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Cameroun : voici les 5 scandales financiers qui ont massacré les proches de Paul Biya

Le Covidgate n’est en fait qu’une des nombreuses augmentations d’un phénomène reconnu à l’échelle nationale comme nuisible à l’image du pays.
Malgré la condamnation généralisée de la société civile et du peuple, la mauvaise gouvernance et les multiples scandales dans la gestion des affaires publiques continuent d’être la marque de fabrique du quotidien camerounais. Les gestionnaires de biens publics ne semblent pas interpellés par ces phénomènes qui affectent l’image du pays à l’intérieur comme à l’étranger. Un acte d’exposer à la surface des faits de même nature qui suscitent la colère des citoyens.

Coronavirus
C’est le scandale financier de l’époque. Selon le rapport d’étape de la Cour des comptes de la Cour suprême, des milliards de francs CFA ont disparu dans le mécanisme des frais excessifs, du népotisme, des conflits d’intérêts, et des détournements de fonds publics… Prenons comme exemple une affaire en sommeil. Une société appelée Mediline Medical n’a remporté que plus de 24 milliards de dollars américains de contrats.

Un autre exemple est la production locale de comprimés de chloroquine, de chloroquine et d’azithromycine par le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation et l’Institut de médecine des plantes médicinales (Impm), mais l’effet n’est pas bon. Au lieu de cela, l’agence a importé les médicaments, ce qui est le contraire de ce qui a été annoncé en grande pompe.

Dans ce covidgate, il y a au total une vingtaine de ministères impliqués, et leurs patrons défilent devant le Tribunal pénal spécial depuis plusieurs semaines dans le cadre de l’enquête demandée par le président de la République.

En fait, Covidgate n’est que la pointe de l’iceberg. D’autres faits liés à l’utilisation abusive des fonds publics sont plus ou moins révélateurs de l’actualité récente, tout en montrant également que les sanctions pour les atteintes aux biens publics ne sont plus terribles.

Don d’ordinateurs Commençons par le cas de la « Donation Présidentielle » dans laquelle le chef de l’État a fourni 500 000 ordinateurs PBhev (Higher Education Vision) aux étudiants par l’intermédiaire du ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup) Jacques Fame Ndongo. Nous avons finalement laissé le don au prêt de 75 milliards de FCFA accordé par le gouvernement camerounais à ses partenaires chinois. De plus, nous avons également remarqué l’incohérence dans le coût réel de l’équipement.

Le 26 décembre 2017, à la Télévision nationale, Jacques Fame Ndongo (Minesup) garantissait que le prix de revient du PC était de 300 000 FCFA. Sur Twitter trois jours plus tard, son collègue Issa Tchiroma Bakary du service communication affirmait que leur valeur marchande réelle était de 100 000 FCFA.

Dans le même temps, les internautes ont trouvé le produit sur la boutique en ligne d’Alibaba pour 85 dollars américains (70 euros) et ont posé des questions sur la négociation de gestion avec le fabricant. Enfin, on se souvient que l’enquête ordonnée par le chef de l’Etat aurait donné naissance à un rat.

Scandale de la CAN

Le chef de l’Etat a ordonné l’extension du budget pour la construction du stade OIembé de plus de 55,166 milliards de francs CFA, et nous avons été surpris lorsque nous nous sommes souvenus que le budget utilisé pour mettre en œuvre cette infrastructure était de 163 milliards de francs CFA.

Cela a permis au projet d’atteindre plus de 201 milliards de FCFA, et le budget a été finalisé à travers trois accords de prêt signés en août 2016 avec la nigériane UBA (24,5 milliards de FCFA) et la Banque d’Italie. Intesa Sanpaolo (138,538 milliards Communauté Financière Africaine)). Aujourd’hui, on ne parle plus du stade OIembe, mais du stade Paul Biya à OIembé.

Par ailleurs, la Coupe d’Afrique des Nations, initialement prévue en 2019, est également en proie à des scandales liés à l’achat de matériaux de construction d’infrastructures sportives et hôtelières. Par exemple, un sac de ciment vendu à un prix inférieur à 5 000 FCFA a été acheté au prix de 16 500 FCFA, nous l’avons vu sur Internet.


Acquisition du matériel militaire

C’est l’affaire Mebe Ngo’o qui suscite des interrogations puisqu’il s’agit d’un détournement présumé de plus 21 milliards de fcfa retenu contre l’ancien ministre de la défense et anciennement ministre des transports. Il est reproché à Edgard Alain Mebe Ngo’o et ses complices les faits de corruption, détournement de biens publics (DBP), violation du code des marchés, prise d’intérêts dans une affaire, blanchiment aggravé de capitaux et complicité de détournement de biens publics.

