Pour rappel, mis sur les rails en avril 2018 après la signature d’une lettre d’intention signée par la France et l’Allemagne, le programme MAWS [Maritime Airborne Warfare Systems] devait permettre de développer un « système de systèmes », avec un avion de patrouille maritime de nouvelle génération associé à un réseau de capteurs [satellites, sémaphores, drones].
Et cela supposait également de mener à bien des travaux portant sur les radars, les bouées acoustiques, l’armement anti-surface et anti-sous-marin et la guerre électronique. Et il était alors question de remplacer, à l’horizon 2030, les Atlantique 2 de la Marine nationale et les P-3C Orion de la MarineFlieger [aviation navale allemande, ndlr].
Seulement, en partie pour satisfaire aux exigences de l’Otan, alors préoccupée par la capacité de la marine allemande à mettre en oeuvre des moyens de lutte anti-sous-marine dans la région de la Baltique, Berlin décida de hâter le remplacement de ses P-3C Orion en expliquant que leur modernisation pour les faire « tenir » jusqu’en 2030 serait trop coûteuse.
Après avoir décliné une offre française consistant à céder quatre Atlantique 2 portés au standard 6 à la MarineFlieger afin de sauver le programme MAWS, l’Allemagne confirma l’achat de cinq P-8A Poseidon en 2021 pour 1,43 milliard d’euros, tout en assurant qu’il s’agissait de doter la MarineFlieger d’une « capacité intérimaire »…
À l’époque, les documents budgétaires soumis à la chambre basse du Parlement allemand [le Bundestag] avaient en effet expliqué que la mise en service des P-8A Poseidon constituerait une « solution provisoire » car un « système d’armes aéroporté et maritime » devait « être développé avec la France sur le long terme »… Et cela alors que, selon l’administration américaine, ces avions étaient censés permettre à l’Allemagne de « moderniser et de maintenir sa capacité d’avions de surveillance maritime [MSA] pour les 30 prochaines années »…
Depuis, les P-3C Orion allemand ont été revendus au Portugal. Et, en France, la Direction générale de l’armement [DGA] a confié à Dassault Aviation [pour le Falcon 10X] et Airbus [A320neo] le soin de mener des études d’architecture portant sur un « système de patrouille maritime du futur ». Ce qui suggèrait que la fin du MAWS était actée côté français.
Ce programme pourrait-il être relancé? En tout cas, le ministère allemand de la Défense l’a de nouveau suggéré, le 17 novembre, alors qu’il venait d’annoncer l’achat de… trois P-8A Poseidon supplémentaires, après avoir reçu le feu vert du Bundestag.
« Trois autres avions de patrouille maritime P-8A Poseidon peuvent être commandés auprès du gouvernement américain. La somme nécessaire, de près de 1,1 milliard d’euros, provient du fonds spécial de la Bundeswehr. […] Le comité [du budget] a également déjà approuvé l’acquisition d’un simulateur pour les futurs équipages des huit avions », a-t-il en effet indiqué.
« Le P-8A Poseidon du constructeur américain Boeing prendra le relais du P-3C Orion pour la chasse aux sous-marins et la reconnaissance maritime à titre de solution intérimaire à partir de fin 2024 », a ensuite précisé le ministère allemand. Et d’ajouter que, à terme, de telles capacités seront « développées via le projet de coopération franco-allemand MAWS ». Vraiment?
Photo : Boeing
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