Ce prénom populaire et tendance est en réalité un prénom mixte et personne ne s’en souvient !

Les Dominique, les Claude ou encore les Camille n’ont pas tous gardé de bons souvenirs de leurs enfances. Et pour cause, à l’âge où sortir du rang peut rapidement valoir les railleries de ses camarades, nombreux ont souffert de n’appartenir « à aucun camp ».

En effet, à l’instar des Alix, des Louison et des Sacha, ils ont été affublés de prénoms mixtes épicènes, c’est-à-dire que l’on peut donner aussi bien à une fille qu’à un garçon sans en changer l’orthographe. Dans un roman d’Amélie Nothomb, Claude et Dominique se marient, de quoi créer une confusion des genres qui pourrit encore le quotidien d’écoliers qui, devenus adultes, s’épuisent à préciser que c’est « Monsieur, pas Madame » et inversement.

Des prénoms mixtes stéréotypés

En 2018, Anne-Laure Sellier, chercheuse au CNRS en psychologie sociale et cognitive et auteure du livre Le Pouvoir des prénoms (Editions Héliopoles) avait notamment expliqué au micro de LCI que certains de ces prénoms sont associés à « des stéréotypes de personnes qui sont moins marqués dans le genre ». « Un Claude sera perçu comme moins masculin qu’un Maximilien. Et une Dominique, on la percevra comme moins féminine qu’une Léonie, et il y a de fortes chances qu’elle-même se trouve moins attirée par le fait d’être féminine », avait-elle affirmé.

L’auteure insistait par ailleurs sur le fait que « c’est prouvé scientifiquement : on a la tête de son prénom« . « Ainsi, face à une Claude qui devient Claudine, on n’a plus le même ressenti. On pense tout de suite à Colette, à un univers féminin, les références sont totalement différentes », avait-elle poursuivi.

Marie, un prénom mixte oublié

Au fil des années, des décennies, des siècles et des modes, certains prénoms mixtes épicènes se sont fait oublier. Parmi ceux dont presque seuls les férus d’Histoire ont connaissance, il y a pourtant l’un des plus populaires dans le monde occidental et oriental.

Porté par d’éminents personnages, des reines ou encore des saintes depuis qu’il a commencé à se diffuser en France au XIe siècle, le prénom Marie figure dans cette liste de noms de baptême attribués à tous les petits anges. Comme les chérubins, donc, le prénom de la Vierge n’a pas de ****. Néanmoins, il est (très) rarement donné seul à des petits garçons.

Les formes masculines du prénom Marie

À la fin du XIXe siècle, le prénom Marie était ainsi généralement inscrit en deuxième ou troisième sur les registres d’état civil. Aussi, c’est dans sa version composée qu’on le retrouve le plus chez les personnes de **** masculin. Que le prénom Marie soit situé en première ou seconde position, nous connaissons tous un André-Marie, François-Marie, Jean-Marie, Louis-Marie, Paul-Marie, Philippe-Marie, Marie-Joseph ou encore Pierre-Marie.

Hier encore l’un des plus attribués en France, le prénom Marie a progressivement dégringolé dans les choix contemporains. Selon L’Officiel des Prénoms, bien que toujours courant, il n’est attribué qu’à seulement 0,3% des bébés. En 2021, 641 Marie ont vu le jour, une nette diminution comparée aux 52 150 de 1901.