Selon la justice, et parlant de ces infractions, le montant cumulé du préjudice des marchés dit surfacturés est de 25,529 473 265 milliards de fcfa. Toujours selon le Ministère public, 2,650 777 479 milliards fcfa, ont été perdus dans le cadre des marchés dits fictifs exécutés en vue de l’acquisition du matériel militaire.

Toujours est-il que pour l’accusation, un fonctionnaire du nom de Mebe Ngo’o a pu se constituer un patrimoine digne de Crésus : 53 immeubles, 24 comptes bancaires ouverts en France, 21 au Cameroun ; 39 véhicules…

Les dossiers liés à la Camair L’affaire Albatros, l’affaire de l’avion présidentiel qui devait servir à ses déplacements. Seulement, dans le processus d’acquisition, un peu plus de 24 milliards de fcfa ont disparu. L’ancien secrétaire général de la présidence, Marafa Hamidou Yaya, a finalement été condamné par le Tribunal criminel spécial à 25 ans de prison ferme le 22 septembre 2012 pour coaction de détournement. La peine a été ramenée à 20 par la Cour suprême saisie le 18 mai 2016.

L’autre affaire qui est liée à la Camair, c’est le dossier « Atangana Mebara Jean Marie » qui a été condamné à 25 ans ferme par le Tes. La décision est tombée le 22 Juin 2016 pour un procès qui a débuté le 24 février 2014. Il a été reconnu coupable du détournement de la somme de cinq millions de dollars, soit 2 milliards 907 millions 500 mille FCFA. Il lui était reproché d’avoir, courant juin 2003, détourné l’argent destiné à l’achat de l’avion présidentiel. Selon l’accusation, au lieu d’achever le processus d’acquisition d’un aéronef neuf (L’Albatros) pour Paul Biya, Jean Marie Atangana Mebara a décidé de louer l’appareil destiné aux voyages du président de la République.

Gestion du fichier solde de l’Etat C’est l’affaire Leubou Emmanuel qui sous-tend les méfaits subis par les caisses de l’Etat. En effet, il faut noter que dans une première affaire, le principal accusé est poursuivi pour détournement de 5,5 milliards de fcfa. Contre ce fonctionnaire, il est dit que, de 2014 à 2016, l’ancien chef de la cellule informatique, en complicité avec des tiers, est poursuivi pour l’octroi d’avances de solde et de pensions indues suivi de leur annulation.

Il est par ailleurs cité dans un second dossier dans lequel l’ancien patron de la cellule informatique répond des faits de détournement de deniers publics (DBP), de coaction et complicité de DBP avec cinq coaccusés. Ici, c’est le gonflement de salaire pour un peu plus de 320,8 millions de fcfa qui conduit l’accusé devant les juges du Tcs.


Affaire des émoluments des militaires

Une ardoise de 3,194 578 699 milliards de fcfa a été adossée à Emmanuel Mbia Enguene, extrésorier payeur général du Mfoundi pour avoir accordé des émoluments «exorbitants» aux magistrats, greffiers et autres assesseurs militaires, ainsi qu’à des magistrats civils pour des audiences foraines pendant les exercices 2011 et 2012. Au terme de la procédure, Emmanuel Mbia Enguéné, comme certains coaccusés, a été condamné à 15 ans de prison.


MA 60

Une demi-douzaine de ministres ont défilé devant les enquêteurs du Tribunal criminel spécial (Tes) à propos de l’acquisition de deux avions achetés au prix de six qui a fait perdre près de 20 milliards de fcfa de surfacturation à l’Etat.

Le ministre des Transports, Robert Nkili, avait été interpellé en 2014 par les députés du SDF afin de savoir pourquoi le Cameroun a obtenu deux avions à plus de 34 milliards Fcfa alors que le prix unitaire publié par le constructeur Xian industries était de 5,6 milliards Fcfa soit 11 milliards de fcfa pour deux avions MA-60 en principe, contrairement à la République du Congo, qui a déboursé 7 milliards Fcfa par avion. Encore que le prix prenait en compte les intérêts, un stock de pièces de rechange, la formation des techniciens congolais ainsi que la maintenance durant une période définie.

Pour rappel, le pot aux roses est découvert par Ip député du Social democratic front (Sdf) Joshua Osih, qui avait conduit à une proposition de résolution portant constitution d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur cette ténébreuse affaire.

Les faits indiquent que le ministre Robert Nkili soit concerné au moment de la négociation pour l’avenant devant aboutir à l’acquisition du 3ème MA60 au profit de l’armée camerounaise. Lequel processus a été achevé par Edgard Alain Mebe Ngo’o.

La liste de ces scandales n’est pas exhaustive. Cependant, il faut souligner que Tribunal criminel spécial (Tes) qui juge les infractions dont le montant minimal est de 50 millions de fcfa, a connu ou connaît des affaires comme celles du projet RIGC en cours (1,6 milliard), Ambassa Zang (plus de 5 milliards) ou encore Abah Abah (condamné à 20 ans en 2016).

Source: Emergence n°1932

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