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Coup d’Etat en Guinée Bissau : Voici ce qui s’est réellement passé

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• La Guinée-Bissau a essuyé une tentative de coup d’Etat

• Umaro Sissoco Embalo confirme qu’il est libre et en bonne santé.

• ces événements surviennent dans une atmosphère de discorde provoquée par le remaniement ministériel du président

La Guinée-Bissau a essuyé une tentative de coup d’Etat ce mardi 1er février 2022 en plein début d’après-midi. C’est en début d’après-midi que les tirs de bazooka et de mitraillette commencent à retentir.

Des militaires encerclent le palais du gouvernement, où se déroule un Conseil des ministres extraordinaire qui réunit le président de la République, Umaro Sissoco Embalo, le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam et le reste du gouvernement. La séance est interrompue. Des militaires tentent d’investir les lieux.

Les échanges de tirs avec les hommes chargés de la défense du président et du Premier ministre font plusieurs morts et des blessés, mais les assaillants ne parviennent pas à prendre le contrôle du bâtiment.

Après plusieurs heures d’incertitudes, des militaires investissent la place et libèrent les occupants. Ils ordonnent la sortie des membres du gouvernement, selon l’agence de presse portugaise Lusa, qui cite une source gouvernementale.

Alors que les rumeurs l’annoncent mort ou capturé, Umaro Sissoco Embalo confirme à plusieurs médias, qu’il est libre et en bonne santé. Selon des sources citées par Lusa, le chef de l’État a été exfiltré du palais du gouvernement et il a été conduit au palais présidentiel.

Sur des photos et des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on voit plusieurs corps sans vie et des personnes en tenue civile qui pourraient avoir été arrêtées au palais du gouvernement, mais on ne sait pas exactement de qui il s’agit.

Selon des témoignages, les civils ont fui cette zone de la ville dès le début des échanges de tirs. Les écoles et nombre de magasins ont aussi fermé, les radios ne diffusaient que de la musique. Beaucoup de mouvements de militaires ont été constatés dans la capitale bissau-guinéenne tout l’après-midi. Des cordons armés ont été déployés autour de certains bâtiments officiels. Dans le reste de la capitale, c’était le calme qui régnait alors que chacun rentrait chez soi et tentait d’avoir davantage d’informations.

Aucune information n’était disponible dans un premier temps sur la cause exacte des tirs. Mais ces événements surviennent dans une atmosphère de discorde provoquée par le remaniement ministériel du président la semaine dernière.
Les militaires autour du palais du gouvernement, à la périphérie de la ville non loin de l’aéroport, tenaient les gens à distance. Un correspondant de l’AFP a rapporté qu’un homme en arme l’avait sommé de s’éloigner en le braquant avec son arme.

Les alentours étaient en proie à des mouvements d’habitants fuyant les lieux. Les marchés se sont vidés et les banques ont fermé leurs portes. De nombreux véhicules militaires chargés de soldats sillonnaient les rues.

La Cédéao et ses pairs condamnent « une tentative de coup d’État ».

Dans un communiqué publié quelques heures après les tirs de feu et avant l’annonce de l’échec du coup, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest « condamne cette tentative de coup d’État et tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président Umaro Sissoco Embalo et des membres de son gouvernement ».

En tout cas, cette tentative de coup d’Etat est un autre sujet de préoccupation pour l’institution sous-régionale. Car on s’apprête à Accra ce jeudi 3 février à parler du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée, et désormais le dossier de la Guinée-Bissau pourrait s’inviter à cette réunion des chefs d’États de la Cédéao.

Mais l’institution sous-régionale n’est pas la seule à avoir exprimée son inquiétude. La Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) a également condamné « avec véhémence la tentative de coup de force », indique le ministère angolais des Relations extérieures qui préside actuellement l’organisation.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres appelle à la « fin immédiate » des « combats violents » à Bissau et au « plein respect des institutions démocratiques du pays », indique le communiqué.

Condamnation également du gouvernement portugais : « Nous condamnons l’attaque contre le palais du gouvernement à Bissau et nous appelons à la fin immédiate de cette action violente contre le président et le gouvernement de Guinée-Bissau. L’ordre constitutionnel doit être respecté par tous », écrit le ministère portugais des Affaires étrangères dans un tweet.

La situation est sous contrôle

Le président Embalo s’est présenté devant la presse mardi soir après plusieurs heures confuses dans la capitale bissau-guinéenne. Entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice, Umaro Sissoco Embalo a remercié les forces de défense et de sécurité du pays d’avoir empêché le coup d’État qui constitue une « atteinte à la démocratie ».

Cela a été « un acte préparé et organisé », a déclaré le chef de l’État, qui a attribué cette tentative de coup d’État aux « décisions (qu’il a) prises, notamment la lutte contre le narcotrafic et la corruption », sans désigner clairement les auteurs du coup de force. « Les assaillants auraient pu me parler avant ces événements sanglants ayant fait plusieurs blessés graves et des morts », a regretté le chef de l’État, sans toutefois en préciser le nombre.

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