cette plante méconnue pourrait bientôt être une alternative au PQ

S’il est hygiénique, le papier toilette est loin d’être irréprochable. Selon une étude américaine, les PFAS, des polluants chimiques dits « éternels », se trouvent dans des rouleaux finalement pas si indispensables.

D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « les polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, sont des substances aux propriétés chimiques spécifiques qui expliquent leur utilisation dans de nombreux produits de la vie courante : vêtements techniques, mousses à incendie, emballages alimentaires ». Ces polluants sont massivement utilisés dans l’industrie depuis la seconde moitié du XXe siècle.

Le papier toilette et ses « polluants éternels »

Des analyses révèlent que le papier toilette utilisé en France est responsable de près de 90 % de la présence sur notre territoire de ce polluant qui pose un gros problème de santé publique. Tout sauf anodines, ces substances peuvent être à l’origine de cancers, de maladies cardiovasculaires ou encore entraîner des troubles de la fertilité.

Déjà soucieux de ne pas nourrir une production de papier toilette qui contribuerait à l’abattage de 27 000 arbres chaque jour, nombre de consommateurs engagés ont adopté des alternatives écologiques. Quelque peu craint, mais efficace dans la tâche ingrate qui est la sienne, le papier toilette réutilisable en est une. Il se présente comme un rouleau de morceaux de tissu à laver entre deux utilisations. Pour les sceptiques, une solution bien moins contraignante pourrait bientôt débarquer sur le Vieux continent.

Le Plectranthus barbatus ou boldo, « le futur du papier toilette »

Utilisé comme alternative au papier toilette en Afrique et aux États-Unis, le Plectranthus barbatus, communément appelé le boldo, pourrait être « le futur du papier toilette ». C’est en tout cas ce qu’a affirmé à la BBC Martin Odhiambo, herboriste au Musée national du Kenya. « J’ai découvert cette plante grâce à mon grand-père en 1985 et je l’utilise depuis lors. Elle est douce et a une odeur agréable », a expliqué l’expert.

La plante est largement cultivée dans toute l’Afrique et est toujours utilisée dans les zones rurales, ce qui la rend facilement accessible. Martin Odhiambo, lui, la cultive dans son propre jardin, à Meru, au Kenya.

Cultiver soi-même son papier toilette

En attendant une production à grande échelle qui n’est pas encore pour demain, le spécialiste s’affaire à promouvoir une plante qui a déjà conquis quelques Américains. Robin Greenfield, militant écologiste, en fait partie. « Beaucoup de gens associent l’utilisation de plantes comme papier toilette à la pauvreté, mais je dois leur rappeler que lorsqu’ils utilisent du papier toilette industriel, ils utilisent toujours des plantes. La différence est qu’ils ont simplement une industrie avec eux », a-t-il expliqué.

L’homme qui cultive plus d’une centaine d’arbres boldo dans sa pépinière de Floride a tenu à adresser un message à ses pairs encore perplexes. « À tous ceux qui hésitent à essayer le boldo comme papier toilette, je dirais d’abandonner l’inquiétude quant à ce que les gens pensent de vous. Et de dire simplement : je vais être moi-même. Et cela pourrait signifier m’essuyer avec des feuilles très douces que je plante moi-même », a-t-il conclu.