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BAC 2022 au Cameroun : Voici comment un prêtre catholique compromet l’avenir de deux jeunes filles

Candidates à l’examen du Baccalauréat de l’enseignement général et n’ayant pas achevé leur scolarité, le prêtre, principal de l’établissement a réquisitionné les récépissés des deux collégiennes.

Au finish, les deux candidates n’ont pas eu accès à la salle d’examen. Une fin d’année scolaire noire pour ces élèves. Les parents demandent que justice soit faite.

L’abbé Jean Baptiste Essengue Enama, c’est le nom du prêtre par ailleurs principal du Collège Mgr Noua de Kheops qui a torpillé l’examen du Baccalauréat de l’enseignement général session 2022 de deux candidates. Nourris Obelle et Hélène Njic Amya, toutes élèves en classe de Terminale au collège Mgr Noua, faisaient partie des apprenants qui n’ont pas achevé le solde de leurs frais de scolarité. Le montant de la dette s’élève à 30 milles francs pour l’une et un peu plus pour l’autre, sur les 115 milles francs de pensions par élève.

Le déluge pour ces deux élèves a commencé à moins de 72 heures du début de l’examen. Et alors que tous les candidats à l’examen reçoivent leur récépissé respectif, gage d’une autorisation d’accès en salle, Nourris Obelle et Hélène Njie Amya vont passer les journées de vendredi, samedi et dimanche à supplier le prêtre principal pour qu’il daigne leur remettre les leurs. En vain ! Pourtant, deux autres candidates dans la même situation d’insolvabilité ont reçu leurs récépissés des mains du même prêtre principal du collège Mgr Noua.

Le lundi 30 mai 2022, jour de l’examen du Baccalauréat, même après avoir dit la messe de 6h, le prélat ne souhaitait pas remettre les récépissés aux deux candidates. Les épreuves sont lancées. Une demi-heure plus tard, l’homme de Dieu consent enfin à libérer ses prisonnières d’un autre genre. Trop tard, les chargés de mission ne vont pas permettre l’accès en salle d’examen aux victimes.

Des aveux, il ressort une avidité de l’homme en soutane. « Nous l’avons supplié en vain. Il a dit à toutes les personnes étant en situation d’insolvabilité de donner ce qu ’elles ont. Les autres donnaient 1000 frs, 2000 voire 5000frs et en retour, le prélat leur donnait les récépissés. Moi-même, j’ai donné 2000 frs qu’il a pris.

Cependant, ce dernier a dit que ces 2000 n ’étaient rien sur l’argent que je lui devais. Il ne m’a pas remis mon récépissé. Le jour de l’examen notamment après la messe, nous sommes allés dans son bureau. Il m ’a encore fait savoir que si je n’avais pas l’argent, je n ’avais qu’à partir.

Vers 8h, il m’a dit de ramener un parent pour signer l’engagement. Ma mère n ’étant pas là, une amie de la famille s’est présentée comme ma grande sœur. Du collège au centre d’examen, il était déjà plus de 8h30.

A l’entrée du lycée, le proviseur du lycée bilingue de Kheops m’a interpellé et m ‘a demandé d’attendre. Il a appelé le chargé de mission qui à son tour a appelé l’Obc qui a dit « Non « . Il m’a dit que c ’était fini pour moi et que je devais rentrer. J’ai pris la moto pour le collège.

De là, j’ai vu le prêtre et je lui ai dit que l’Obc a refusé que j’entre dans la salle d’examen. Moi et le prêtre sommes rentrés au centre d’examen, il a parlé pendant longtemps avec le chargé de mission et le proviseur du lycée bilingue de Kheops, sans suite. Le prêtre m’a déposé à l’entrée de chez nous », relate Obelle.

Pour les parents de l’une des candidates : « J’ai appris la mauvaise nouvelle. Ma fille avait déjà trop pleuré. J’ai porté plainte à la gendarmerie et je demande que justice soit faite. Ma fille fréquente dans ce collège depuis le 1er cycle. Comment un homme de Dieu peut aussi poser un tel acte ? ».

Rappelons que toutes tentatives pour avoir la version des faits du prêtre principal du collège Mgr Noua ont été vaines.

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