Création d’un répertoire géant dédié à l’enfance en Valais

La galerie d’art L’Estrée à Ropraz (VD) propose dès samedi et jusqu’au 7 avril l’exposition « Pajak De Jacques à Frédéric ». Au travers d’une centaine d’oeuvres, elle permettra de découvrir les deux univers très différents du père et du fils, réunis pour la première fois.

C’est d’une authentique révélation qu’il est ici question. Toutes les ½uvres exposées de Jacques Pajak (1930-1965) proviennent de la galerie Marbach à Berne où l’artiste était sous contrat d’exclusivité les dernières années de sa vie. « La plupart n’ont pas été montrées depuis au moins une dizaine d’années », a confié à Keystone-ATS Jacques Dominique Rouiller, ami du peintre et ancien président de la Fondation Jacques Pajak.

Expérimentations

Artiste protéiforme né en 1930, Jacques Pajak, tragiquement décédé d’un accident de la route en 1965, laisse une ½uvre considérable. Le personnage n’est pas anodin, assurément protéiforme, passionné par l’architecture, le cinéma, le design, l’écriture, l’opéra et les arts plastiques en général, rappelle M. Rouiller.

Michaux, Hugo et leurs encres de Chine, Wols, Klee, Bram van Velde, Hartung, Poliakoff, Soulages, Tapiès, Pollock forment, parmi d’autres, une constellation dont Pajak s’inspire. Homme aux mille projets, il aime expérimenter, faire inlassablement ses gammes, se lancer à corps perdu dans la création la plus inventive, travailler par séries.

Paysages oniriques

L’abstraction lyrique et le néo-expressionnisme sont des mouvements auxquels l’artiste adhère. Les supports utilisés sont variés: toiles de lin, ardoises, tissus, papiers récupérés. Sur la toile vont apparaître tour à tour des paysages oniriques, des figures tourmentées, des espaces habités par une musique intérieure tantôt apaisante, tantôt stridente.

Les oeuvres montrées à l’Estrée concernent plus particulièrement les années 1960 à 1965. Sur les ardoises – principalement destinées à ses enfants Frédéric, Anne-Pia et Boris – l’artiste donne libre cours à son imagination, aidé par sa progéniture. Quant aux collages, ils s’alimentent du quotidien, de ce qui lui tombe sous la main, mosaïques de papiers découpés comme autant de poèmes.

Encre noire

Frédéric, fils aîné du peintre, s’est fait un nom en tant qu’auteur internationalement connu. L’adepte de l’encre noire paie aujourd’hui encore un lourd tribut à la disparition tragique et prématurée de son père alors…