Berlin va investir 1,4 milliard d’euros pour se procurer quatre autres systèmes de défense aérienne Patriot

Actuellement, la Bundeswehr [forces fédérales allemandes] ne dispose plus que de dix systèmes de défense aérienne Patriot PAC-2 opérationnels, deux unités ayant été prélevées dans son inventaire pour être livrées à l’Ukraine. Mais cette perte capacitaire va être compensée d’ici peu.

En effet, le 20 mars, la commission du budget de la chambre basse du Parlement allemand [Bundestag] a donné son feu vert à l’achat de quatre batteries Patriot supplémentaires pour un montant de près de 1,4 milliard d’euros, financé en partie par le fonds spécial de 100 milliards d’euros créé en 2022 pour moderniser les capacités de la Bundeswehr.

Comme le suggère le ministère allemand de la Défense, ces quatre nouvelles batteries seront acquises dans la configuration PAC3+, laquelle repose notamment sur le radar AN/MPQ-65. Chaque unité est composée, entre autres, de quatre à six lanceurs, d’un véhicule de commandement [Engagement Control Station AN/MSQ-32] et de générateurs. Les systèmes les plus anciens devraient faire l’objet d’une mise à jour.

A priori, cette commande, qui sera passée dans le cadre d’une « vente commerciale directe » [et non via le dispositif dit FMS, pour Foreign Military Sales], pourrait en annoncer une autre ultérieurement étant donné que, aux États-Unis, il est question de remplacer le radar AN/MPQ-65 par le LTAMDS [Lower Tier Air and Missile Defense Sensor], actuellement en cours de développement.

En outre, comme le souligne le site spécialisé Hartpunkt, Northrop Grumman a proposé à Berlin son Système intégré de commandement de combat [IBCS], qui vise à remplacer les multiples systèmes de commandement et de contrôle de défense aérienne existants. La Pologne a déjà franchi le pas.

Quoi qu’il en soit, cette commande fait suite à l’approbation par le Bundestag de l’achat de 500 missiles de défense aérienne GEM-T, dans le cadre de l’European Sky Shield Initiative [ESSI – bouclier anti-aérien européen], un projet lancé en 2022 par l’Allemagne.

Mutualisée avec trois autres membres de l’Otan pour un total de 1000 missiles GEM-T, cette commande a récemment été notifiée par l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition [NSPA] à COMLOG, une entreprise commune à MBDA Deutschland et à Raytheon.

Devant une commission du Bundestag, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a indiqué que 80 % des 100 milliards du fonds spécial de la Bundeswehr avaient été engagés. « Nous nous approvisionnons à une vitesse jamais vue auparavant », a-t-il dit. Et 19,8 milliards sont prévus pour cette année. « Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, il reste encore beaucoup à faire », a-t-il dit.

Photo : Ministère allemand de la Défense