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Arrivée de Franck Biya à Etoudi: voici comment l’opposition doit contre-attaquer

• L’arrivée de Franck Biya à Etoudi s’apparente à ce qui se passe actuellement à Bangangté

• Comment combattre le «gré à gré» ou le tweedisme dans une démocratie constitutionnelle?

• De la nécessité d’arrêter le tweedisme du mouvement frankiste

L’arrivée de Franck Biya à Etoudi s’apparente à ce qui se passe actuellement à Bangangté avec l’élection d’un nouveau maire. La bataille qui se joue au sein du RDPC met aux prises la candidate de l’ancienne Maire, aujourd’hui ministre de l’urbanisme, Célestine Kétcha Courtès, et le fils du président du Sénat Marcel Niat.

Selon les anglophones de la page Facebook « English Cameroon for United Cameroon », qui suivent avec attention le déroulement de la situation, on fait face dans ce cas de figure au gré à gré et au tweedisme qui tous deux représentent « un cancer dans la démocratie représentative ».

Partant de l’exemple de l’élection du maire de Banganté, ils estiment que le seul moyen pour l’opposition politique au régime Biya d’éviter que Franck Emmanuel Biya ne succède à son père est de « mobiliser le plus de monde possible et anticiper les mouvements tweediques des hautes autorités ». Cette démarche doit aussi passer par la mise en place d’une opposition très forte au gré à gré au sein du RDPC et la modification du code électoral. Ils appellent l’opposition à présenter des « candidats pour rejeter le prince Biya dans les urnes et résister à toute fraude d’ELECAM dans les rues » comme au scénario que nous assistons à Bangangté.
« Voyons comment se déroule la farce à Nde et nous souhaitons du succès au candidat adverse. M. Niat et le « Préfet » ont déjà montré leur mépris des lois. Ce serait bien si M. Niat perd et envoie un message aux frankistes » martèlent-ils.

Ci-dessous l’intégralité de l’analyse

Il y a une bataille dans l’élection pour remplacer le maire décédé de Bangangté à Ndé. Pour le moment, la lutte électorale se résume à deux candidats RDPC, M. Eric Niat soutenu par son père, le président du Sénat et Mme Eveline Nana, une militante expérimentée du RDPC. On se dit que cette dernière est soutenue par l’honorable ministre, Mme Célestine Kétcha Courtes. Mme Courtes est considérée comme une opposante à M. Niat Njifenji dans la politique locale.

Bien que ce choc électoral se résume à deux membres opposés du parti, il représente une culture problématique dans une fausse démocratie constitutionnelle non représentative. C’est aussi un avant-goût de ce que le régime de Yaoundé entend faire pour perpétuer ses idéologies. La bataille dans la Ndé doit donc être encouragée et la victoire dans ce cas serait la défaite de M. Eric Niat, dont le point fort est le soutien de son père. La candidate semble imbattable et pour cette raison, M. Niat, avec l’aide du préfet, a eu recours à la violation des lois pour s’assurer que le résultat est le meilleur.

L’expression française «Gré à gré» se traduit très mal en anglais. Certains disent les opérations «de gré à gré», mais cela se limite à la bourse. Son analogue politique le plus proche serait le concept américain du tweedisme. Le tweedisme est une pratique politique qui consiste à nier au peuple une véritable démocratie représentative en contrôlant les candidats proposés aux élections. Il est conçu pour tromper les gens et sa philosophie est résumée par une déclaration prononcée par M. Tweed, « Je me fiche de savoir qui élit, tant que je peux faire la nomination ». Il s’agit d’une appréciation malveillante du rôle de l’électorat puisque le véritable choix réside dans la personne qui nomme ceux qui seront inscrits sur le bulletin de vote. Le tweedisme porte le nom de M. William Magear Tweed (1823-1878), un agent démocratique corrompu mais puissant de l’État de New York qui a orchestré la pratique de lier les mains des électeurs en présélectionnant des candidats dans un processus corrompu.

Dans l’Est du Cameroun, le «Gré à gré» est utilisé pour décrire le choix corrompu des entrepreneurs triés sur le volet et la nomination ou l’élection de fonctionnaires sous l’influence de ceux qui sont plus hauts dans la chaîne du pouvoir. La base – soit le pays, soit la base du parti – est laissée de côté et condamnée à simplement obéir. La base du RDPC est très mécontente de la direction du parti qui leur dit seulement qui choisir sans leur contribution. Non pas que la direction du parti ait une connaissance supérieure des mérites des candidats. La base sait qu’il y a plus de candidats méritants mais ceux-ci sont ignorés tandis que les candidats médiocres sont nommés par les parrains.

Mais le tweedisme ou «Gré à gré» est confronté à un problème lorsque ceux qui sont au sommet des nominations sont en conflit. Ce sera forcément le cas dans un régime comme celui de Yaoundé, où certains ministères sont parfois créés pour satisfaire les candidats en conflit qui ne prennent jamais leur retraite. Là où les niveaux de pouvoir supérieurs se disputent, c’est un bon signe pour le peuple de choisir le meilleur des deux démons. Dans le cas du remplacement du maire à Bangangté, l’élection doit se faire lors d’une réunion avec un quorum de 2/3 des conseillers.

