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Coup de foudre : Voici le film de la rencontre idyllique entre Nathalie Koah et Samuel Eto’o

Si aujourd’hui ils ne se fréquentent plus, tout porte à croire que Samuel Eto‘o et Nathalie Koah ont bel et bien eu une liaison idyllique pendant des années sous le regard du monde entier. Mais vous êtes vous demandé comment ils se sont rencontrés tous les deux ? Saviez-vous l’endroit et le jour où tout a débuté ? En parcourant le livre Revenge Porn de Nathalie Koah, un livre polémique il faut le dire, nous avons découvert l’endroit le jour et le film même de comment ils se sont rencontrés. Extrait…

« Le mois de juin 2008 marque la fin de l’année scolaire. Le bac approche alors à grands pas, mais les études ne m’intéressent plus, au grand dam de ma mère. Tandis que Frédéric passe l’essentiel de son temps en France, Léonie et moi devenons plus complices que jamais. Elle met alors un point final à son grand projet du moment : l’organisation de la Nuit des stars. Ce grand gala prévoit de réunir la crème des people d’Afrique de l’Ouest pour lever des fonds au profit de la lutte contre le cancer.

Pour cette troisième édition, qui doit se dérouler à Abidjan, la liste des invités est déjà prestigieuse : le footballeur Didier Drogba, le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, le chanteur congolais Fally Ipupa. Mais Léonie voit plus loin, et veut s’offrir la nouvelle star du foot camerounais : Samuel Eto’o. Le jeune prodige est devenu une star du ballon rond, signant quatre ans plus tôt un contrat de 24 millions d’euros avec le FC Barcelone. Sa saison 2008 avec le club catalan est en demi-teinte, l’équipe ne parvenant à décrocher aucun titre. En revanche, il a brillé plus tôt dans l’année au côté des Lions lors de la Coupe d’Afrique des nations. L’équipe nationale du Cameroun termine deuxième de la compétition, Eto’o devenant au passage le meilleur buteur de l’histoire de la CAN avec seize buts.
Eto’o n’est plus une star camerounaise mais une superstar mondiale. Avec le Barça, il a déjà remporté deux championnats d’Espagne et, surtout, la Ligue des champions en 2006 contre Arsenal. Tout le Cameroun l’adule, et au-delà, c’est l’Afrique entière qui célèbre l’avènement du prodige. Son parcours rend le personnage encore plus attachant. Enfant des rues, Samuel a atteint le sommet du football planétaire à la force de son seul talent. Passé par une académie pour sportifs de haut niveau à Douala, la deuxième ville du Cameroun, il tente sa chance à l’adolescence dans les centres de formation de grands clubs français, comme Cannes et Saint-Étienne, mais n’est pas retenu. C’est finalement le Real Madrid qui va flairer le bon coup, et lui offrir son premier contrat à l’âge de quinze ans. Il faut attendre son passage au club de Majorque, entre 2000 et 2004, pour voir éclore le champion qu’il va devenir. Lors de sa dernière saison avant son transfert à Barcelone, Eto’o permet à Majorque d’atteindre les huitièmes de finale de la coupe de l’UEFA, terminant meilleur marqueur de l’histoire du club avec soixante-dix buts inscrits durant la saison. Depuis, et malgré quelques pépins de santé, Eto’o est, avec son camarade du Barça, Ronaldinho, célébré comme l’un des plus grands avants-centres de sa génération. Sa stature internationale rend toute tentative d’approche difficile, même pour Léonie. Pourtant, la jeune femme ne démarre pas de zéro. Elle peut compter sur un réseau solide, à commencer par le petit frère de Samuel, David, qu’elle fréquente depuis quelques mois déjà. Mais la superstar reste insaisissable.

Nous sommes à une dizaine de jours de l’événement, prévu pour le 27 juin, et Léonie n’a toujours pas réussi à caler une rencontre formelle avec celui qu’elle entend désigner comme le parrain de la soirée. En attendant le rendez-vous providentiel, l’organisatrice décide de se rendre au stade pour distribuer quelques invitations de dernière minute aux joueurs de l’équipe B des Lions indomptables, présents ce jour-là pour une séance d’entraînement. Connaissant ma passion du foot, elle me propose de l’accompagner, ce j’accepte. Nous entrons dans le stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, vide de tout spectateur, avant de gagner la tribune présidentielle, tout aussi déserte. Sur la pelouse, l’équipe des cadets divisée en deux joue contre elle-même. Rien de bien passionnant, même pour une mordue comme moi. À mes côtés, Léonie et David, le cadet de Samuel, observent la rencontre sans plus de passion.

