Carla Bruni-Sarkozy, épouse de l’ex-chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, est entendue jeudi en qualité de suspecte dans un volet de l’enquête tentaculaire sur le financement libyen de la campagne présidentielle de son mari en 2007.
La chanteuse et ancienne top model de 56 ans doit s’expliquer sur son possible rôle dans la spectaculaire volte-face de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine qui avait, fin 2020, subitement et temporairement dédouané Nicolas Sarkozy après avoir été son principal accusateur dans le dossier dit des fonds libyens.
La justice soupçonne plusieurs personnes dans l’entourage de l’ex-président (2007-2012) d’avoir orchestré cette rétractation dans le but de peser sur le cours des investigations. Nicolas Sarkozy, qui conteste les faits, a lui-même été inculpé début octobre dans ce volet, pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée.
Mise en cause
Carla Bruni-Sarkozy, qui a épousé Nicolas Sarkozy en 2008, avait été entendue comme simple témoin en juin 2023 dans cette enquête mais certains éléments ont conduit le juge chargé des investigations à la considérer comme mise en cause.
Selon une source proche du dossier, le magistrat s’interroge notamment sur la possible « volonté de dissimulation » par Carla Bruni-Sarkozy d’échanges avec la papesse de la presse people « Mimi » Marchand, également inculpée dans ce dossier.
D’après cette source, la mannequin aurait ainsi effacé l’intégralité des messages échangés avec Mme Marchand le jour de l’inculpation de cette dernière, le 5 juin 2021.
Carla Bruni-Sarkozy aurait ensuite aidé Michèle Marchand et le paparazzo Sébastien Valiela à obtenir un test PCR mi-octobre 2020 leur permettant de partir au Liban faire l’interview qui donnera lieu à la rétractation de M. Takieddine. Mme Bruni-Sarkozy est entendue jeudi par les enquêteurs de l’office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF) près de Paris.
Dans ce dossier, ce sont désormais onze protagonistes, en comptant Mme Bruni-Sarkozy, qui sont soupçonnés d’avoir participé, à des moments et degrés divers, à cette opération.
Questionné lors de son inculpation début octobre, Nicolas Sarkozy avait mis hors de cause son épouse. « Ma femme n’y est pour rien », avait-il notamment déclaré.
Procès en 2025
Ce volet « rétractation » est incident à l’enquête…