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Décès du Sultan Njoya: Voici enfin les premières réactions de sa sœur cadette et de son notaire

• Le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya est décédé à Paris des suites de Covid-19

• Les membres de la famille royale sont inconsolables

• Réactions de la soeur cadette du Sultant

C’est la première réaction d’un membre de la famille royale depuis l’annonce du décès du Sultan Ibrahim Njoya à Paris des suites de Covid-19.

En effet, la sœur cadette du défunt a brisé le silence au micro de nos confrères de la chaine de télévision Canal 2 International, allés à sa rencontre pour constater l’ambiance qui règne dans la famille.

Inconsolable et totalement dévastée par cette perte, sa sœur cadette Adija épouse Tankeu est revenue sur les circonstances de l’annonce de la triste nouvelle.
« J’étais en train de parler au téléphone avec la première femme du trône. Pendant qu’on causait, elle me dit qu’il y a des policiers dehors qui sont en train de sceller partout. C’est là où j’ai compris que c’est mauvais, le Sultan est mort! C’était l’héritier de notre papa mais il était pour moi un père », a-t-elle confié.

Pour Méfira Adamou, notaire à la cour du roi, l’illustre disparu est « le symbole de l’unité du peuple Bamoun, du maintien de la tradition et de la culture Bamoun.. »

La rédaction de infoscameroon vous propose ci-dessous l’intégralité du reportage

ROYAUME BAMOUN: QUI EST NGOUNGOURE, LA PRINCESSE QUI A PASSE 30 MINUTES SUR LE TRONE ?

C’est une histoire qui a marqué le processus de succession de la dynastie Nchare Yen dans le royaume Bamoun. Elle refait surface avec le décès du Sultan Mbombo Njoya ce 27 septembre à 83 ans des suites de Covid-19 à Paris.

Fille unique de Mbuombuo Mandù qui était le onzième monarque à la tête du royaume Bamoun dont le règne avait débuté en 1757 avant de s’achever en 1814, la princesse Ngoungoure a rétabli l’ordre de succession de la dynastie Bamoun.

La rédaction de CamerounWeb vous propose l’intégralité du récit Charly Ngon

Depuis la création du royaume Bamoun par Nchare Yen, le processus de succession mis en place ne devait souffrir d’aucune contestation, dans la mesure où à la mort d’un monarque, celui-ci avait la possibilité de désigner à l’avance l’un de ses fils comme successeur. Les conseillers intronisateurs de la cours se devaient donc de veiller au respect de cette loi qui est un pacte fondamental signé entre Nchare Yen et les sept compagnons Kom. Ce titre de notabilité (conseillers) se transmettait de père en fils afin de maintenir la lignée royale sur le trône. Ils étaient autonomes.

Cependant, cette règle va se heurter aux ambitions démesurées de certains grands notables qui estimaient aussi avoir le droit de s’asseoir sur le trône. Ce qui va entraîner par la suite une série de crises de succession au sein du royaume. La première crise de succession dont va connaître le royaume sera au moment de trouver un remplaçant à Mbiekou et la deuxième surviendra après la mort de Nsangou. Deux scénarios rocambolesques qui vont mettre en scène deux femmes dont les actions marqueront à jamais l’histoire des Bamoun. Il s’agira de Ngoungoure et de Njapdounke. Le cas Njapdounke a déjà fait l’objet d’un article. Aujourd’hui nous allons faire un focus sur Ngoungoure une autre héroïne.

Avant d’entamer notre récit, nous pouvons dire au risque de ne pas nous tromper que l’initiative menée plutôt par Ngoungoure pour rétablir l’ordre de succession au sein de la chefferie Bamoun aurait certainement inspiré Njapdnunke, la mère de Njoya lorsqu’elle a pressenti le danger qui menaçait son fils unique. Or comment comprendre que les notables intronisateurs qui devaient jouer pleinement leur rôle dans ces deux successions ne l’ont pas fait. Peut-on parler en ce moment de conspiration de certains notables qui ne voulaient plus respecter le pacte ? C’est une hypothèse à ne pas négliger lorsqu’on connaît les guerres d’influence qu’il y a souvent entre notables. On peut donc comprendre la réaction de Ngoungoure.

Ngoungoure était la fille unique de Mbuombuo Mandù qui était le onzième monarque à la tête du royaume Bamoun dont le règne avait débuté en 1757 avant de s’achever en 1814. On le décrivait comme une personne grande de taille qui était dotée d’une force hors normes. Lorsqu’il se mettait debout, il dépassait les deux mètres, sa voix portait à des kilomètres surtout quand il était de mauvaise humeur. Si l’on s’appuie sur cette description qui a été faite par les historiens, on pourrait imaginer la princesse Ngoungoure avec ces quelques points de ressemblance. À la mort du roi Mbuombuo en 1814 le royaume est dirigé par Gbetnkom qui sera le douzième roi jusqu’en 1817.
Cependant, le royaume va connaître sa première crise de succession menée par un grand notable. Cette situation est née à la suite du décès brutal du treizième roi Mbienkou, ainsi que celui de tous ses autres frères du roi au cours d’une bataille. N’ayant certainement pas eu le temps de nommer un successeur à temps, c’est ainsi que la nouvelle de sa mort va prendre tout le monde de court. Dans cette agitation, le grand notable du nom de Ngouhouo va profiter de ce flou pour prendre les rênes du royaume avec la complicité de certaines personnes. Mais qui est ce personnage ? À l’époque du roi Mbouombouo, ce dernier officiait déjà comme grand notable à la cour, il était au service du roi, c’était un esclave. Son statut ne lui donnait donc pas cette légitimité d’être roi. Pourtant, tout au fond de lui, il caressait ce rêve depuis toujours.

Après 45 ans de règne, ne pouvant plus supporter cette imposture encore pour longtemps, la princesse Ngoungoure va lancer une attaque contre Ngouhouo avec le soutien de son fils Nsangou pour reprendre ce qui lui revenait de droit. Selon elle, il n’était pas question que le royaume soit entre les mains d’une personne qui n’avait pas le sang royal. Une fois Ngouhouo délogé du trône du royaume Bamoun, Nsangou n’étant pas désigné comme un successeur, c’est sa mère qui va être intronisée comme reine. Pour remettre les choses en ordre en accord avec le pacte fondamental signé par Nchar Yen qui stipulait que : « l’État Bamoun est né et Nchare en est le roi. Il désignera librement son fils ».

Ce que Ngoungoure va faire par la suite, c’est de s’asseoir pendant une trentaine de minutes sur le trône, le temps pour elle de passer le témoin à son fils Nsangou selon la tradition. Un geste qui va lui valoir le nom de Ngoungoure Shetfon qui veut dire « celle qui dépasse le roi ». Cependant, il y a encore un mystère qui n’est pas encore résolu, celui de la mort de la reine. Certains historiens pensent que Ngoungoure se serait donnée la mort après avoir permis à son fils d’assurer la continuité de la lignée Nchare Yen à la tête du royaume Bamoun.

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