Le match touche à sa fin, lorsque j’aperçois Alexandre Song surgir de nulle part et se diriger vers nous. Le milieu défensif d’Arsenal vient tailler le bout de gras avec David comme un vieux copain. Sa présence me surprend autant qu’elle m’intimide. Mon cœur s’emballe. Des joueurs de l’équipe A seraient-ils présents dans le stade ? Je n’ose pas y croire. David sait, forcément. Je lui pose la question sans détour. « Oui, oui, Achille Emana est là. Et mon frère aussi. » Les battements frénétiques de mon cœur se transforment en galop. Samuel Eto’o. La star des stars. L’emblème d’un pays. Le héros de mon adolescence. Je n’ai pas le temps de réaliser qu’il apparaît déjà, grimpant les escaliers dans notre direction. Lui et ses coéquipiers ont regardé le match quelques mètres plus bas, dans les tribunes spectateurs, hors de notre vue. Je le dévisage comme on scrute un tableau de maître. Il est habillé du survêtement jaune et vert des Lions. Moins sexy tu meurs. À cet instant, je suis d’ailleurs loin de porter sur lui le regard d’une femme séduite. Je suis juste une gamine émerveillée par la vision d’une légende vivante.

Léonie, qui espérait secrètement croiser son chemin, se jette sur l’occasion et lui fait signe de s’approcher de nous. « Léonie ? Comment vas-tu ? » J’ai le souffle coupé. Je veux à tout prix garder mon sang-froid. Ne surtout pas montrer que je suis en train de défaillir. Je rassemble toutes mes forces pour contenir l’état de surexcitation qui est le mien. Non, ne fais pas ta groupie, ce serait ridicule. Je reste assise là, faussement indifférente, le regard vide, tenant le sac de Léonie en attendant qu’elle termine sa conversation. Cinq secondes plus tard, je l’entends m’appeler. Je me retourne. Ils sont là, à deux mètres de moi. Léonie veut sûrement récupérer son sac pour en sortir l’invitation destinée à Samuel. Je le lui tends en évitant soigneusement le regard du numéro 9. Rien n’y fait : j’aperçois sa main qui se dirige vers la mienne. Impossible d’y couper. Je la lui serre en fixant mes chaussures. Je sens ses doigts se refermer sur les miens. J’ai envie de courir me cacher sous un siège. Il ne veut rien lâcher, et continue de me tenir la main comme pour me forcer à plonger mon regard dans le sien. Mon flegme apparent va devenir suspect. Je cède. Son visage s’illumine. Pas un « bonjour », pas un « ça va ». Juste deux mots qui résonnent encore en moi.
« Très belle. »

Je mentirais si je disais que cette première rencontre furtive m’a laissée indifférente. Aussi fugace fût-il, ce bref échange a été d’une intensité folle. Son compliment montrait qu’il avait été séduit par mon physique. Mais son regard était bien plus explicite encore. Sur le chemin de la voiture, le sourire de Léonie est lourd de sous-entendus. Je commence à me demander si m’amener au stade ce jour-là n’était pas une stratégie pour décrocher la venue du héros à son gala. En clair, j’ai l’impression d’avoir servi d’appât pour que Samuel daigne enfin lui parler. Cette idée ne me plaît guère. Dans la voiture qui nous ramène chez Léonie, le frère de Samuel paraît lui aussi étrangement satisfait de cet après-midi en apparence sans grand intérêt. Il m’interroge l’air de ne pas y toucher.
« Il t’a dit quoi mon frère ?
– Rien. Il m’a juste dit que j’étais très belle.
– Je connais bien mon frère. Il aime les belles femmes tu sais. Je ne serais pas surpris que tu l’intéresses. »

J’ai du mal à réprimer un rire franc. Moi, j’intéresserais Samuel Eto’o ? La bonne blague. Je ne suis qu’une jolie fille parmi d’autres. Lui peut avoir les plus belles femmes du monde en claquant des doigts. Et puis, hormis ma plastique, je n’ai strictement rien à lui offrir. Quel intérêt de me choisir, moi, une gamine des quartiers de Yaoundé qui sort à peine de l’adolescence ? Nous vivons dans deux mondes si différents. La perspective de me retrouver un jour dans les bras de Samuel Eto’o me semble relever de la science-fiction. Et quand bien même, ma relation avec Frédéric m’apporte tout le bonheur dont je peux rêver. Je n’ai aucune envie de le tromper, même avec la star des stars. Non, franchement, tout ça est ridicule. La journée touche à sa fin. Nous rentrons tous les trois chez Léonie.

