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Cameroun : Messanga Nyamding devant le TGI pour une rocambolesque affaire

Le célèbre enseignant d’université représente sa mère devant la justice dans une affaire de faux et usage de faux en écriture publique et authentique qui oppose la vieille dame à un neveu de son défunt mari. Elle accuse son adversaire d’avoir spolié les biens du défunt en utilisant un acte de naissance fabriqué pour les besoins de la cause. Le mis en cause ne comparaît pas.

Charlemagne Messanga Nyamding n’est pas passé inaperçu tors de sa comparution devant le Tribunal de grande instance, (TGI) du Mfoundi le vendredi 13 mai 2023. Une foule de nombreux curieux et sympathisants l’a accompagné dans la salle d’audience pour savoir les raisons de sa présence en ce lieu. Et ses admirateurs ont été soulagés en apprenant que leur idole n’est pas sous le coup d’une poursuite judiciaire, mais qu’il représente sa mère, Veuve Ntone Moukouri Rodolphe née Ebene Augustine, qui vit en Europe dans une affaire de faux et usage de faux en écriture publique et authentique opposant cette dernière à un certain François Ntone, qui se présente comme le fils et seul héritier du défunt Ntone Moukouri.

Problème : le Pr Messanga Nyamding n’a pas pu soutenir l’accusation comme il le prévoyait Il a été surpris d’apprendre que cette affaire avait déjà été reportée avant son arrivée dans la salle d’audience. Ce renvoi précipité a été obtenu par l’avocat de son adversaire, François Ntone. L’avocat aurait déclaré que son client qui réside à l’étranger et qu’il représente ne pourra pas comparaître. Pour pallier l’absence de ce dernier, il compte présenter au tribunal des écrits pour la défense de son client.

Toujours absent

Prenant la parole de façon exceptionnelle, M. Messanga Nyamding a indiqué qu’il est venu à cette audience pour soutenir l’accusation à la place de sa mère, la plaignante qui est empêchée. D’abord, il a signalé au juge en charge du dossier que son avocat ne peut pas l’assister à cause d’un accident de circulation dont ce dernier a été victime sur «l’axe lourd» Yaoundé-Douala.

Ensuite, il a expliqué au tribunal que pendant toute la phase de l’information judiciaire, l’accusé François Ntone n’avait jamais daigné répondre présent aux convocations du juge d’instruction. «Cette affaire dure depuis plus de 4 ans et je vous dis que ce monsieur ne se présentera pas devant cette barre», a-t-il martelé.

Pour bien comprendre cette affaire, il faut savoir que Rodolphe Ntone Moukouri avait une première femme qui est décédée sans avoir fait d’enfant avec son mari. Dans le jugement d’hérédité de la défunte, M. Ntone Moukouri Rodolphe avait clairement déclaré qu’il n’avait pas eu de rejeton avec la disparue, ce qui faisait de lui le seul héritier de sa femme.

Après le décès de la première épouse, Rodolphe Ntone Moukouri va prendre pour seconde épouse la mère du Pr Messanga Nyamding. L’ordonnance de renvoi dont Kalara a reçu copie renseigne que l’acte de ce mariage avait été dressé le 22 octobre 1990 devant l’officier d’état civil de Yaoundé IV. Pendant leur union, les deux époux n’avaient également pas eu d’enfant.

Faux acte

Sauf qu’après le décès de M. Ntone Moukouri Rodolphe, la plaignante dit avoir été surprise que François Ntone avait obtenu du Tribunal de grande instance du Mfoundi, le 19 janvier 2004, le jugement N°229 qui fait de lui le fils héritier de son feu mari. Mme Ntone Moukouri explique que pour parvenir à cette fin, le mis en cause avait présenté au tribunal l’acte de naissance 003039 prétendument dressé en 1964 par la mairie de Yaoundé alors que, rendu à ce centre de la Communauté urbaine de Yaoundé pour y effectuer des vérifications, il s’était avéré que la souche dudit acte n’existe pas.

C’est ainsi que, d’après la plaignante, une attestation délivrée dans ce sens témoigne à suffire que le lien de filiation dont se prévaut M. Ntone François est inexistant. Pour soutenir ses accusations, la plaignant a présenté au juge d’instruction les photocopies certifiées conformes du jugement n°223 du 19 janvier 2004 rendu par le Tribunal de grande instance du Mfoundi statuant en matières civile et commerciale et l’extrait du registre des actes de naissance dressé au nom de François Ntorte. Le juge d’instruction ajoute que ces documents fournis dans le dossier de procédure par la plaignante sont constitutifs des charges de faux et usage de faux en écriture publique et authentique contre le mis en cause.

Ils le sont davantage, poursuit le juge, dès lors que ce dernier a refusé de comparaître à l’information judiciaire pour présenter sa défense. Une attitude que le juge qualifie de mauvaise foi. Face aux agissements de François Ntone, un mandat d’arrêt avait été décerné contre lui. Il avait été renvoyé en jugement devant le TGI du Mfoundi statuant en matière criminelle. Et, depuis lors, l’affaire piétine devant cette juridiction. Le prochain rendez-vous a été pris pour le 10 juin 2022, date de la prochaine audience pour permettre à Charlemagne Messanga Nyamding, qui représente Veuve Ntone Moukouri, d’éclairer davantage le tribunal sur ce litige familial.»

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