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Cameroun : Voici pourquoi le MRC accuse le régime de Biya de créer un ‘Etat policier’

• Atanga Nji veut surveiller les activités des ONG étrangères au Cameroun

• Le MRC estime qu’il s’agit d’un abus de pouvoir

• Certaines ONG sont accusées de soutenir le terrorisme au Cameroun

Les relations entre le Cameroun et les ONG internationales ne sont plus au beau fixe. Après avoir interdit à l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) d’exercer ses activités dans les régions anglophones du Cameroun, le ministère de l’administration territoriale a publié le 26 août 2021, un communiqué invitant les organisations étrangères exerçant au Cameroun à actualiser leurs fichiers dans ses services. Le ministère dirigé par Atanga Nji demande entre autres à ces associations de fournir le plan de la localisation du domicile du principal responsable de l’association, la liste complète des personnels expatriés ou encore les copies légalisées des passeports de ces derniers.

Pour le mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le communiqué du ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji constitue un abus de pouvoir. Le parti de Maurice Kamto accuse le régime de Yaoundé d’instaurer un Etat policier.

« De même, la demande du plan de localisation du domicile est inacceptable et met en évidence la volonté du régime de faire du Cameroun un Etat policier.Dès lors, le communiqué du MINAT constitue une atteinte grave à l’exercice des activités des associations étrangères au Cameroun en ce que non seulement il traduit l’intention manifeste du régime de contrôler et orienter les actions de ces ONG et plus précisément celles en charge des Droits de l’homme, mais en plus, il constitue une violation grave des Droits de l’homme dans la mesure où les personnels de ces organismes pourraient faire l’objet de toute forme d’intimidation, de représailles etc.… ce qui entamerait gravement le résultat de leur mission », lit-on dans le communiqué du MRC.

Paul Atanga Nji accuse régulièrement les ONG étrangères de soutenir des organisations terroristes au Cameroun. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement à fait suspendre les activités de l’ONG MSF dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.


CamerounWeb vous propose l’intégralité du communiqué du MRC

Le MRC a pris connaissance du Communiqué-Radio-Presse Nº 000032/CRP/MINAT/SG/DAP/SDLP/SA du 26 Août 2021 du Ministre de l’Administration Territoriale invitant les associations étrangères exerçant au Cameroun à actualiser leurs fichiers dans ses services par le dépôt d’un dossier contenant entre autres « le plan de localisation du domicile du principal responsable de l’association, la liste complète des personnels expatriés travaillant au sein de l’association, leur cv ainsi que copies légalisées de leurs passeports, la liste complète des personnels camerounais assortie de leurs contrats de travail, le programme d’activités annuel etc. … ».

Le MRC rappelle que les Associations étrangères exercent leurs activités au Cameroun conformément aux articles 15 à 21 de la loi Nº 90/053 du 19 Décembre 1990 sur la liberté d’association, laquelle loi ne fait aucunement allusion aux exigences évoquées par le Ministre de l’Administration Territoriale (MINAT) dans son communiqué.

De plus, les activités des organisations étrangères et notamment celles en charge des Droits de l’homme dans un pays, se déroulent conformément à des engagements internationaux identiques à ceux souscrits par le Cameroun, et selon les usages connus et acceptés par les nations civilisées dont le Cameroun.

Ainsi, les conditions d’exercice et les mécanismes de contrôle de ces associations étant prévus par la loi, l’Etat du Cameroun n’a pas besoin de recourir à des méthodes autocrates pour s’enquérir de leurs activités ce d’autant plus que ces ONG agissent avec indépendance, objectivité et impartialité.

De même, la demande du plan de localisation du domicile est inacceptable et met en évidence la volonté du régime de faire du Cameroun un Etat policier.

Dès lors, le communiqué du MINAT constitue une atteinte grave à l’exercice des activités des associations étrangères au Cameroun en ce que non seulement il traduit l’intention manifeste du régime de contrôler et orienter les actions de ces ONG et plus précisément celles en charge des Droits de l’homme, mais en plus, il constitue une violation grave des Droits de l’homme dans la mesure où les personnels de ces organismes pourraient faire l’objet de toute forme d’intimidation, de représailles etc.… ce qui entamerait gravement le résultat de leur mission.

Ce communiqué du MINAT qui constitue donc un abus de pouvoir n’est pas sans rappeler les multiples tentatives de musèlement dont sont victimes les organisations nationales et étrangères en charge des Droits de l’homme au Cameroun, ainsi que certains partis politiques, associations et autres leaders d’opinion.

Aussi, en même temps qu’il demande le retrait du communiqué dont s’agit, le MRC prend la communauté nationale et internationale à témoin sur les dérives dictatoriales du pouvoir qui ne contribuent qu’à dégrader davantage l’atmosphère socio-politique déjà très précaire au Cameroun.

Fait à Yaoundé le 14 Septembre 2021

Le Secrétaire National Délégué chargé des
Droits de l’Homme et de la Gouvernance.

Maître Sikati Desire (Avocat)

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