Dans le parti RDPC, une fois qu’un candidat a été nommé tweediquement, les parrains et marraines vont plus loin en achetant la conscience des électeurs. S’il s’agit d’une élection générale, elle se fait par l’intermédiaire de dirigeants tels que les chefs et les présidents d’associations. S’il s’agit d’une élection indirecte où les électeurs sont d’autres élus, ceux-ci doivent déjà les supérieurs hiérarchiques ou sont facilement rachetés avec quelques promesses et enveloppes d’argent. Les primaires du maire n’avaient au départ que deux candidats et M. Niat a battu de peu les autres candidats 21 à 19 voix. Il n’est pas clair qu’une telle élection à deux candidats exclut l’autre la présentation des deux lors de l’élection finale. Lors de la réunion de l’élection finale, il n’y avait pas de quorum car seulement 16 électeurs se sont présentés, au lieu des 2/3 des 40 conseillers requis. Cette élection a donc été reportée conformément à la loi. Lors de la réunion reportée, la candidature unique de M. Niat a été contestée par la comparution d’une nouvelle candidate à la mairie, Mme Eveline Nana. Voyant la possibilité de perdre face à Mme Nana, M. Niat a rejeté sa candidature. En liaison avec le préfet, l’élection a été reportée une seconde fois, en violation apparente des lois existantes. Il est clair que les conseillers, soutenus par deux poids lourds, ne sont pas disposés à accepter l’élection scellée du maire de M. Niat.

Comment combattez-vous le «gré à gré» ou le tweedisme dans une démocratie constitutionnelle?

Nous notons que nous n’avons pas affaire à des transactions douteuses en bourse. Nous avons affaire à un mécanisme bien connu pour détruire la démocratie représentative.

Pour arrêter le tweedisme, il faut connaître les règles, même si ces règles sont mauvaises. Il faut alors mobiliser le plus de monde possible et anticiper les mouvements tweediques des hautes autorités. Dans le cas de Bangangté, on ne sait pas si Mme Nana a rempli les conditions requises pour être candidate et on ne sait pas pourquoi elle n’était pas candidate au départ. Si 21 personnes ont voté pour M. Niat et seulement 16 se sont présentées à l’élection finale, cela signifie que 5 personnes ont changé d’avis. Ils auraient dû choisir différemment lors des primaires. Si les candidats et les administrateurs électoraux violent les principes de conduite électoraux existants, il devient plus difficile d’arrêter le tweedisme. Tant qu’il y a des moyens de nommer un candidat du peuple et de rallier les gens à voter pour cette personne, le tweedisme ne peut pas réussir.

Arrêter le tweedisme du mouvement frankiste

La mafia française et une partie de la mafia du RDPC du Centre-sud sont déterminées à faire en sorte que M. Frank Biya devienne président, à ouvrir la voie aux fils des présidents de la Guinée équatoriale et du Congo Brazzaville pour succéder à leurs parents à la France-Afrique. Si cela se produit, les Camerounais ne peuvent prétendre avoir élu librement un président.

Il y a deux niveaux pour arrêter la folie de la mentalité autorisée de la mafia du centre-sud. Le premier est une solide opposition interne du RDPC au tweedisme, insistant sur une primaire multi-candidats précédée d’une campagne du parti. Cette élection au congrès devrait révéler qu’un anglophone ou un nordiste est préféré par le peuple. Les gens rejetteraient le candidat tweedic.

Cela n’a aucun sens que l’opposition crie contre le tweedisme au RDPC. Ils doivent admettre que le code électoral est défectueux, mais ils doivent demander à des thèmes comment gagner avec un code défectueux. La réponse réside dans l’adoption des élections et de l’inscription des électeurs au lieu de plaider à genoux pour que M. Biya révise le code électoral. Pourquoi l’escroc ferait-il ça? Pourquoi en a-t-il fait ainsi en premier lieu? S’il ne réforme pas le code, que feriez-vous? Boycotter une élection tweedic et continuer à crier « Gré à gré »?

Le meilleur moyen de vaincre le tweedisme est de connaître les lois existantes, de sensibiliser les électeurs, de proposer des candidats plus populaires que le candidat tweedic et de défendre vos votes par des protestations de toutes sortes.

Voyons comment se déroule la farce à Nde et nous souhaitons du succès au candidat adverse. M. Niat et le « Préfet » ont déjà montré leur mépris des lois. Ce serait bien si M. Niat perd et envoie un message aux frankistes.

Au lieu d’utiliser « Gré à gré », les gens devraient invoquer la constitution et les lois électorales en vigueur. Si les gens ne peuvent pas bloquer un candidat par ces instruments, alors ils ne peuvent pas arrêter « Gré à gré ». Des chants comme « Non au Gré à gré » restent sans signification si vous n’allez pas présenter des candidats et amener les électeurs à défier et frustrer les candidats tweediques.

L’opposition devrait avoir suffisamment de bons candidats pour rejeter le prince Biya aux urnes et résister à toute fraude d’ELECAM dans les rues et résister de bien d’autres manières. Les militants du RDPC, en particulier ceux du nord et de l’ouest du Cameroun, devraient rejeter tout président du parti tweedic RDPC.

En lançant un mouvement frankiste, l’intention est indiquée que si le RDPC résiste à la candidature du prince Biya, les maîtres de France-Afrique dissoudront le parti RDPC. Ils emprunteront à la culture des partis politiques pauvres de la France et feront enregistrer leur mouvement frankiste en tant que nouveau parti, peut-être appelé « La République en marche, version France-Afrique ». Mais le RDPC doit résister à toute dissolution du parti; en fait, ils pourraient rendre le nom à l’Union nationale camerounaise d’origine pour le purger de l’esprit désastreux de M. Biya. Une telle approche garantira la victoire de l’opposition sur un mouvement politique de régime corrompu éclaté.

Le gré à gré ou le tweedisme peut être vaincu par une étude scrupuleuse des lois existantes, l’inscription de nouveaux électeurs et la proposition de bons candidats non tweediques qui bénéficient véritablement du soutien du peuple.

REF:camerounweb

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