Bientôt un test sanguin pour détecter les personnes bipolaires

Il suffira bientôt d’une prise de sang, et de 4 semaines d’attente des résultats, pour savoir si l’on est atteint de bipolarité. C’est du moins ce que promet le lancement de myEDIT-B, auquel 20 Minutes consacre un article. Le premier test pour détecter ce trouble, jusqu’à présent uniquement diagnostiqué par un psychiatre, via l’observation clinique.

Qu’est-ce que la bipolarité ?

Comme le rappelle le site Ameli.fr : « Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles récurrents de l’humeur ; elle était appelée auparavant psychose maniacodépressive. Chez les personnes malades, l’humeur évolue typiquement selon deux phases (d’où le terme « bipolaire »), qui surviennent en alternance : épisode(s) maniaque(s) ou hypomaniaque(s) (exaltation de l’humeur, agitation psychomotrice) et épisode(s) dépressif(s) avec des intervalles de rémission. »

Il existe plusieurs « façons » d’être bipolaire. Certaines personnes enchaînent des épisodes maniaques et dépressifs dans la même journée. Mais la plupart du temps, les personnes qui en sont atteintes vivent plusieurs épisodes dépressifs majeurs dans leur vie, et au moins un épisode hypomaniaque (une phase d’exaltation moins intense que celle dite « maniaque »). En général, ce trouble se déclare entre 15 et 25 ans, hommes et femmes sont touchés dans les mêmes proportions. « Le diagnostic de trouble bipolaire n’est souvent pas posé au début de son évolution, si bien qu’il s’écoule souvent 10 ans entre le début de la maladie et la mise en route d’un traitement adapté« , précise l’Assurance maladie.

Efficacité, coût, prescription du test

On estime qu’en France, 2 millions de personnes en sont atteintes. Ce test a pour but de réduire l’errance diagnostique et permettre un traitement adapté le plus vite possible. Pour accéder à ce test, développé par les chercheurs d’Alcediag, une société de l’Hérault, il faudra une prescription d’un psychiatre, et ce sont les laboratoires Synlab qui pourront le réaliser (400 sur le territoire).

La présidente d’Alcediag, Alexandra Prieux, a expliqué à 20 Minutes comment ce test fonctionnait : « Quand le cœur ou le rein dysfonctionne, il émet dans le sang des signaux spécifiques de la maladie. Il en est de même avec le cerveau. » Chez les personnes atteintes de bipolarité, l’édition d’ARN serait altérée, ce qui permettrait de détecter le trouble.

Après dix ans d’études, ils estiment ce test efficace à 80%. Il a pour but d’être un outil d’aide au diagnostic, et non pas d’en être l’unique moyen. Son coût sera situé entre 800 et 900 euros, sans remboursement par la Sécurité sociale à ce stade.

Sources : Ameli.fr, 20 Minutes