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Cameroun : Voici enfin les révélations de Jean Bruno Tagné que Eto’o ne vas jamais pardonnées

Avant d’être le Directeur de campagne de Samuel Eto’o, Jean Bruno Tagne n’avait pas une bonne image de l’ancien international camerounais. Dans son livre « programmé pour échouer » sorti en 2010, la raconte le désordre inimaginable occasionné par Samuel Eto’o au sein de l’équipe nationale lorsqu’il était capitaine. CamerounWeb vous propose quelques extraits de l’ouvrage.

« Alexandre Song n’adresse plus la parole à Samuel Eto’o. Le joueur d’Arsenal, au moment du repas, est très souvent assis avec ses copains Stéphane Mbia et Landry Nguémo. Achille Emana, lui, ne supporte que la compagnie de Rigobert Song et de Carlos Kameni. Ils ne s’intéressent pas à la vie du groupe, ne se sentent pas concernés par ce que font le coach et le capitaine. Achille Emana, Kameni, Rigobert Song et Alexandre Song qui se croyaient indéboulonnables en équipe nationale ont perdu leurs places de titulaires au profit parfois de jeunes nouveaux. Ils manifestent leur colère en se montrant indifférents par rapport à tout ce qui se fait. Ils indexent Eto’o comme étant la cause de leurs malheurs.

Des clans se forment et se livrent une bataille presque féroce, surtout à l’entraînement. Les tacles n’ont plus rien à voir avec le football, mais sont d’une violence guerrière, comme s’il fallait envoyer un concurrent à l’hôpital pour s’emparer de sa place. Le petit Aboubakar Vincent que Paul Le Guen a pris sous son aile, est victime d’un de ces tacles rageurs venant de Jean II Makoum, obligeant le sélectionneur à rappeler le joueur de l’Olympique Lyonnais à l’ordre. Makoum n’aime pas beaucoup Aboubakar Vincent ; l’unique joueur amateur du groupe, tout droit venu de Garoua, un peu plouc au goût de « Sergent ». Choupo-Moting, Bassong et Joël Matip subissent cette même furie de la part des Song.

Il y a le clan des « Blancs ». C’est ainsi qu’on a surnommé les métis de l’équipe nationale ou ceux qui ont tout simplement grandi en Europe et ne connaissent donc pas véritablement le Cameroun. C’est pour cela qu’un Noir comme Bassong est assimilé aux « Blancs ». Le chef de file des « Blancs » a pour nom l’intrépide Benoît Assou Ekotto. […] Il y a le clan des « aigris » qui sont entrés dans le maquis dès qu’ils ont perdu leurs places de titulaires : Rigobert Song, Alexandre Song, Idris Carlos Kameni, Achille Emana. Stéphane Mbia a encore la confiance du sélectionneur, mais il est solidaire des aigris par respect pour Rigobert Song et surtout par défiance pour Eto’o. […] Il y a aussi les « non-alignés », ceux qui ne sont dans aucun clan et qui veulent simplement joueur au football. C’est le cas de Njitap, Webo, Idrissou, Nkoulou, Eyong Enoh, Chedjou, etc.

Gérémi Njitap, lui, fait la politique de l’autruche. Il refuse de prendre parti dans le combat qui oppose Eto’o aux aigris. Il est en réalité embarrassé. Samuel Eto’o c’est son ami. Rigobert Song c’est son compagnon d’infortune. Il ne sait donc qui choisir et se contente de jouer quand il en a l’occasion. Aux entrainements il se montre disponible, bataille avec la petite énergie qui lui reste du haut de ses 32 ans pour avoir une place de titulaire. Le ministre des Sport et le président de la Fécafoot se rendent finalement à l’évidence que l’atmosphère est pourrie. Rien ne va plus dans le groupe. Ils décident alors de tenter d’exorciser les problèmes de l’équipe. »

Extrait du livre « Programmés pour Echouer : Enquête sur la débâcle des Lions Indomptables en Afrique du Sud » en 2010, il y a très exactement 12 ans en cette année 2022.

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