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Cameroun : Voici enfin ce que Macron reproche à Biya

Si les relations entre la France et le Cameroun n’ont jamais été un long fleuve tranquille, de multiples faits et actes démontrent à suffire que le Cameroun a toujours essayé de diversifier ses partenariats.

En visite en Allemagne au tout début de son magistère, le président Paul Biya s’était fendu d’une déclaration qui a fait et qui fera encore date. « Le Cameroun n’est la chasse gardée d’aucune Nation. » A qui s’adressait-il ? Mystère et boule de neige. Paul Biya est un sage. Cela ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Et depuis son accession à la magistrature suprême, il n’a fait que gérer des crises multiformes et de tous ordres. Crise économique, crise sociale, crise politique, la liste est loin d’être exhaustive. Seulement pour beaucoup d’observateurs, la France n’est pas loin d’être la cause des problèmes que le Cameroun connait depuis son indépendance.

Comme tous les pays de l’Afrique francophone dans le cadre de la colonisation, même si le Cameroun n’a jamais été une colonie française, la France n’a jamais hésité à marquer sa présence au Cameroun à travers d’importantes réalisations sur le plan infrastructurel. Pour la mère patrie comme le désignent certains analystes, tous ces différents investissements constituent une dette qu’il faut rembourser. C’est pour cela que nos mêmes analystes estiment que cela va se traduire concrètement par la confiscation des réserves fi nancières nationales de ces pays du pré carré français. La manœuvre est simple : ces pays africains avaient l’obligation de déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France. C’est donc au total 14 pays africains qui sont ainsi soumis à ce diktat financier d’un autre genre au lendemain des indépendances. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée Bissau, de la Côte-d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Togo, du Cameroun, de la République Centrafricaine, du Tchad, du CongoBrazzaville, de la Guinée Equatoriale et du Gabon.

Cette situation jugée dramatique par de nombreux experts, paralyse douloureusement les pays africains du fait que leurs économies monétaires sont dépendantes des caprices du gouvernement français. Un compte dédié serait ainsi tenu par le trésor français qui conserve 65% des réserves de change, ainsi que 20% supplémentaire afin de couvrir selon les autorités françaises, « les risques financiers ». Chaque retrait à effectuer dans ledit compte à travers les institutions monétaires africaines telles que la Beac ou encore la Bceao doit avoir l’assentiment du Trésor français. C’est donc en toute opacité que le trésor français gère les gains générés dans le fameux compte d’opérations. Selon une source introduite, ce sont 500 milliards de dollars qui sont sortent des caisses africaines pour alimenter le Trésor français. On peut donc comprendre que toute tentative de sortir de ce joug ou de dénoncer cet esclavage financier est fortement combattue. De plus, la France impose un plafond sur le montant de l’argent que ces pays peuvent emprunter dans leur réserve.

L’on peut donc facilement imaginer pourquoi, dans sa sagesse jamais prise au dépourvu, le président Paul Biya s’est toujours appliqué à ne pas mettre les œufs du Cameroun dans le même panier. Ceci est parfaitement illustré par la diversification des partenariats que le Cameroun entretient avec plusieurs grandes puissances planétaires. Et c’est cette diversification des partenariats qui inquiète Paris. Les relations entre le Cameroun et des pays comme la Chine, la Russie, la Turquie, l’Italie, prennent chaque jour du galon.

BOKO HARAM

D’ailleurs, en refusant de renouveler les accords coloniaux de 1959 avec la France, le Cameroun a clairement pris ses distances. C’est sous ce sillage qu’il faut comprendre la signature des accords de défense avec la Chine qui auraient conduit la France à coller la nébuleuse Boko Haram sur le dos du Cameroun. Que dire donc des différentes tentatives de déstabilisation du Cameroun à partir de la Rca avec les rebelles de la Seleka ou encore des personnages peu recommandables comme Baba Lade ou Abdoulaye Miskine. Le Cameroun plie mais ne rompt pas, grâce au doigté messianique de son chef, le président de la République Paul Biya.

Pourtant, ce ne sont pas les obstacles qui ont manqué de se dresser sur son parcours. La crise dite anglophone qui menace le pays dans son unité depuis près de 4 ans est suffisamment parlante pour ne pas soupçonner la responsabilité de la France dans cette crise. En effet, des langues qui commencent à se délier indiquent de plus en plus aujourd’hui que Paul Biya serait sur les traces d’un Sékou Touré, le premier président de la République de Guinée rentré dans l’histoire de la décolonisation comme celui qui a eu en 1958, le toupet de dire non à la France. Pour la grande histoire, lorsque Sékou Touré déclenche l’abandon de la France en refusant d’accepter l’indépendance comme la France le proposait à ses colonies africaines, 3000 Français quittèrent la Guinée en prenant tous leurs biens et détruisant ceux qui ne pouvaient l’être comme les écoles, les crèches, les bâtiments de l’administration publique, les voitures, les livres, etc…

Pour Sékou Touré qui indiquait préférer la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage, le but de la manœuvre française était d’envoyer un message fort aux autres colonies qui auraient été tentées par le rejet de la France. Cette manœuvre a d’ailleurs bien réussi puisqu’après ces évènements, aucun n’autre pays n’a été tenté de suivre cette voie. Ceux des pays nouvellement indépendants devaient se soumettre au risque de subir les mêmes conséquences où la France n’hésitait pas à recourir au coup d’Etat pour positionner leurs pions. Au Cameroun, Paul Biya a bien retenu la leçon et la France n’a que ses yeux pour pleurer en multipliant des stratagèmes de déstabilisation qui n’ébranlent plus personne.

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