David insiste pour rester dîner. J’ai la désagréable impression qu’il veut me cuisiner. Au milieu du repas, Léonie reçoit un appel, et quitte la table quelques instants. À son retour, elle me demande de la suivre dans sa chambre sous un prétexte bidon. Puis m’annonce de but en blanc: « Coucou veut ton numéro. »
Je savais que Coucou était le surnom que Léonie avait donné à Samuel. Je n’ai jamais su d’où venait ce sobriquet – de l’oiseau ? – mais il le détestait.
« Eto’o ? »

Cette question de pure forme vise à me laisser deux ou trois secondes avant une réponse qui, je le sens, aura de lourdes conséquences. Finalement, ce micro-instant de réflexion ne sert à rien. Tout se bouscule dans ma tête. L’immense fierté que je ressens. L’honneur presque. Et puis l’inconnu, la peur. De quoi ? Je ne sais pas trop. Et enfin le visage de Frédéric, familier, protecteur, rassurant. J’ouvre la bouche mais rien ne sort. Léonie profite de ce moment de flottement pour m’imposer sa réponse. « Ça ira, va. On va lui donner ton numéro. Il t’appellera pour te saluer, peut-être pour t’inviter quelque part. Tu as ta vie, il a la sienne. Ne t’inquiète pas. C’est un homme correct. » Je sens mes défenses tomber.

Ce qu’elle me dit n’a en réalité aucun impact sur moi. C’est un constat tout bête qui me fait vaciller : Léonie est la sœur de mon compagnon. Pas une simple amie, mais sa sœur. Comment pourrait-elle me jeter dans les bras d’un autre ? Comment pourrait-elle manigancer contre la chair de sa chair? Cette pensée me convainc plus que n’importe quel argument. Je n’ai aucune raison d’avoir peur et je donne mon accord à Léonie. Je m’aperçois que c’est inutile, elle lui a déjà donné mon numéro. « Il t’appellera plus tard dans la soirée, me dit-elle.
– D’accord. »

Au fond de moi, je ressens une profonde excitation. Mais je ne veux pas laisser cette sensation m’envahir. Il n’y a rien entre Samuel Eto’o et moi. Il n’y aura jamais rien. Et c’est tant mieux, car je suis heureuse avec mon ami. Je me répète ces phrases en boucle pour qu’elles prennent le dessus sur mes émois naissants. Samuel ne m’appelle pas ce soir-là. Il attend le lendemain. Je reçois son coup de fil – en numéro masqué – en toute fin d’après-midi. Je suis seule sur le balcon de l’appartement que je partage avec Léonie. Je viens tout juste de raccrocher après une longue conversation avec Frédéric, qui se trouve encore en France. Bien que je n’aie pas la moindre arrière-pensée, et sans que je ne me l’explique vraiment, cette coïncidence m’embarrasse un peu.

« Bonjour Nathalie, c’est Samuel. Tu vas bien ?
– Bonjour Samuel. Oui, et vous ? »

Impossible de le tutoyer. Dans les églises comme dans nos prières, on n’hésite pas à tutoyer Dieu. Mais Samuel Eto’o ? Non. Cet excès de précaution installe une distance qui l’embarrasse. Je consens à faire un effort.
« Ça fait quelques minutes que j’essaie de t’appeler mais tu étais en ligne…» glisse-t‐il, l’air presque soucieux.
– Oui. J’étais avec mon copain. »

Voilà. Les choses sont claires. Mon premier véritable échange avec Samuel commence par une mise au point. Je ne veux pas laisser s’installer la moindre ambiguïté. Cette révélation m’ôte un poids du ventre. Elle n’a pas échappé à mon correspondant.
« Tu as un copain ? me lance-t‐il.
– Oui, oui. Tu ne savais pas ? Léonie ne t’a pas dit ?
– Non, elle ne m’a pas dit ça, mais bon. Ça ne fait rien. »
»

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