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Covidgate: Voici pourquoi Human Rights Watch saisit le FMI dans un nouveau rapport

 

• Human Rights Watch a publié un rapport pour alerter le Fonds Monétaire Internationale sur le covidgate

• Elle demande au FMI de mettre sur pied un mécanisme de contrôle de gestion des ressources

• Elle révèle qu’elle a également entrepris des enquêtes sur le covidgate pour en savoir davantage

L’ONG marque décidément le Cameroun par la culotte. Elle vient de pondre un rapport dans lequel elle alerte le Fonds Monétaire Internationale sur le scandale lié aux malversations autour de la gestion des fonds mobilisés pour lutter contre la pandémie. Ce rapport publié le vendredi 18 juin 2021 insiste pour que l’institution de Bretton Woods mette sur pied un mécanisme de contrôle de gestion des ressources qu’elle s’apprête à allouer au Cameroun.

Le scandale né de la gestion des 180 milliards de francs CFA destinés au plan de riposte contre les conséquences de la pandémie sur les couches vulnérables de la population camerounaise n’est pas sans effets sur les relations entre la pays de Paul Biya et les institutions internationales.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) alerte l’institution de Bretton Woods sur l’actualité qui fait les choux gras de la presse locale depuis fin mai dernier, à propos des détournements dénoncés par la Chambre des Comptes dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Cette réaction intervient après que le Fonds Monétaire Internationale (FMI) ait annoncé le 27 mai 2021 qu’il a signé un accord de prêt avec le Cameroun pour l’aider à « atténuer les conséquences de la pandémie », sans pour autant en dévoiler le montant.

L’ONG Internationale appelle le FMI à imposer au pays de mettre sur pied des mécanismes de gestion transparente du 3e prêt qu’il s’apprête à lui accorder. « Le conseil d’administration du FMI vote son troisième prêt au Cameroun depuis le début de la pandémie au milieu d’un scandale de corruption lié au Covid-19, et d’une violente crise qui secoue les régions anglophones du pays avec un impact dévastateur sur le droit des personnes à la santé. Lorsque l’aide dont nous avons grand besoin est gaspillée ou volée, il serait irresponsable de la part du FMI d’approuver un autre prêt sans garanties pour s’assurer que l’argent aille là où il est destiné », a déclaré Sarah Saadoun, chercheuse principale sur les affaires et les droits humains à Human Rights Watch.

Sur le covidgate qui secoue le gouvernement de Joseph Dion Ngute depuis quelques semaines déjà, Human Rights Watch révèle qu’elle a également entrepris des enquêtes pour en savoir davantage.
« Human Rights Watch s’est entretenu avec le personnel médical et administratif des hôpitaux à travers le pays, y compris dans les deux régions anglophones où la violence a gravement perturbé l’accès aux soins de santé, qui a déclaré n’avoir reçu que peu ou pas de fonds ou d’équipements supplémentaires au cours de la période couverte par le audit pour les aider à répondre au virus », peut-on lire dans le rapport de l’ONG.

A travers Sarah Saadoun, l’ONG pense que l’attention du FMI portée sur la corruption a quelque peu freiné les envies boulimiques des gestionnaires camerounais et les a contraints à un brin de transparence. Seulement, « face aux preuves d’une mauvaise gestion et d’une corruption généralisées, ces efforts sont insuffisants et le FMI devrait insister sur beaucoup plus », conclut-elle.

Il faut rappeler que le Fonds Monétaire Internationale (FMI) a déjà procédé à deux décaissements d’urgence en faveur du Cameroun depuis le début de la pandémie, d’un montant total de 382 millions de dollars US.

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