, elle est actuellement accusée d’avoir été la complice de Michel Fourniret dans la disparition d’Estelle Mouzin ainsi que celles de Marie-Angèle Domèce – disparue dans l’indifférence la plus totale – et Joanna Parrish.

Pour rappel, Estelle Mouzin avait disparu le 9 janvier 2003 à Guermantes en Seine-et-Marne. Depuis, la fillette n’a plus donné aucun signe de vie et la question de la localisation du corps d’Estelle Mouzin demeure irrésolue. L’enquête avait avancé le 5 mars 2020. Michel Fourniret avait finalement avoué son crime à la juge d’instruction Sandrine Khéris.

Disparition d’Estelle Mouzin : les aveux de Michel Fourniret

Pour autant, le tueur en série refusait de dévoiler l’emplacement où le corps de la fillette est enterré. « Oui, c’est bien moi, mais vous ne la retrouverez jamais. Je ne sais plus. Vous trouverez peut-être, mais ma mémoire est malade…» , disait le meurtrier, selon les propos rapportés à l’époque par Midi Libre.

Face aux juges, Monique Olivier demeure silencieuse quant à l’emplacement du corps même si elle a reconnu, une fois encore, avoir fourni un alibi à son ex-mari. En effet, elle avait émis un coup de fil le 9 janvier 2003, à 20h08, très précisément. Un geste qu’elle avait déjà confirmé en 2019. Un geste visant à disculper son mari qui a alors assuré aux enquêteurs qu’il se trouvait à son domicile pour passer ce coup de téléphone.

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Procès de Monique Olivier : son alibi fourni à Michel Fourniret

Monique Olivier a alors révélé qu’elle n’avait pas voulu être impliquée avant d’accepter : « Un matin [Michel Fourniret] m’a dit avant de partir « tu appelleras Jean-Christophe, tu laisses sonner et tu raccroches. » Je ne voulais pas mais je l’ai fait », s’est-elle souvenue. Elle avait alors appelé Jean-Christophe, le fils du tueur en série issu d’un premier mariage pour son anniversaire.

Et pourtant, le commissaire de police Philippe Guichard ne croit pas que Michel Fourniret soit impliqué dans la disparition d’Estelle Mouzin. Ce vendredi 8 décembre 2023, le commissaire qui a travaillé pendant seize ans sur l’affaire Estelle Mouzin s’est exprimé. Il a déclaré face à la cour ne pas posséder de preuves irréfutables de la culpabilité de Michel Fourniret. Et ce, malgré des années d’investigations. Le commissaire a souligné le manque d’éléments incriminants. Il a cité notamment l’alibi du coup de téléphone de Michel Fourniret. Par ailleurs, les expertises ADN n’ont pas permis d’identifier formellement les restes humains retrouvés.

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Philippe Guichard a également remis en question l’idée que Michel Fourniret aurait enterré le corps d’Estelle dans les deux jours suivant son enlèvement. En effet, il a argué le fait que le sol de Seine-et-Marne était alors particulièrement dur en hiver. Au cours de son témoignage, le commissaire a ainsi émis des doutes sur l’implication de Michel Fourniret et de Monique Olivier dans l’affaire Estelle Mouzin. Un témoignage qui a suscité de vives réactions des parties civiles.

Il a même déclaré ne pas croire que Michel Fourniret était un pédophile, suggérant plutôt qu’il recherchait des jeunes femmes pubères. Cette déclaration a suscité l’indignation de l’avocate de la partie civile, qui a rappelé les victimes adolescentes du tueur. « Je ne crois pas que ce soit un pédophile, Fourniret. Je suis désolé. Je crois qu’il cherchait plutôt des jeunes filles pubères», a-t-il révélé, laissant perplexes les familles des victimes toujours en quête de réponses.